Via Rail pratiquerait-elle une concurrence déloyale?

Quand le gouvernement se met à concurrencer des entreprises privées, c’est clair que cette concurrence risque d’être hautement déloyale.

C’est le cas avec Via Rail, par exemple.

À la fin du mois de juillet 2009, lors de l’interruption de service de Via Rail en raison d’une grève d’employés syndiqués (les mécaniciens de locomotive et chefs de triage), la clientèle laissée en plan a pu utiliser les nombreux services d’autocars, d’un bout à l’autre du pays.

Maintenant que la grève a pris fin, Via Rail utilise une partie des fonds publics qu’elle reçoit du fédéral pour accorder des rabais de 60% sur les prix réguliers des billets ce qui, nécessairement, détourne une partie de la clientèle des opérateurs d’autocars.

C’est 300M$ par année qui sort des poches des contribuables canadiens pour subventionner Via Rail qui, rappelons-le, ne dessert que 30% de la population, surtout dans les grands centres. En comparaison, environ 60% de la population canadienne est desservie par des services d’autocars privés qui, eux, ne reçoivent pas de subventions pour opérer.

En clair, 100% des contribuables financent une moyen de transport réservé à 30% de ceux-ci.

Il y a des raisons pour lesquelles nous entretenons une compagnie de chemins de fer nationale et ils ne sont pas tous d’ordre purement économiques mais lorsque les prix des billets de train est abaissé rapidement grâce à des subsides gouvernementaux, il y a des raisons de s’en inquiéter parce qu’à plusieurs égards, ça ressemble à de la concurrence déloyale.

L’idéal, ce serait de remettre à niveau le réseau ferroviaire canadien (avec des voies de dépassement et des gares mieux conçues) afin d’inviter des concurrents privés —à propriété exclusivement canadienne— à offrir des services de transports aux passagers. Avec l’établissement d’une saine concurrence, Via Rail n’aurait d’autre choix que de respecter ses clients et ceux-ci bénéficieraient de meilleures conditions, lors de leurs déplacements en train et ce, sans qu’il en coûte 300M$ par année au trésor public fédéral.

Ça fait longtemps que Via Rail s’engraisse indument grâce à son monopole du transport des passagers par rails et à la lumière de ses pratiques concurrentielles les plus récentes, notamment les rabais de 60% financés par des fonds publics, il serait peut-être temps de revoir l’utilisation que nous faisons de notre patrimoine ferroviaire.

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