Mercredi dernier, le Conseil des ministres a pris les dispositions pour que le taux général du salaire minimum, au Québec, passe de 8,50$ à 9$ de l’heure, en date du 1er mai 2009.
Il s’agit d’une bonne nouvelle pour tous les employés directement visés et d’un solide argument pour les autres qui voudraient faire augmenter leur salaire dans la même proportion.
Il s’agit d’une augmentation de 5,56% du salaire minimum ce qui signifie qu’à ce rythme, le salaire minimum aura doublé (à 18$ de l’heure) en 12,6 ans, soit en 2021.
Pendant ce temps, on observe un indice des prix à la consommation entre 2,1% et 2,9% de janvier à décembre 2008 pour s’établir à 2,8%, en décembre (le dernier mois recensé). Il s’agit d’un taux plutôt élevé et s’il devait augmenter encore, il faudra probablement revoir le salaire minimum à la hausse.
Qui sera —directement— touché par cette mesure?
Il s’agira majoritairement des femmes et des jeunes âgés de 15 à 24 ans. Les travailleurs rémunérés au salaire minimum se retrouvant à 38% dans le commerce de détail, à 24% dans le secteur de l’hébergement et de la restauration et à 7% dans l’industrie manufacturière.
En ce qui a trait aux taux particuliers, le salaire minimum payable aux salariés œuvrant dans l’industrie du vêtement sera aussi fixé à 9$ de l’heure et celui versé aux employés à pourboire sera porté de 7,75$ à 8$ de l’heure. Quant aux cueilleurs de fruits payés au rendement, ils bénéficieront d’une augmentation proportionnelle à celle accordée aux travailleurs rémunérés au taux général du salaire minimum.
À propos de cette augmentation du salaire minimum, voici ce qu’a déclaré le ministre du Travail, le Libéral David Whissel:
En tant que ministre du Travail, je dois m’assurer que l’augmentation proposée améliore la qualité de vie des personnes à faible revenu tout en préservant les emplois et la compétitivité des entreprises. Je crois que cet équilibre est atteint.
Quelques 300,000 travailleurs profiteront de cette nouvelle hausse du salaire minimum, soit près de 9% des salariés du Québec. Cette 6e hausse consécutive, depuis l’arrivée du gouvernement de Jean Charest, fera passer le taux général du salaire minimum au Québec de 7,30$ qu’il était en 2003 à 9$, en 2009 soit une augmentation de 23,3% alors que pendant la même période (jusqu’à la fin de 2008), l’inflation a augmenté de seulement 9,79%.
En ce sens, les employés au salaire minimum ont bénéficié d’un gain net de 13,51%.
Cependant, selon Québec solidaire, le salaire minimum devrait plutôt être augmenté à 10$ de l’heure. Ce qui devrait les encourager, c’est le fait que, mathématiquement, si le gouvernement Charest continue d’augmenter le salaire minimum de 5,56% par année, le 10$ de l’heure qu’ils veulent maintenant sera atteint à l’été de 2011. Mais pour que ça arrive, le ministre du Travail ne doit pas ralentir la cadence des augmentations de salaire.
Dans les faits, cette augmentation permettra d’accroître le pouvoir d’achat des travailleurs à faible revenu. Il s’agit non seulement d’une façon de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale mais c’est, en même temps, un moyen pour stimuler l’économie ainsi qu’une mesure d’incitation au travail et, par conséquent, de valorisation du travail, comme l’a dit David Whissel.
En tant que société, on ne peut que se réjouir de toute mesure visant à combattre la pauvreté… même lorsqu’elle ne sont pas aussi muclées qu’il le faudrait, c’est un pas dans la bonne direction.
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6 Responses
Bonjour,
C’est bon que le gouvernement s’attaque au salaire minimum et maintenant, que va-t-il faire pour les assistés sociaux?
Les “b.s.”, comme on nous nomme…
Il baissera vos allocations, j’espère bien.
Comme ça vous aurez un boni une fois que vous trouverez un emploi, comme tout le monde, dans des petites shops comme les épiceries. Ainsi, vous ferez moins d’argent que lorsque vous êtes sur le BS, même si vous travaillez 40 heures semaine.
Alors arrêter de boire de la bière sur le bord du chemin et forcez-vous donc un peu. Si un gars de 15 ans peut se trouver un emploi, vous le pourrez sûrement aussi.
Tenir un emploi, à 9$ de l’heure ou plus, demeure un élément de fierté non-négligeable.
Alors que certaines personnes optent, pour une variété de raisons, de faire appel à l’État (le “bien-être social”) pour subvenir à leurs besoins, la majorité, eux, occupent un emploi et contribuent au confort de ceux qui n’en occupent pas.
Les raisons pour lesquelles des personnes joignent les rangs du B.S. sont nombreuses et appartiennent, en fin de compte, à chaque individu.
En tant que société, il serait malvenu de forcer les personnes qui n’ont pas d’emploi à en occuper un (via une loi, par exemple) mais je suis d’accord avec vous, Simon, lorsque vous faites le parallèle entre un adulte qui ne trouve rien et un jeune de 15 ans qui travaille tous les week-ends.
Avec l’augmentation du salaire à 9$ de l’heure, souhaitons que davantage de personnes sans emploi décideront de réintégrer le marché du travail.
Bonjour, je ne sais pas pourquoi tout le monde pointe les assistés sociaux. Moi et mon mari recevons de l’assistance et on est loins d’etre alchoolique et on fume meme pas! Pour ma part c’est a cause de probleme de santé et mon mari travail et essaye de subvenir pour deux. j’ai deja travailler mais aujourd’hui ma santé le permets plus. Comme mon mari ne fait pas assez haut en salaire nous recevons un part de l’aide social. Il ne faut pas mettre tout le monde au meme panier. Quand vous parlez ainsi vous blessez des gens qui en ont vraiment besoin. Je comprends votre sentiment beaucoup profite du systeme et c’est ceux qui essaye de s’en sortir qui écope le plus. Je vous souhaite tout de meme une bonne journée!
Chère Mélanie,
Soyez la bienvenue dans ce blogue!
Il y a beaucoup de zones grises en ce qui a trait au bien-être social (le B.S.).
Chaque demande d’aide doit être évaluée au mérite et il appartient à chaque individu de déterminer la nature de sa contribution à la société.
Si ça peut rassurer les Québécois qui reçoivent de l’aide sociale à hauteur de quelques 500M$ par année (montant variable), les entreprises, elles, collectent un “B.S. Corporatif” plusieurs fois plus élevé (au moins 10 fois plus) et le pire, c’est qu’il s’agit de plus en plus de sociétés étrangères.
Ainsi, toutes proportions gardées, les Québécois sur l’aide sociale ne nous coûtent pas si cher que ça. Ceux qu’il faut surveiller, ce sont les transnationales étrangères et les entreprises “amies du pouvoir” qui engrangent les milliards en subsides divers qui équivalent à du “B.S. Corporatif”.
Il s’agit d’un thème sensible alors il faut s’attendre à ce que ce débat se poursuive.