La censure de YouTube

YouTube démonétise et supprime des milliers de créateurs de contenus

Au début de juin 2019, YouTube a pris des mesures radicales, comme la démonétisation et la suppression de vidéos et de comptes, contre des milliers de créateurs, dans sa populaire plateforme de partage.

Selon YouTube, il s’agit de combattre le harcèlement, au sens large.

Cette approche qui se veut protectrice des sensibilités des clientèles dites vulnérables au harcèlement, tel que défini et compris par YouTube, se traduit par une opération de censure particulièrement orwellienne.

Les outils de coercition de YouTube

Lorsque YouTube sévit contre un créateur désormais pointé du doigt pour un manquement aux “règles de la communauté”, la décision du puissant opérateur de plateforme est sans appel.

Le créateur peut se plaindre autant qu’il le voudra, YouTube n’a pas l’habitude de revenir sur ses décisions.

Ainsi, les créateurs qui utilisent YouTube devraient être conscients que leur plateforme vidéo peut être démonitisée ou supprimée à tout moment, sans préavis, sans raison vraiment valable et surtout, sans réelle possibilité d’appel.

Alors les outils de coercition de YouTube sont évidemment la démonétisation des chaînes qu’elle qualifie de “suprémacistes”, “conspirationnistes” ou “dommageables” et lorsque pertinent, aux YouTube, la suppression pure et simple des vidéos identifiés ou encore, de la chaîne du créateur, au grand complet.

La démonétisation de la chaîne canadienne Press for Truth

C’est en fin de semaine dernière, d’ailleurs que le journaliste canadien (basé à Ottawa) Dan Dicks de Press for Truth a vu sa chaîne être démonétisée. Sans préavis, sans appel et sans gêne, de la part de YouTube.

Il doit donc désormais solliciter des dons du public pour compenser sa perte mensuelle qu’il évalue à quelques 4,000$ mais il va de soi que solliciter des dons du public relève de l’exploit, même dans une niche de journalisme indépendant fort appréciée de son public.

Il est intéressant de noter que la chaîne de Dan Dicks a été (sauvagement) démonétisée après que le journaliste se soit rendu à Bilderberg 2019, en Suisse, pour y interroger les participants à cette réunion.

Dan Dicks y avait brièvement croisé Eric Schmidt de Google (PDG, de 2001 à 2011) et d’Alphabet (Président exécutif, jusqu’au 22 décembre 2017) qui se rendait à pied à une journée de travail de Bilderberg. Dan Dicks avait indiqué que Schmidt avait du feu dans les yeux, au regard de ses question à propos de la suppression de voix conservatrices, en ligne. Il n’est pas impossible que la démonétisation de la chaîne Press for Truth ait été un commande direct de Schmidt qui entretient toujours des liens serrés avec les dirigeants actuels de YouTube. Ça n’a peut-être pas de lien, non-plus mais le moment de la démonétisation pointe vers un lien probablement de cause à effet.

Pour l’heure, Dan Dicks continue son travail de journalisme indépendant en se rendant notamment à la Red Pill Expo 2019 au XL Center de Hartford, au Connecticut où il pourra échanger à propos de l’état des médias indépendants dans le web, aujourd’hui.

Dan Dicks y a d’ailleurs réalisé un clip où il parle des influenceurs retenus par Justin Trudeau en vue du prochain scrutin fédéral d’octobre 2019. Le but étant d’augmenter l’intérêt pour les citoyens canadiens de se rendre aux urnes. On peut imaginer que le message de Justin Trudeau sera davantage électoraliste que désintéressé.

Toujours est-il que le travail des journalistes indépendants devrait être valorisé au lieu d’être démonétisé, par YouTube.

YouTube encore maître de la proverbiale montagne mais à des années lumières des préoccupations de ses utilisateurs plus conservateurs

Comment faire entendre raison à YouTube lorsque le seul moyen d’avoir l’attention du géant californien de la vidéo en ligne est d’écrire un “tweet” à leur intention? Autrement dit, YouTube ne veut vraiment pas s’embêter de l’opinion de ses utilisateurs.

Dans un sens, ça se comprend car YouTube est une destination web privée et au fond, ils peuvent faire ce qu’ils veulent.

Et ils le font.

De leur côté, les utilisateurs sont libres de migrer vers d’autres sites pour visionner leurs journalistes favoris, en autant qu’ils s’y trouvent. Mais là encore, ces journalistes devront s’organiser pour se financer autrement que via le service publicitaire AdSense, de Google.

Voici quelques sites où des créateurs migrent, en ce moment:

Le sujet est d’ailleurs discuté dans ce clip du “Corbett Report“, dans BitChute:

Il faut préciser que YouTube demeure, de très, très loin, la plus intéressante plateforme pour partager et visionner des clips.

Aucun concurrent, incluant Vimeo et DailyMotion, n’arrive à offrir une expérience aussi riche que celle de YouTube.

On voit donc émerger des concurrents mais ils ne peuvent pas (encore) se dire de réels concurrents de YouTube, ce véritable Goliath du segment vidéo, dans le web.

Ce constat explique pourquoi les démonétisations et les suppressions opérées par YouTube ont des conséquences si dramatiques. Aussi bien pour les créateurs que pour leurs fans. En clair, il n’y pas d’alternative aussi bien parée ou aussi “engageante”.

Le retour des sites web indépendants

Devant cette tendance à la censure rampante, par YouTube, dans YouTube, les créateurs redécouvrent l’importance d’avoir leur propre site web.

Avec une installation “open source” de WordPress, il est possible d’héberger indépendamment un nombre illimité de clips vidéos. WordPress gère également passablement les commentaires et même la création d’une communauté.

Autrement dit, vu la montée de l’intolérance signée YouTube, tous les créateurs, qu’ils aient été démonétisés ou bannis… ou non, doivent revenir au principe de base, à savoir de créer leur propre site web (avec WordPress ou un autre script) pour éviter de devoir subir les choix arbitraires et passablement mal expliqués de YouTube.

Pour un créateur, c’est facile de publier sa plus récente vidéo dans YouTube. Publier dans son propre site web n’est pas beaucoup plus compliqué, cependant. Ceci dit, dans son propre site web, le créateur doit trouver le moyen de se créer un public, ce que YouTube offre, plus facilement.

Alors pour un créateur qui sait attirer l’attention, c’est entièrement possible de se créer un site web complètement indépendant de YouTube.

Mais ça représente du travail.

Il faut demeurer réalistes, tous les créateurs ne sont pas forcément habiles pour créer leur propre site web alors cette alternative plaira davantage à ceux qui se sentent équipés pour réussir de cette manière.

Au final, les utilisateurs décident là où ils s’informent

YouTube a beau livrer une guerre idéologique contre des milliers de créateurs qui utilisent sa plateforme mais en forçant ceux-ci à migrer ailleurs, il est entièrement probable qu’ils le feront et que ce faisant, ils emmèneront leurs fans avec eux.

Par exemple, InfoWars d’Alex Jones n’a rien perdu de sa force médiatique malgré la suppression de son compte, dans YouTube.

Même chose pour Mike Adams de Natural News.

Idem pour Glenn Beck and Mark Levin qui ont combiné leurs efforts pour créer Blaze Media qui rejoint 165 millions de fans, avec des idées plus conservatrices… et sans la censure perpétuelle de YouTube.

Même John Matze de Parler permet aux créateurs de publier sans la censure de YouTube. Et ça permet aux fans de mieux choisir les contenus qui les intéressent, aussi.

Autrement dit, l’intolérance de YouTube pourrait bien être en train de forcer la main à des milliers de créateurs qui refusent de se faire censurer et qui continuent de publier… mais ailleurs.

Et les fans de ces créateurs les suivent.

L’arrogance de YouTube contre les créateurs plus conservateurs

YouTube bombe le torse mais même s’ils ont leurs publics acquis, à savoir ceux qui sont perpétuellement offensés, des centaines de millions d’utilisateurs s’informent désormais ailleurs et les annonceurs suivent déjà cette mouvance de fond.

En devenant les grands prêtres de la censure, les administrateurs de YouTube sont en train de motiver certains parmi les meilleurs créateurs du web à délaisser leur plateforme, pour de bon.

Pour l’heure, YouTube joue la carte de l’arrogance mais quand les annonceurs suivront le public là où il est rendu, il est probable que YouTube adoucira le ton mais à ce moment, des alternatives sérieuses auront probablement pris racine.

Après tout, il y a des centaines de milliards de dollars en jeu.

Les entrepreneurs du monde entier seraient bêtes de laisser passer une aussi belle occasion de prendre des parts de marché à YouTube. Et c’est ce qui se passe, en ce moment.

Alors oui, c’est dramatique à court terme pour les créateurs qui perdent leurs revenus et leur dur labeur pour créer une chaîne YouTube populaire qui se fait oblitérer sans préavis, en un seul clic mais en même temps, c’est assurément le signal pour les créateurs plus conservateurs que l’avenir, pour eux, est ailleurs.

Et pour plusieurs, ils y sont déjà.


Soulignons qu’il n’y a pas que YouTube qui s’attaque sans relâche à la droite conservatrice, il y a aussi Facebook et là encore, Alex Jones, Paul Joseph Watson, Milo Yiannopoulos, Gavin McInnes, Laura Loomer, James Wood et Roseanne Barr, pour ne nommer qu’eux, sont les cibles:

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