C’est tard en soirée, le 19 octobre 2015, que Justin Trudeau a appris qu’il accédait, comme son père, au poste de Premier ministre du Canada.
Sa victoire a été si décisive qu’il y a plus de candidats libéraux élus (184) que de candidats de sa formation ayant perdu (153). Les sondages annonçaient un gouvernement minoritaire à peu près également réparti entre les Conservateurs, les Libéraux et les Néo-démocrates mais au final, le tsunami libéral a mené Justin et ses troupes vers une majorité absolue.
Pour les 4 prochaines années, l’opposition officielle sera occupée par les Conservateurs qui ont réussi à faire élire 99 députés, suivis du NPD avec 44 élus, dont le chef “Angry Tom” Mulcair. Chez les Conservateurs, Stephen Harper a annoncé qu’il quitterait son poste, ne voulant probablement pas aller perdre les 4 prochaines années de sa vie à questionner Justin Trudeau.
Au Québec, le Bloc québécois a mieux fait qu’à la dernière élection avec 10 députés mais avec la défaite du chef Gilles Duceppe dans sa circonscription, on comprend que la formation politique se cherche encore une identité assez forte pour lui donner les moyens de ses ambitions (de protéger les intérêts du Québec).
Un mot sur la Parti vert d’Elisabeth May qui a réussi à obtenir une seule circonscription soit celui de sa chef, sur l’Île de Vancouver, à Saanich.
Pour Justin et ses troupes, c’était le meilleur scénario possible où dès le début de la soirée électorale, on apprenait qu’il avait obtenu les 33 sièges (sur 33) en Atlantique. Et le balayage s’est ensuite poursuivi au Québec, puis en Ontario.
Les Libéraux sont donc passés du 3e parti au 1er. Du jamais vu dans l’histoire politique canadienne. Clairement, le discours de Justin Trudeau a trouvé un écho chez les électeurs.
Difficile de dire ce qui a convaincu les électeurs de porter les Libéraux au pouvoir avec une avance aussi confortable mais on peut penser que le charisme du chef du parti aurait pu contribuer à convaincre des gens ayant initialement pensé à voter pour le NPD… avant que Tom ne devienne “Angry Tom”.
Et les Conservateurs qui ont payé pour leur politique de tout cacher, comme le fait de dire qu’ils vont dévoiler (enfin) les textes du Partenariat trans-pacifique (PTP) pour finalement refuser de dévoiler quoique ce soit. Ouf! Autant d’arrogance ne passe toute simplement pas à la veille d’une élection. Et toutes cette insistance à canaliser tous les “messages” via le bureau du PM, on sentait qu’il n’y avait de place que pour Stephen Harper, chez les Conservateurs. Clairement, ça leur a nuit. Et ce sont les Libéraux fédéraux qui ont récupéré les fruits de cette grogne.
Il est peu probable que les gens qui ont voté pour Justin Trudeau et ses candidats aient réellement lu “le plan” qu’il brandissait aux derniers jours de sa campagne. S’ils l’avaient lu, ils auraient trouvé que les promesses de Justin et de ses troupes étaient vraiment très coûteuses et que pour “alléger” le fardeau de la classe moyenne aujourd’hui, c’est le fardeau que devra assumer la génération montant qui sera alourdie.
Mais qu’importe les raisons qui ont poussé des millions d’électeurs canadiens à se tourner vers “le changement”, tel qu’incarné par l’élan libéral, c’est avec un “mandat clair” que Justin et ses alliés entament ce mandat de 4 ans.
On peut dire que pour cette élections fédérale, les sondeurs étaient dans le champ. Complètement. Ça donne à penser que les gens qui répondent aux sondages le font de manière de plus en plus stratégique, sans nécessairement dire la vérité qui, elle, se manifeste de manière confidentielle, dans l’urne.
Il y a aussi eu cette vague de gens qui ont manifesté le désir de “voter du bord du pouvoir” et puisque Justin a connu une fin de campagne plus énergique que celle de ses concurrents, il y a probablement eu un mouvement associé à ça.
La soirée électorale qui s’annonçait serrée ne l’a finalement pas été, du tout.
Est-ce que les Libéraux profiteront de leur majorité absolue pour mener le pays, à leur guise, sans s’encombrer des préoccupations des partis d’opposition? Ça reste à voir mais s’ils veulent faire cavaliers seuls, ça va mal paraître mais ils peuvent très bien le faire. Et 4 ans, dans de telles conditions, ça peut être long.
Souhaitons à présent que le meilleur intérêt des canadiens pauvres et de classe moyenne soit au centre des priorités libérales, sous le règne de Justin Trudeau, nouveau premier ministre canadien.