Target: fermeture des 133 succursales canadiennes

Plusieurs employés des magasins Target étaient terrassés, ce matin du jeudi 15 janvier 2015, d’entendre dire que leur succursale allait fermer.

En fait, aucune succursale canadienne du géant du commerce de détail américain n’a été épargnée. Autant c’était excessif d’ouvrir autant de succursales, aussi vite, autant c’est drastique de toutes les fermer. 133 points de ventes17,600 employés n’auront évidemment plus de travail.

Target Corporation demandera l’approbation de la Cour pour effectuer un versement volontaire de 70M$ dans une fiducie d’employés, ce qui devrait permettre à la quasi-totalité des employés de Target Canada de recevoir une rémunération et de bénéficier d’avantages sociaux pendant une période d’au moins 16 semaines.

La catastrophe pour la plupart de ces employés qui n’ont pas nécessairement de “plan B” pour se replacer dans un marché du détail qui continue de se faire malmener, notamment en raison de la compétition coupe-gorge provenant d’internet, d’une part et des géants que sont Costco et Walmart, de l’autre. Ça joue dur, dans le marché du commerce de détail, au Canada.

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Évidemment, ça devenait évident que Target vendait trop cher, pour la qualité offerte. Les consommateurs canadiens n’ont pas été dupes et ils ont boudé la “formule Target” qui ne les avantageait pas, financièrement (la majorité du temps) et qui n’offrait pas d’expérience d’achat suffisamment enlevante pour convaincre les gens d’y aller.

Enfin bref, la formule ne fonctionnait pas et ce n’est pas avant 2020 ou 2021 que l’entreprise entrevoyait renouer avec la rentabilité alors les financiers américains derrière l’expérience canadienne ont manqué de patience et ont décidé de couper court à cette saignée d’argent.

Dans le commerce de détail, c’est bien connu, il faut faire des profits sur les produits sinon, c’est intenable. Ça peut durer quelques mois mais rapidement, la rentabilité doit être rétablie, ce qui n’a pas été le cas avec Target Canada.

Imaginez tous ces employés qui ont choisi de rejoindre Target en se disant que ce géant américain (opérant 1,934 magasins, au Sud de la frontière) ne les laisserait jamais tomber. Et bien, aujourd’hui, ils ont appris, à la dure que malgré l’immense richesse du détaillant américain, les pertes canadiennes ne seraient pas tolérées… même s’ils avaient (amplement) les moyens de les absorber. En clair, Target a laissé tomber les milliers de Canadiens qui leur ont fait confiance au point d’aller joindre leurs rangs.

Ces employés qui comptent désormais leurs jours avant d’être licenciés doivent vivre une grande déception mais aussi, beaucoup d’insécurité par rapport à leur avenir professionnel. Il y a fort à parier que plusieurs employés arriveront à se replacer mais ce n’est pas tout le monde qui aura cette chance et ça causera beaucoup de stress à des individus souvent déjà fragiles, financièrement.

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En coulisse, il semblerait que ce soit le passage au commerce électronique qui aurait été bien trop coûteux à implanter et c’est pour ça qu’ils auraient décidé de fermer aussi vite. Le fait que Target n’avait pas de site web transactionnel aurait contribué à leur piètre performance pendant la période des Fêtes 2014. C’est inconcevable pour un si grand détaillant qu’il n’avait pas pensé à mettre en place un site web transactionnel, comme celui qu’on retrouve avec Costco ou Wal-Mart.

Target prévoit déclarer des pertes avant impôts d’environ 5,4MM$ pour les activités abandonnées au quatrième trimestre de 2014, et d’environ 275 millions de dollars pour l’exercice 2015.

Une information circule aussi à l’effet que ça coûterait entre 500 et 600M$ à Target pour “sortir du Canada“, une fois les revenus provenant des baux de location pris en compte.

Une immense affaire qui secoue le marché du commerce au détail canadien, donc. Les concurrents seront automatiquement favorisés de voir ce compétiteur tomber sur le champ de bataille, pour ainsi dire mais ça nous fait se demander si un sort semblable n’attend pas d’autres géants du commerce de détail comme La Baie et Sears où les magasins sont souvent… vides.

L’avenir nous dira si le commerce de détail canadien nous réserve encore des surprises mais disons qu’avec Target qui quitte le pays, c’est déjà tout un coup à encaisser.

Courage aux employés qui viennent de perdre leur emploi, nos pensées vous accompagnent.

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