Dans l’ensemble, il s’agit d’un bon débat des chefs qui a permis aux cinq participants d’exprimer leur vision de la politique canadienne. Ceci dit, les électeurs ne risquent pas de changer de camp sur la seule base de ce qu’ils y ont entendu.
Stéphane Bureau a bien assuré la transition entre les huit thèmes du débat et même si l’économie et l’environnement ont pris le dessus sur les autres sujets, les téléspectateurs ont eu droit à des échanges parfois plus sentis sur des sujets ciblés comme l’incarcération des jeunes contrevenants et la guerre en Afghanistan.
Pour y voir plus clair, voici une petite analyse propre à chaque chef…
- Stephen Harper
- Calme et respectueux du droit de parole de ses adversaires, il a su passer ses messages même si les quatre autres chefs n’ont jamais cessé de l’attaquer.
- Il a rappelé à Stéphane Dion qu’il prévoit augmenter le niveau de taxation de tous les Canadiens… et il a bien raison de sonner l’alarme, à ce sujet.
- Gilles Duceppe
- Il semblait un peu fatigué.
- Ce n’était pas une mauvaise performance mais c’était loin d’être sa meilleure.
- Il revenait souvent avec les même arguments et finissait par devenir redondant (probablement pour “passer son message”).
- Il s’est présenté comme le meilleur défenseur des intérêts des Québécois.
- Jack Layton
- Il a semblé surpris de se faire attaquer par Gilles Duceppe et Stéphane Dion mais il s’était bien préparé pour ses échanges avec Stephen Harper.
- Elizabeth May a semblé plus convaincante que lui sur les questions d’environnement.
- Il a parlé d’un inspecteur par usine de transformation de la viance pour détecter des problèmes comme la listériose mais hélas, il a négligé de chiffrer cet engagement.
- Il a semblé sympathique à la cause des Canadiens devant gérer de lourdes dettes de consommation et a émis l’idée d’un taux d’intérêt maximum sur les cartes de crédit.
- Stéphane Dion
- Probablement celui qui s’est le mieux tiré d’affaires.
- A beaucoup parlé de refaire une beauté à l’image du Canada, dans le monde.
- A mentionné le fait qu’il peut être à la fois fier d’être Québécois -et- Canadien.
- Elizabeth May
- Elle n’a pas ralenti le rythme du débat, même si elle ne parle pas le français depuis longtemps.
- Performance correcte pour une première présence à ce type de débat.
- Les téléspectateurs n’ont pas eu l’occasion d’en apprendre beaucoup sur sa plateforme.
Les téléspectateur ont pu profiter d’un débat sans pause publicitaire mais honnêtement, vers 21h, ça pouvait commencer à devenir un peu endormant. Les citoyens qui ont posé les questions liées aux huit thèmes du débat méritent, quant à eux, une mention pour avoir parlé avec clarté et à aplomb.
Le débat en anglais aura lieu demain et déjà, les cinq chefs de parti doivent se préparer pour marquer les points auprès des électeurs mais sans grande surprise, l’attention ne sera pas autant tournée vers le Québec.
Pour les électeurs québécois, ce sera probablement une bonne occasion de mieux comprendre les enjeux qui comptent le plus aux yeux des Canadiens anglais.
Le fait qu’Elizabeth May pourra parler plus librement, en anglais, dans le débat de demain soir, devrait nous donner un meilleur aperçu de la pleine mesure de sa pensée. Qui plus est, Stephen Harper se peut-être plus tranchant car il devra protéger sa base électorale la plus forte, en Alberta.
Attendez-vous à entendre parler de sables bitumineux, au Débat des chefs, en anglais!
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