Vivre en ville, surtout à Montréal, exige de pouvoir accepter que ceux qui vivent aux alentours auront des comportements qui ne cadreront jamais dans notre nébuleuse de valeurs.
En fait, les autres peuvent bien vivre comme ils le veulent, dans les limites du raisonnable, du moment qu’ils ne nous embêtent pas… mais où doit-on tracer la ligne? C’est dans cette “zone grise” où les voisins doivent s’entendre pour éviter les malentendus.
Évidemment, tout n’est pas simple car le fait de PARLER à un voisin tient presque de l’exploit — tout le monde travaille tout le temps et les personnes âgées (qui historiquement assuraient une part des échanges entre voisins) sont presque toutes “stationnées” dans des CHSLD ou des résidences à leur intention. Rares sont ceux qui connaissent les noms de leurs voisins! Alors s’il faut interpeler l’un d’entre-eux pour un comportement qui engendre une nuisance, bonne chance… on parle, ni plus, ni moins, à des ÉTRANGERS!
Votre liberté se terminant là où celle des autres commence, vous devez toujours faire appel à votre jugement, lorsque vous vivez en ville.
Certains en font un meilleur usage que d’autres.
Par exemple, le fait de griller une pièce de viande sur un BBQ peut sembler anodin pour les uns mais pour les autres, c’est du propane qui chauffe une carcasse d’animal mort, au grand air… le même air que les voisins n’ont pas le choix de respirer… un air qui est désormais vicié et disons-le, toxique.
Ainsi, tout le monde ne voit pas les choses du même œil.
D’où l’importance d’un bon jugement, en tout temps et en toutes occasions.
Vivre à Montréal, c’est une occasion de faire l’expérience du béton, du pavé, de la résultante de la densification urbaine extrême, de la pollution, du bruit, du stress et du coût plus élevé pour… à peu près n’importe quoi!
Dans un tel environnement, pas surprenant que le voisinage puisse nous tomber plus facilement sur les nerfs…
- logements mal isolés, aussi bien pour la température que le bruit (et pour lesquels il n’existe que très peu de recours);
- animaux domestiques qui dérangent;
- fumée de cigarette qui emmerde tous ceux qui ouvrent leurs fenêtre, à proximité;
- bruit excessif, incluant la musique trop forte;
- les voitures dont le moteur fonctionne sans raison, avec la pollution que ça génère;
- les parcomètres accompagnés d’instructions incompréhensibles et contradictoires, partout;
- des urgences “slowmotion” où ça fonctionne moins vite (et moins bien) que dans un hôpital vétérinaire (pour vrai) — et où le débit trop élevé est directement lié à l’inexistante prévention;
- les gros camions et le passage incessant des autobus;
- les grandes artères qui bouchonnent continuellement, avec toute la pollution qui en émane;
- les trains, les avions et même les bâteaux!
Enfin bref, des nuisances urbaines, dans votre voisinage, il y en a.
Et ça n’origine pas nécessairement des voisins, la matrice urbain-même a tout un proverbial coffre à outils pour nous agresser, “non-stop”.
Tant qu’à être sur le sujet, mentionnons aussi les gommes (à mâcher) molles qui nous collent sous les semelles, les “petits cadeaux” des animaux domestiques qui ne sont pas ramassés par leurs maîtres, les bacs de vidanges qui ne sont pas ramassés assez souvent ou encore, les parcs urbains mal entretenus et mal surveillés (tout spécialement la nuit).
Avec autant de nuisances, pas moyen d’échapper aux frustrations de la vie urbaine!
Mais bon, on finit par s’accomoder de tout ça… malgré le prix à payer, parfois passablement lourd, aux plans de la quiétude et de la santé, incluant la santé psychologique.
Ce serait intéressant de voir combien de Montréalais resteraient coinçés dans leur logement actuel s’il avaient le choix de rester… ou de quitter.
Donnez un million de dollars à un Montréalais de la classe moyenne et regardez-le bien plaquer sa “job downtown” au plus vite afin d’aller vivre où il aura, enfin, la sainte paix!
Ça explique d’ailleurs, en partie, pourquoi les riches ont presque tous un chalet “dans le bois” ou un condo, en Floride. Le résultat est le même dans les deux cas: fuir la ville, aussi souvent que possible. Pourquoi le désir de fuir Montréal serait-il différent pour ceux qui ont moins d’argent? En fait, tout le monde pense à peu près pareil mais seuls les riches peuvent s’enfuir de la métropole pour revenir le temps de s’emplir les poches… afin de financer leur prochaine escapade.
On aura beau dire toutes sortes de belles choses à propos des grattes-ciel de Montréal et de la Ste-Catherine mais au fond, c’est un environnement profondément anti-humaniste et anti-famille qui multiplie les frustrations, de par sa conception métro-boulot-dodo qui ne fait pas une place de choix à ceux qui voudraient faire autre chose que s’épuiser pour un patron.
Montréal, vue d’en haut, n’est-ce qu’un gros dortoir de rats qui font la course, jour après jour?
Et les rats qui veulent une vie meilleure, ils font quoi?
Ils quittent la course folle en quittant la ville ; )
En ajoutant un lot de nuisances à cet écosystème artificiel valorisant le béton, on expose des millions de Montréalais à des expériences frustrantes qui, au fil du temps, finissent par avoir des conséquences très réelles et hautement indésirables.
Les plus éduqués seront tentés de faire l’éloge de Mont-Royal, de Westmount, de Baie-d’Urfé et de Senneville où les terrains et leurs maisons sont bien plus grands et où les quartiers sont plus calmes mais là, on ne parle pas du 5% des plus riches (qui fuient continuellement la ville, anyway), on parle du 95% dont vous faites probablement partie.
Que ce soit clair, tant que les Montréalais ne seront pas capables de dormir en paix et qu’ils ne pourront pas vivre sans être continuellement embêtés par les incessantes frustrations urbaines, il y aura place à l’amélioration.
Même si on aime Montréal, il faut prendre les moyens d’améliorer la ville en fonction de maximiser le bien-être des individus et non pour enrichir des promoteurs qui, de toute évidence, ne veulent que s’enrichir, qu’importe l’impact sur la vie de ceux qu’ils exploitent, éhontément (on le voit d’ailleurs avec le cortège de scandales qui éclate, notamment à la Commission Charbonneau).
Vivement, une métropole renouvelée où il fait vraiment bon vivre — à bas les nuisances urbaines!
Une réponse
La pollution de l’air en milieu urbain n’aide personne.
La santé pulmonaire et cardiaque des Montréalais est en danger dès que le smog s’installe mais les autoroutes rejettent tellement de polluants, surtout aux heures de pointe que tous ceux qui habitent à proximité de ces artères doivent prendre soin de bien se protéger en scellant les fenêtre pour éviter que la poussière toxique n’entre dans leur demeure.
Ceux qui habitent près des autoroutes le savent, l’accumulation de poussières noires ne cesse de salir tout ce qui se trouve à l’éextérieur. Cadres de fenêtres noircis = présence de polluants toxiques!
Alors ne prenez pas la présence de polluants dans l’air à la légère et prenez des mesures pour vous protéger car ce qui entre dans vos poumons pourrait vous faire du mal… beaucoup de mal.