Si vous avez une bonne mémoire, vous savez que c’est en 1991 que les péages ont été —finalement— abolis sur les autoroutes et ponts du Québec.
Mais…
Le gouvernement a faim et doit se nourrir à même les deniers qui traînent au fond de vos poches alors sont nées les taxes sur l’essence! Et oui, les élus de l’époque et leurs complices-fonctionnaires n’ont pas eu à revoir leur salaire à la baisse puisque l’argent entrait encore plus vite qu’avant mais via une nouvelle porte, pour faire image.
Avec l’avènement des ponts à péages des autoroute 25 et 30, ont pourrait donc penser qu’il serait temps d’abaisser les taxes sur l’essence pour compenser les frais additionnels que les automobilistes qui empruntent ceux-ci doivent payer mais il semble qu’un tel scénario ne se produira pas — les automobilistes vont payer en double, à savoir via les taxes sur l’essence ET les péages des ponts, aussi bien sur l’A-25 que l’A-30.
Ouch! Pour des automobilistes déjà très sollicités, au plan des taxes et des frais, les péages vont créer du mécontentement.
Mais les Montréalais, dans l’ensemble, semblent résolus à l’idée de payer pour circuler en automobile, via les ponts à payages. Pourquoi? Parce qu’il existe une idée préconçue à savoir qu’un plus grand nombre de tronçons payants vont nécessairement diminuer la pression sur le reste du réseau routier avoisinant. C’est peut-être vrai mais ceux qui paieront pour traverser ces ponts auront nécessairement moins d’argent pour d’autres dépenses.
En clair, les péages ont des bons et des mauvais côtés.
Les bons côtés ont à voir avec une circulation plus fluide et les mauvais, avec l’augmentation des tarifs que doivent supporter les automobilistes qui circulent via ces tronçons.
Il y a encore beaucoup de questions entourant les ponts à péages de Montréal, par exemple, au niveau de l’argent. Est-ce que les péages enrichissent le MTQ, le gouvernement du Québec ou les compagnies étrangères (Espagne et Australie) qui “gèrent” ces ponts payants, via de lucratifs PPP? Il semblerait que l’argent aille à 100% aux transnationales étrangères que sont Acciona (Espagne) et MacQuarie Group (Australie). En plus, ce n’est même pas clair si les péages sont taxables!
Pour l’heure, personne au MTQ n’a été en mesure de répondre convenablement à ces questions donc, il faudra continuer à les poser.
Ainsi, la nouvelle réalité des ponts à péages semble être un tel succès, aux yeux des élus qui en vantent les mérites que le gouvernement péquiste de Pauline Marois jongle avec l’idée de les multiplier. On peut penser que la vingtaine de ponts et tunnels qui accèdent à Montréal sont présentement à l’étude pour des modèles payants, probablement via des PPP avec des transnationales étrangères — parce que c’est bien connu, les Québécois sont incapables de gérer des projets d’envergure sans les Espagnols ou les Australiens, si l’on se fie à la logique des fonctionnaires déconnectés qui avalisent ces PPP.
Le gouvernement conservateur de Stephen Harper souhaite, lui aussi, promouvoir les péages via ses ponts. D’ailleurs, les discussions concernant des péages pour la version actualisée du pont Champlain auraient cours, en ce moment.
Autrement dit, si vous habitez la région de Montréal et que vous n’aimez pas les péages, vous devrez vous organiser pour les éviter. Soit en prenant des routes secondaires qui auraient été épargnées par les péages ou en habitant soit sur l’Île de Montréal ou dans les banlieues… avec l’objectif clair d’y rester!
Dans un tel scénario où les péages créent deux classes d’automobilistes, soit ceux qui ont les moyens de “payer pour passer” et ceux qui ne les ont pas, il faut se demander quel effet ces “points de passages payants” auront sur les commerces et la mobilité des automobilistes.
Ceux qui habitent à l’extérieur de Montréal seront encore moins intéressés à y aller et de nombreuses compagnies seront tentées de s’établir à l’extérieur des zones de péages parce qu’éventuellement, des employés pourraient refuser de devoir payer quotidiennement pour aller travailler, en auto.
Certains diront que 5,15$ par passage sur l’A-25 (sans transpondeur) à l’heure de pointe du matin et un autre 5,15$ lors du retour à la maison, à l’heure de pointe du soir, ce n’est rien. Peut-être mais en fin d’année, 50 semaines (2 de congé) multiplié par 5 jours, ça donne quand même 2,575$, annuellement. Avec un transpondeur, le prix baisse à 2,48$ par passage alors annuellement, ça donne 1,240$. Advenant une famille où les deux parents doivent payer ce tarif de passage, ça signifie qu’il faut débourser 2,480$ d’argent dûrement gagné… après impôts!
Quand les élus prétendent que les tarifs de passage sont “abordables” et “accessibles à tous”, il faut s’interroger s’ils ont pensé à tous les automobilistes ou seulement aux plus riches.
Comme la concession de l’A-25 durera au moins 30 ans, le travailleur moyen qui déboursera quelques 1,240$ par année, avec le rabais consenti parce qu’il utilise un transpondeur, aura payé environ 37,200$ pour pouvoir aller du point A au point B.
Cet argent aurait pu être utilisé pour autre chose mais dans ce scénario-ci, il sera utilisé pour enrichir les gestionnaires du pont à péage.
Il va falloir se demander si c’est ça, la nouvelle vision québécoise —ou montréalaise— du transport…
3 Responses
Le “fun” continue!
Le gouvernement du Québec continue d’enrichir éhontément les transnationales étrangères CONTRE le meilleur intérêt de ses citoyens… et ça se passe sous le régime péquiste de Pauline Marois!
Ce ne serait pas mieux avec les Libéraux mais bon, c’est surprenant de voir les Péquistes se mettre à genoux devant les transnationales étrangères qui “gèrent” les ponts à péages.
Voici que les TARIFS que les automobilistes devront payer pourront augmenter davantage que ce qui avait été initialement prévu.
Des péages plus chers?
Oui.
C’est le choix des Péquistes de Pauline Marois. Une autre façon de prouver que le citoyen n’est PAS au centre des priorités du gouvernement.
L’important, c’est d’appauvrir les Québécois et ENRICHIR les étrangers… pour au moins 30 ans!
Vive le Québec, pauvre!
Avez-vous remarqué que les grands médias ne cessent de vanter les mérites des autoroutes à péages?
Certes, la circulation y est moindre puisque la barrière tarifaire à l’entrée écrème le nombre d’automobilistes, comme par magie!
Mais en tant que société, il faut se demander si les péages sont vraiment payants, pour les contribuables. Les automobilistes paient, les transnationales étrangères (Acciona et Macquarie Group) encaissent les péages et les gouvernements encaissent leurs taxes respectives.
En fin de compte, c’est l’automobiliste qui paie encore plus cher pour un “service fonctionnel” qui aurait dû être offert par le gouvernement, via les taxes et les impôts qu’il perçoit dans nos poches!
Autrement dit, avec les autoroutes à péages, c’est un frais de plus qui s’ajoute, sur le dos des automobilistes “utilisateurs-payeurs” — où est l’avantage pour ces automobilistes à se faire siphoner ainsi? Gagner 15 minutes, matin et soir? C’est ça, la “belle contrepartie” de payer à chaque jour pour circuler?
On ne peut que s’étonner que les Montréalais soient si dociles et avalisants par rapport à la montée en nombre et en coûts des routes à péages de la région.
Il va falloir en déduire que les Montréalais aiment se faire saigner à blanc…