Le maire Gérald Tremblay reclame l’indexation de la taxation pour tenter d’équilibrer son budget, d’ici 2013 mais en regardant les chiffres de plus près, on se rend compte que même avec cette mesure, la ville de Montréal reste… dans le rouge!
Commençons par un extrait tiré de ce document .pdf…
“[…] les projections démontrent aussi qu’en indexant la taxation foncière au niveau projeté de l’inflation (2 %) à partir de l’exercice 2008, la Ville peut réussir à atteindre l’équilibre comptable entre ses revenus et ses dépenses au cours de la même période.”
En première lecture, on pense immédiatement que l’équilibre comptable dont il question ici signifie que les revenus moins les dépenses égaleront ZÉRO mais non, comme vous pouvez le voir dans les deux tableaux qui suivent, il s’agit de déficits.
Voici d’abord la projection des revenus et de dépenses 2007-2013 (que vous pouvez consulter en format .pdf), sans indexation de la taxation (ce qui est plus avantageux pour les citoyens)…
…suivi du tableau présentant les mêmes postes budgétaires mais AVEC l’indexation de la taxation, estimée pour les besoins de cet exercice à 2% par année, à partir de 2008 (ce qui est vraiment injuste pour les citoyens)…
Pourquoi l’indexation des taxes est-elle si cruelle pour les citoyens?
Parce que…
- Personne ne sait à combien s’élèvera le taux d’inflation pour une année donnée — notons que le plan du maire Tremblay ne contient pas de plafond alors tous les excès sont permis;
- Cette projection n’explique pas ce qui arrive si le taux d’inflation devait être négatif… est-ce que les taxes municipales baisseraient? C’est peu probable;
- Ce n’est pas vrai que tous les citoyens recevront une hausse de salaire correspondant aux taux d’inflation alors, vu de cet angle, le projet du maire Tremblay s’apparente à une taxe régressive, très pernicieuse, qui appauvrirait de nombreux ménages montréalais déjà surtaxés;
- Une hausse du compte de taxes basé sur le taux d’inflation semble très malhabile, au plan stratégique puisque le calcul de l’inflation peut changer, au fil des ans. Il est possible qu’un nouveau calcul, dans le futur rapproché, vienne modifier les repères auxquels nous nous étions habitués.
Au mieux, le plan du maire Tremblay ressemble à du nivellement vers le bas.
D’une surprenante pauvreté intellectuelle et d’une formidable arrogance contre ses citoyens, le plan d’indexation de la taxation municipale du maire Tremblay devrait donner des frissons dans le dos aux citoyens parce qu’alors que la “rémunération”, de 2007 à 2013, augmentera de 19,66%, le compte de taxes des citoyens augmentera de 9,9% (sans indexation) et de 19% (avec l’indexation) — dans les deux cas, la rémunération, à l’évidence mal contrôlée, continuera de creuser un déficit de 401,9M$ (sans indexation) ou de 49,7M$ (avec l’indexation), en 2013.
On voit donc que le maire Tremblay a (visiblement) peur d’affronter les puissants syndicats de travailleurs de la ville pour leur imposer une plus grande discipline salariale mais il ne se gêne absolument pas pour imaginer des scénarios “créatifs” pour forcer les citoyens à payer -beaucoup- plus cher, en taxes municipales.
Les grands cabinets comptables sont réputés pour leur “créativité” budgétaire et comme on peut le voir dans cet exemple, la notion d’équilibre budgétaire semble bien discutable, à leurs yeux — alors que pour les citoyens “normaux”, c’est un ZÉRO sur la ligne du bas, avec les revenus et les dépenses qui s’équivalent.
Il semble donc que la “comptabilité créative” ait la cote à l’Hôtel de ville de Montréal et que le “gros bon sens” où on coupe les dépenses avant de penser à facturer encore plus cher ait été “mis de côté”, malheureusement.
Les citoyens de Montréal doivent tous faire savoir à leurs élus qu’ils n’acceptent pas cette façon cavalière de pelleter toutes les responsabilités de la ville dans la cour des contribuables. À quelque part, le maire Tremblay doit faire son travail et mettre fin à la hausse incontrôlée de la rémunération à la ville de Montréal parce qu’en ce moment, si l’on se fie aux projections, les citoyens n’ont plus les moyens de payer l’augmentation projetée de 19,66% de la masse salariale, de 2007 à 2013.
Plus que jamais, les Montréalais doivent s’occuper de leurs affaires avant que le maire Tremblay ne les arrange… du moins jusqu’en 2013.
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