Le point sur le Dossier Santé Québec (DSQ)

Comme des millions d’autres Québécois, vous rêvez probablement d’une médecine qui fait un meilleur usage des informations déjà en banque à savoir, notre dossier médical.

On pourrait penser qu’avec des ressources qui dépassent le milliard de dollars, le gouvernement du Québec aurait déployé un service semblable à Google Mail (ou Gmail, pour les initiés) où il serait possible de stocker toutes les données de santé qu’on veut en plus de pouvoir partager et socialiser ces renseignements.

Ce serait le bonheur. On pourrait se connecter pour aller lire notre courrier électronique Hortmail et ensuite, faire un tour sur notre dossier de santé en ligne pour voir si notre médecin avait répondu à notre dernière question.

Ce système aurait permis à tout le monde d’accéder très rapidement à de l’information archivée et récemment inscrite pour le plus grand bénéfice du patient via une compréhension globale bien plus efficace, par les professionnels de la santé avec qui on PARTAGE nos renseignements, de façon sécurisée.

Bien que ça n’ait pris que quelques courts paragraphes pour étayer une vision simple, efficace et économique d’un dossier de santé VRAIMENT INTÉRESSANT, le gouvernement du Québec a ÉVIDEMMENT été vers la complexité à outrance afin de mieux engraisser ses ti-namis qui contribuent aux campagnes de financement des politicos!

Dès le début du mois de mai 2011, le vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, avait conclut que le projet visant à informatiser l’ensemble des dossiers médicaux et cliniques du réseau de la santé du Québec, connu sous le nom de Dossier santé du Québec (DSQ), est un « échec ».

Les politiciens libéraux essayaient de tempérer mais les Québécois avaient compris que les développeurs de ce nouveau service n’avaient pas emprunté le chemin de la simplicité mais s’étaient embourbé dans des tourbillons de codes plus complexes et inutiles, les uns que les autres.

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Au lieu de simplifier le système pour le RAPPROCHER des citoyens du Québec, les architectes du DSQ l’ont enrobé de mystères et de secrets… ce qui était déjà fort contre-productif. Les architectes du DSQ ont ÉLOIGNÉ l’information du citoyen et ce, même s’il s’agit de SES information médicales.

Et tout ça coûte très cher… pour un service à peine utilisable!

Si l’ont tient compte des coûts d’implantation des Dossiers de patients électroniques (DPE), toujours selon M. Lachance, la facture totale du projet risque de s’élever à au moins 1,4 milliard de dollars, une augmentation de près de 900 millions par rapport à la somme de 563 millions prévue en 2006.

Renaud Lachance avait déclaré: “Les paramètres initiaux du projet, soit les coûts, la portée et l’échéancier, ne seront pas respectés. Compte tenu de ces changements, nous considérons que le projet sous sa forme définie à l’origine n’existe plus et, en ce sens, est un échec.” — ça ne peut pas être plus clair.

Et pourtant, on en aurait bien besoin de ce dossier électronique colligeant nos informations médicales.

On pense naturellement à un Google personnalisé, pour nous, où un professionnel de la santé (autorisé à le faire) pourrait à la fois consulter notre dossier et y ajouter des informations de nature médicale… qu’on pourrait ensuite valider, à notre première convenance.

Mais le DSQ, ce n’est VRAIMENT PAS ÇA et en fait, il ne faut pas le confondre avec:

  • un dossier médical complet;
  • les dossiers médicaux personnels, papier ou électroniques, qui se trouvent au bureau des médecins et dans les établissements de santé;
  • votre dossier à la pharmacie;
  • un dossier clinique informatisé (DCI);
  • un dossier médical électronique (DMÉ);
  • une carte à puce.

En fait, selon les architectes de ce service, voici ce qu’est le DSQ:

  • Le Dossier Santé Québec, ou DSQ, est une initiative du gouvernement du Québec pour améliorer la qualité des soins et l’efficacité du système de santé du Québec grâce à l’informatisation.
  • Le DSQ est un outil mis à la disposition des médecins et des professionnels de la santé du Québec. Avec le DSQ, les personnes autorisées peuvent voir, sur un écran d’ordinateur, des informations qui leur permettent d’intervenir plus rapidement et plus efficacement.
  • Le DSQ est un environnement technologique hautement sécurisé qui permet de collecter, de conserver et de consulter certains renseignements de santé. Où qu’ils soient au Québec, les professionnels de la santé autorisés auront accès à ces renseignements.
  • Le DSQ est implanté progressivement dans toutes les régions du Québec depuis l’été 2013. C’est une bonne nouvelle pour vous et pour vos proches puisque toutes les personnes inscrites à la Régie de l’assurance maladie du Québec pourront apprécier les avantages du DSQ au fur et à mesure que les établissements, les pharmacies et les cliniques y seront branchés.

Alors on voit que la mouture actuelle du DSQ est EXCLUSIVEMENT ACCESSIBLE pour les professionnels du domaine de la santé.

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“Zéro pis une barre” pour le patient.

Le patient québécois —qui a payé ce service— aurait assurément aimé avoir accès aux informations de ce dossier médical électronique mais c’est fait pour le gouvernement et ses employés. Point final.

Comment les architectes d’un tel service a pu croire que les citoyens du Québec n’auraient pas pu bénéficier de l’accès à leur propre dossier médical, via le web? C’était une évidence dès le départ et ça l’est encore, aujourd’hui. Et plus le temps va passer, plus on va trouver ridicule que les citoyens n’aient pas accès à leur dossier médical.

Si on veut aider un patient à prendre du mieux, la solution ne serait-elle pas de l’inclure dans le cercle de confiance des gens qui ont accès à son dossier médical? Assurément que oui mais avec le DSQ actuel, c’est à toutes fins pratique impossible. Pourquoi? Parce que le citoyen ne fait pas partie de ceux qui auront accès à ce service et c’est inconcevable qu’il en soit ainsi.

Ce n’est pas simplement une question de coûts (qui ont été largement dépassés, de toute façon), c’est une question de choix de laisser le citoyen en plan, sans ses propres renseignements médicaux. C’est clair que le gouvernement libéral de Jean Charest, au début de ce projet de développement informatique, n’avait pas demandé de “rapprocher l’information du citoyen”, c’était tout le contraire.

Mais bon, au moins on fait une partie du chemin et ça pourrait nous mener jusqu’à autre chose de plus “inclusif” pour les patients.

En mai 2013, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert s’était donné jusqu’à la fin de l’année pour élargir les données cliniques conservées par le DSQ, à savoir:

  • les médicaments prescrits délivrés en pharmacie;
  • les résultats d’analyses de laboratoire;
  • les résultats d’examens d’imagerie, y compris les radiographies et l’imagerie par résonnance magnétique (IRM).

Bien que tous les hôpitaux possèdent un système informatique, peu sont connectés entre eux. C’est là tout le défi du DSQ, qui se donne encore d’ici 2015 pour élargir le réseau à tous les participants volontaires.

Au moment de publier cet article, voici la liste de ceux qui sont branchés en réseau?

  • 400 des 800 pharmacies des régions pilotes
  • 23 laboratoires publics
  • 45 groupes de médecine de famille (GMF) et autres cliniques
  • 6 salles d’urgence
  • 9 centres locaux de services communautaires (CLSC).

C’est un bon départ et pour atteindre l’objectif de branchement complet en 18 mois, le ministre mise sur la récente entente financière conclue avec les médecins pour informatiser leurs cliniques.

Malgré les coûts d’implantation et de fonctionnement, le ministre Hébert soutient que les bénéfices d’une mise en réseau des médecins et pharmaciens sont immenses. Il refuse toutefois de chiffrer ces avantages. On se doute qu’un accès plus rapide à l’information constituera un énorme avantage et sincèrement, personne ne retournerait en arrive après avoir utilisé un tel système, aussi imparfait et éloigné du citoyen soit-il.

Il faut donc se réjouir de voir des efforts entrepris, d’un bout à l’autre du Québec, pour informatiser les renseignements nous concernant, ayant trait à notre santé.

On peut s’attendre à ce qu’une fois le service actuel livré, en 2015, de nombreux ajustements et ajouts devront avoir lieu pour bonifier les fonctions de celui-ci.

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