Améliorer l’accès aux dossiers médicaux

Même si le gouvernement du Québec nous assure que l’établissement de son dossier-santé suit son cours, on a des raisons de croire que ce dossier ne sera accessible qu’accessible aux professionnels de la santé.

Or, ce serait logique que TOUTES les informations figurant dans ce dossier électronique soit accessible aux patients ainsi qu’à un parent (ou proche, ou tuteur légal), dans le cas d’un enfant ou d’une personne âgée.

Si le dossier-santé québécois (DSQ) s’établit pour l’usage exclusif des professionnels de la santé, ça va les aider eux mais ça ne permettra pas au patient de faire partie-intégrante du processus de collecte, d’analyse et de partage de l’information le concernant.

Il se pourrait que le secret entourant nos problèmes de santé documentés via le réseau de la santé publique devienne un frein à l’accès offert aux patients qui voudraient le consulter. Il y aura assurément une procédure pour faire “ouvrir” le dossier du patient mais l’idéal, ce serait un accès direct, en ligne… un peu comme Hotmail… mais pour les informations figurant au DSQ.

La quasi-totalité des Québécois se doutent que leur dossier de santé regorge de renseignements sur leur historique de santé mais très peu savent ce qu’il contient vraiment. Est-ce que le DSQ va aider les Québécois à accéder plus facilement à ces informations? Pour l’heure, il est permis d’en douter puisque le MSSS n’a pas annoncé de pont électronique vers… les patients. Seulement un accès pour les professionnels de la santé.

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Est-ce que l’accès à votre dossier de santé pourrait vous aider? Assurément puisque chaque visite à l’hôpital y est probablement documenté. Ces informations vous concernent alors ce serait bête de vous les cacher.

Et les médecins qui vous rencontrent pour un mal d’oreille, c’est clair qu’ils aimeraient savoir si vous avez déjà eu cette pathologie et si oui, ce qui vous a été recommandé pour la traiter et les résultats du traitement. Une espèce de plateforme de méta-recherche semblable à Google mais pour votre médecin. La mouture actuelle du DSQ semble à des années lumières d’une telle approche qui simplifierait drastiquement le travail de nos médecins.

De ce qu’on en sait, le DSQ est une grosse base de données dans lequel les professionnels de la santé peuvent stocker des informations textuelles et des images (en attachement). Pas vraiment de contenu multimédia comme des vidéos ou des enregistrements sonores. Encore moins des conversations dans Skype. Le système aura probablement le mérite d’être clair mais ce ne sera pas facile d’y expliciter des problématiques de santé plus complexes puisque les cases existantes seront plus ou moins applicables pour y stocker les détails pertinents.

Et que dire du suivi.

Si le patient ne peut pas avoir accès à son dossier médical, via le web, comment pourra-t-il ajouter un suivi récurent de ce qui lui arrive? Le médecin-traitant gagnerait en efficacité si le patient pouvait documenter son état de santé, suite à une intervention. Qui plus est, un télésuivi régulier, via webcam, permettrait à tout le monde de gagner du temps sans diminuer la qualité des services médicaux offerts.

En améliorant l’accès aux dossiers médicaux, les patients jouent un rôle plus actif dans leur processus de guérison et les médecins peuvent assurer un suivi plus efficace et ponctuel.

Nous sommes encore loin de la coupe aux lèvres en ce qui a trait au dossier-santé québécois mais il importe de réclamer un meilleur accès aux données qui y seront stockées.

Il en va de la santé des Québécois mais aussi, de leur capacité à mieux comprendre leur historique médical en vue de favoriser, par diverses actions, leur santé globale, tout au long de leur vie.

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