L’Arabie Saoudite et les femmes, à l’ère de la monarchie

Ce n’est pas parce le roi Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud d’Arabie Saoudite est mort, le 23 janvier 2015 que le pays a nécessairement fait un prodigieux bon vers la modernité.

Bien au contraire, la mort du monarque n’a été que le prétexte pour instituer un autre monarque, tout aussi rétrograde et liberticide, pour l’ensemble de sa population qui voudrait s’exprimer librement mais surtout, contre les femmes.

Et oui, au Québec, nos femmes ont leur place, pleine et entière, dans notre société. Ce n’est absolument pas le cas, en Arabie Saoudite. Un pays riche en pétrole mais pauvre au chapitre de son bilan concernant les droit de la personne, à commercer par les femmes.

Allons-y avec le fait qu’en Arabie Saoudite, les femmes n’ont pas le droit de conduire. Et pour cause puisque selon le cheikh Saleh al-Lohaidan, si les femmes devaient se mettre à conduire, elles risqueraient de devenir stériles, rien de moins. Il fait référence à des études (sans les nommer) suggérant que la conduite affecte les ovaires et fait remonter le bassin.

On se demande si le même sort ne pourrait pas frapper une femme qui demeure assise longtemps dans un divan mais non, il faut apparemment être assise dans une automobile pour qu’une femme devienne stérile. Vous pouvez rire, aux larmes… mais pas si vous vous trouvez en Arabie Saoudite auquel cas vous pourriez aboutir au fond d’un cachot, où vous pourrez louanger les glorieuses et indiscutables préceptes avancés par les chefs religieux, dont le cheikh Saleh al-Lohaidan.

Mais ça encore plus loin parce que les autorités religieuses d’Arabie Saoudite ont même dit que de permettre aux femmes de conduire une automobile diminuerait considérablement le nombre de vierges, au pays tout en faisant exploser le nombre de lesbiennes. C’est qu’ils en savent des choses, en Arabie Saoudite.

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Enfin bref, pourquoi se limiter à interdire la conduite automobile aux femmes. Elles ne peuvent pas, non-plus, faire de vélo. Mauvais pour les ovaires, ça aussi? Si l’envie prend à une femme de simplement utiliser ses pieds pour marcher, elle devra d’abord s’assurer d’être accompagnée d’un parent masculin. Ça paraît dingue, vu du Québec mais là-bas, c’est sérieux.

En plus d’être obligées de couvrir leurs cheveux, elles ont besoin d’une permission écrite d’un parent masculin pour avoir accès aux soins de santé. C’est une façon comme une autre de rappeler aux femmes que leur vie dépend des hommes, littéralement.

Dans le cas où une femme voudrait sortir de l’Arabie Saoudite, elle ne pourrait le faire qu’accompagnée par leur père, leur frère, leur fils ou leur mari. Oubliez ça, les escapades entre filles, au pays des monarques du pétrole.

Dans le crescendo de la folie anti-femme, notons qu’elles ne peuvent divorcer dans l’accord de leur mari. Avec tous les abus que ça suppose, surtout dans un pays où battre sa femme revient à lui “accorder de l’attention” et donc, de l’amour. Genre.

Et dans le cas ultime où une femme, ou toute autre personne, voudrait renoncer à l’Islam, ce geste est considéré comme un crime passible de la peine de mort. Et en Arabie Saoudite, le pardon se négocie mieux dans l’au-delà qu’ici-bas.

Vous vous demandez sûrement comment l’Arabie Saoudite fait pour instrumentaliser sa répression sociale et vous vous en doutez, elle utilise sa propre police. Une police religieuse, en fait.

Cette police émane de la Commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice arpente les rues, le regard livide, pour s’assurer que les femmes respectent les lois et qu’elles soient vêtues convenablement, sans laisser paraître un quelconque élément de féminité de manière trop évidente et surtout, ne pas laisser dépasser un seul cheveu!

Ça remonte à 2012 mais cette police a été aussi loin que d’arrêter une femme dans un centre commercial de Riyad parce qu’elle avait du vernis coloré sur ses ongles. En 2002, certains de ces policiers ont refusé à 15 jeunes fillettes de sortir d’une école en feu parce qu’elles n’étaient pas menées par un tuteur masculin. Toutes les fillettes sont mortes brûlées vives, dans le brasier.

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Juste pour se remettre en contexte, c’est en 2005 qu’Abdallah est monté sur le trône arabo-saoudien mais il était déjà monarque, dans les faits puisque son demi-frère avait été victime d’un accident vasculaire cérébral qui l’empêchait, bien entendu, de gouverner son royaume.

Certains voient en leur ancien monarque un grand homme.

Est-ce à dire que ça aurait été encore plus répressif contre les femmes et l’ensemble de la population, si ça avait été quelqu’un d’autre qu’Abdallah?

Difficile à dire, surtout dans un pays où la religion prend toute la place et où les zones grises se sauvent devant la logique de noir ou de blanc, des chefs religieux qui conseillent le roi, qu’importe celui qui tient ce rôle.

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Une réponse

  1. Le comble le président Américain nous prêche que l’Arabie Saoudite soit le bon Islam et nous sommes des alliés. Pourtant, ce pays pratique les mêmes règles de punition qu’ISIS sauf que le Royaume est protégé par les grands médias et l’on n’entend que les cas flagrants tels que la flagellation du blogueur saoudien Raif Badawi. Les Saoudiens sont connus pour leur amour pour les petits garçons. Ils vont dans les camps des réfugiés syriens pour les acheter à des prix dérisoires (les garçons se vendent plus vite que les filles). Combien de fois CNN, BBC , PBS etc. ont couvert-ils se sujet? L’ONU ne l’a même pas dénoncé. Voyons c’est le Royaume!

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