Ceux qui disposent (encore) d’un peu de temps libre et d’intérêt pour la chose ont pu prendre connaissance, depuis le 8 novembre dernier, du document intitulé “Le plan Marois”.
Il s’agit de la Plateforme du Parti québécois affichant en première “Des actions pour un Québec gagnant” et on voit que le nom de domaine “QuebecGagnant.org” a été acheté pour diriger les cybernautes vers… le site “régulier” du parti — on se serait attendu à un site web thématique plus ciblé mais on bon, ce n’est pas grave.
Avec les escarmouches entre péquistes à l’investiture de la circonscription de l’Assomption où les “vrais péquistes” en sont venus aux coups avec les “vrais souverainistes”, qui souhaitaient voir Jean-Claude St-André reprendre du service malgré sa défaite lors du scrutin du 26 mars 2007 contre l’Adéquiste Éric Laporte, la présence bien réelle d’une guerre intestine dans ce parti, sur la question de la souveraineté, méritait qu’on cherche à connaître la position -finale- du PQ en la matière.
Dans la Plateforme du PQ, un document .pdf de 31 pages clairement disposées, on ne retrouve le mot “souveraineté” que cinq (5) fois.
À l’évidence, Pauline Marois ne veut pas que les Québécois qui lisent sa plateforme électorale s’étouffent en buvant leur café parce que le mot “souveraineté” revient à tout bout-de-champ alors voilà, le document a été épuré à l’extrême.
Mais il faut voir que le mot “souveraineté” a été utilisé à des endroits très stratégiques.
Les Péquistes ne savent plus sur quel tribune monter pour clâmer, haut et fort, qu’ils n’ont plus l’intention de tenir de référendums mais en page 24 de leur plateforme, il est écrit noir sur blanc que “La souveraineté du Québec est l’objectif premier du Parti Québécois […]” et il s’agit d’une citation de Pauline Marois, rien de moins!
Alors d’un côté, le deuxième parti d’opposition à l’Assemblée nationale (maintenant dissoute pour les élections) veut convaincre les électeurs qu’il n’est plus question de parler de référendums mais en même temps, ils indiquent clairement que l’objectif premier du PQ, c’est la souveraineté — pas surprenant que les électeurs en perdent leur latin.
Sachant qu’un référendum est nécessaire pour accéder (en toute légitimité) à la souveraineté et que le PQ ne veut plus en entendre parler, doit-on, pour l’heure, toujours considérer le parti de Pauline Marois comme un “parti souverainiste” ou non?
Et si le Parti québécois n’est PLUS souverainiste (puisqu’en rupture avec le processus référendaire), qu’est-il, au juste?
Dit autrement, un oiseau qui se coupe les ailes en attendant qu’elles repoussent (par magie ou par un quelconque miracle) est-il toujours “un oiseau”?
Le PQ aura beau multiplier les promesses en faveur d’un “Québec gagnant” mais c’est comme coller des timbres sur un éléphant en demandant à tout le monde de regarder… les timbres! Ça ne marche pas, tout le monde ne voit que l’éléphant et dans notre exemple, l’éléphant, c’est la souveraineté.
Dans un monde de plus en plus compliqué où les —vrais ennemis du Québec— ne sont probablement pas les autres Canadiens mais bien une élite mondiale qui contrôle le système financier qui, disons-le, ne cesse de nous appauvrir, de nous ensevelir sous les dettes en plus de nous réduire à l’esclavage économique, il faut se demander si le PQ a le bon “objectif premier”.
Pauline Marois et son équipe comprennent-ils qu’un Québec sans le Canada deviendrait très vulnérable, dans un tel contexte? Si oui, pourquoi insistent-ils encore pour que leur objectif premier soit la souveraineté? Ne serait-il pas plus sage de viser, par exemple, l’enrichissement individuel et collectif de tous les Québécois? Ce serait plus rassembleur et moins lourd à porter, non?
En passant, le reste du document prend environ une heure à lire, à tête reposée. Les électeurs qui rêvent de culture, d’identité forte et la gau-gauche seront ravis alors que ceux qui se tiennent près de leurs bas de laine verront poindre, encore une fois, de belles idées qui vont nous endetter sans vraiment créer quoique ce soit de durable.
Autre fait à noter, le mot “fusion” ne figure PAS UNE SEULE FOIS dans la plateforme du PQ alors ceux qui croient que les “fusions forcées” des Péquistes, dont faisait partie Pauline Marois, n’étaient “pas si pire que ça” auront compris que cette épineuse question est carrément TOXIQUE pour le parti.
Il faut avouer qu’à peu près tous les “urbains” du Québec ont été saignés à blanc, humiliés et épuisés par les malveillantes FUSIONS FORCÉES des Péquistes, via la ministre Louise Harel qui a ignoré la volonté des Québécois — de quoi nous convaincre de ne plus JAMAIS donner le pouvoir au PQ.
Enfin bref, il y a du “matériel” dans la Plateforme du PQ pour plus d’une dizaine d’articles mais en tant qu’électeur informé, il vous appartient de vous renseigner “à la source” et de vous faire votre propre idée.
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