Julie Snyder “forcée d’abandonner la production”

C’est ce lundi, le 29 juin 2015 que Julie Snyder a lancé qu’elle abandonnait la production des émissions de télévision de Productions J, invoquant la modification des critères d’admissibilité aux crédits d’impôt remboursables pour la production cinématographique et télévisuelle.

Julie Snyder a déclaré “ce n’est pas une décision que j’ai prise par choix”, au cours d’un point de presse, un peu ébranlée par le sort réservé à la maison de production qu’elle a cofondée en 1997. Productions J a produit des émissions telles Star Académie, Occupation double et La voix.

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La productrice a ajouté “je me retrouve hors jeu dans le contexte concurrentiel aujourd’hui ». Le gouvernement libéral de Philippe Couillard est pointé du doigt parce que celui-ci, dans son dernier budget, en mars 2015, a rétabli les règles fiscales qui étaient en vigueur pour les productions télévisuelles et cinématographiques jusqu’en 2014, avant qu’elles ne soient changées par le gouvernement péquiste de Pauline Marois.

On se rappellera qu’en février 2014, juste avant le déclenchement des élections provinciales, le gouvernement Marois avait donné son feu vert à un amendement qui permettait aux producteurs liés à un diffuseur d’y avoir droit, rendant ainsi la maison de production de Julie Snyder admissible à ces crédits d’impôt.

Julie Snyder se sent visée par la fin du crédit d’impôt, décidé par les libéraux de Philippe Couillard, à savoir que “tout cela découle de ma situation conjugale”, dans le contexte où elle est la compagne du chef de l’opposition officielle et actionnaire de contrôle de Québecor (et de TVA), Pierre Karl Péladeau.

Pour expliquer sa position, Mme Snyder ajoute “on présume que mon entreprise est dépendante de son principal client”, TVA. Elle y voit donc une politique de deux poids deux mesures.

Est-ce que l’argument de Julie Snyder passe, dans le public?

Pour certains, Mme Snyder est une victime parce qu’elle est une femme. Oui, vous avez bien lu, elle serait “pénalisée” par les Libéraux parce qu’elle est une femme! Incroyable, non? Et bien, des milliers de personnes ont déjà signé une pétition en sa faveur sur cette prémisse pourtant très discutable.

Pour la majorité des gens, Julie Snyder a une situation financière plus qu’enviable, étant millionnaire bientôt mariée à un milliardaire!

Difficile de pleurer sur le sort d’une femme d’affaires tellement riche qu’elle pourrait tout financer avec son argent de poche.

En sortant publiquement pour décrier le fait qu’elle ne pourra pas faire payer par les contribuables son opération d’enrichissement individuel, Julie Snyder perd beaucoup de crédibilité.

D’ailleurs, s’il y a un énorme problème, au Québec, c’est justement des gens comme Julie Snyder qui réclame d’être subventionnée par l’ensemble des contribuables afin de s’enrichir, personnellement.

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À un moment où le niveau d’endettement des ménages bat des records et où l’endettement public semble hors-de-contrôle, les larmes de crocodile de Julie Snyder ne changeront rien au fait que si quelqu’un doit être aidé, dans ce contexte, ce n’est certainement pas une femme d’affaires millionnaire.

Le “B.S. corporatif”, au Québec, c’est odieux!

Les crédits d’impôt qu’elle veut obtenir sont d’ailleurs distribués bien trop largement. Si les producteurs sont déjà multi-millionnaires, c’est insultant pour les contribuables de devoir continuer à les “soutenir” avec des crédits d’impôt qui deviennent une sorte de glaçage sur leur gâteau.

Tout ça pendant que plusieurs citoyens en arrachent.

Disons que ça entretient la méfiance des gens envers les artistes subventionnés. Quand un citoyen a besoin d’aide pour lancer un projet, qui lui vient en aide? Dans la majorité des cas, personne. Ce citoyen se débrouille!

Alors quand une richissime productrice comme Julie Snyder vient jouer la mendiante-millionnaire, on a le droit de se poser des questions sur ses motivations.

Dommage que Julie Snyder soit “forcée” d’abandonner la production, sincèrement. Ce qu’elle produit intéresse le public qu’elle vise mais franchement, le Québec s’en remettra. L’argent public peut assurément être mieux utilisé, ailleurs.

À vous de voir si Julie Snyder a plus besoin de l’argent des contribuables… que vous.

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