Que vous ayez des enfants ou non, la problématique de l’intimidation à l’école demeure un thème sensible.
Personne ne veut qu’il y ait d’intimidation à l’école mais si on regarde la vie en général, ce n’est pas un problème qu’avec les enfants, c’est un problème de société.
L’intimidation a lieu dans de nombreux contextes de vie. La plupart du temps, c’est entre adultes que ça se passe et bien que ce soit généralement plus subtil qu’entre des enfants, c’est tout aussi dévastateur.
Ainsi, on peut croire que dans une certaine mesure, l’intimidation à l’école n’est qu’un écho de ce qui est observé, par les enfants, à l’extérieur de l’école. Qu’importe, la société doit condamner ce genre d’agression en faisant preuve d’intelligence et de doigté pour valoriser les bons comportements, au point où ça devient naturel de gérer nos conflits avec l’intention de les régler et non de les faire perdurer.
Dans un contexte où les professeurs ont des classes de 21 à 30 élèves, parfois avec des problèmes de comportements, il peut arriver qu’il se produise des écarts mais c’est à la direction de l’école de corriger rapidement ces problématiques pour assurer un climat positif et sécuritaire, dans l’établissement qui devient, disons-le, un milieu de vie, le jour, pour nos enfants.
Le cas du fils de Luc Paquin n’est pas unique mais il n’en pouvait plus de voir souffrir son fils aux mains de deux autres enfants intimidateurs (et plus, au début) alors après avoir tout tenté avec les autorités scolaires, il a décidé de publier ce texte, via les réseaux sociaux, dont Facebook.
Il nomme des noms de personnes en charge mais il ne leur prête pas d’intentions. Il ne fait que faire état de ce qui s’est passé. Il a droit à ses opinions et ce serait très malhabile de la part des gens nommés dans ce texte de tenter de le museler, de quelque façon que ce soit. Les gens nommés dans ce texte devraient faire un examen de conscience, en rapport avec les gestes qu’ils ont posés (ou pas), dans le cadre de cette problématique. Tout le monde peut s’améliorer et eux aussi. Il faut voir cette situation comme un moment privilégié pour s’améliorer, au plan professionnel. Aussi, à la fin de son texte, il invite les lecteurs de son texte à le publier pour éviter que cette situation ne se reproduise, ailleurs.
Les erreurs dans le texte original de Luc Paquin ont été corrigées mais c’est simplement pour en faciliter la lecture.
Je vais utiliser maintenant le seul moyen qui, je crois, est le seul disponible dans ma situation après avoir utilisé toute les ressources qui sont à ma disposition. Soit de rendre mon histoire publique…
Mon fils Loïc Paquin fréquente la Polyvalente Curé-Mercure de Mont-Tremblant dans les Laurentides. Depuis le début de l’année scolaire 2013, mon fils Loïc vit de l’intimidation. Au début, ils y étaient à plusieurs pour l’insulter, le pousser dans les cases, lui faire des menaces et rire de lui. Au début, j’ai cru maladroitement que mon fils allait régler la situation par lui-même et se faire respecter mais il en fût bien autrement.
Nous avons signalé la situation à la direction de l’école. Une rencontre avec PERSONNE # 1, T.E.S. au 1er cycle et PERSONNE # 2, directrice adjointe au 1er cycle, a été planifiée pour discuter de la situation et convenir des moyens qu’elles allaient prendre afin d’aider mon fils. De belles paroles ont été dites lors de cette rencontre et de belles mesures furent mises en place mais en vain. Les semaines se suivent et se ressemblent tant et aussi bien qu’à plusieurs reprises, j’ai dû réitérer mes demandes d’actions à l’école afin de soutenir mon fils Loïc dans sa détresse. Les 2 seules personnes auxquelles je me suis fié aveuglément m’assurent en me disant qu’elles prennent la situation très au sérieux et que rien ne sera laissé au hasard ou en suspens. Cependant, Loïc continue de vivre un véritable calvaire. Les mauvais traitements que subit mon fils sont de plus en plus fréquents et de plus en plus violents. Il se fait frapper la tête contre son casier, se fait insulter car ses résultats scolaires ne sont pas éclatant (on se demande bien pourquoi!) et se fait demander s’il n’aimerait pas ça avoir « une bite dans le cul »… et j’en passe. Il reçoit même des téléphones anonymes de « personnes » qui le menacent de ne jamais marcher seul car dès qu’il le ferait, ces gens en profiteraient pour lui casser la gueule.
Il ne se passe pas une journée sans que mon petit Loïc pleure dans mes bras le soir et me supplie de le changer d’école, de le laisser demeurer à la maison. Je n’ose imaginer dans quel état d’esprit mon fils se sent. Il ne dort plus la nuit, se réveille en sursaut, il en est souvent malade physiquement tellement il a peur de retourner à l’école. Maintenant, il se fait intimider à presque tous les jours.
C’en est assez! Devant l’impuissance de l’école à contrôler et à rétablir la situation, je vais voir la police pour leur demander ce que je peux faire. Quels sont mes recours? La réponse que j’ai obtenue est décourageante. L’INTIMIDATION, CE N’EST PAS CRIMINEL ALORS ILS NE PEUVENT RIEN FAIRE! Alors, je me dis pourquoi ne pas porter plainte pour harcèlement, c’est criminel le harcèlement. La définition du harcèlement indique que les actions doivent être perpétrées de façon répétitive sur une longue période et quelques fois par semaine sur moins d’une année N’EST PAS CONSIDÉRÉ COMME RÉPITITIF SELON LE CODE CRIMINEL! Pendant ce temps-là, moi, j’ai un enfant qui souffre le martyre tant au plan mental que physique.
Ayant les noms des 2 principaux intimidateurs de mon fils, je décide d’entamer des recherches moi-même afin de retracer qui sont leurs parents respectifs. À ma grande surprise, je connais la mère d’un des jeunes agresseurs de Loïc. Je décide donc de la contacter et lui expliquer la situation qui nous accable. Je la somme d’intervenir auprès de son fils afin que cet enfer cesse. Voici sa réponse… « Écoute Luc, je serais intervenue des semaines bien avant si seulement je l’avais su, si l’école m’en avait avisée! ». La mâchoire vient de me tomber à terre. PERSONNE # 1 et sa supérieure immédiate PERSONNE # 2 n’ont pas jugée bon d’informer les parents des intimidateurs de mon fils de la situation afin de mettre fin au calvaire de mon gars. Je me dis que je dois être en train de faire un mauvais rêve, c’est certain. Dans un élan de passion, mon fiston a été confronter (surement maladroitement) PERSONNE # 1 (T.E.S) afin de savoir la raison pour laquelle elle n’avait pas contacté les parents des enfants-agresseurs concernés afin de le protéger. Elle lui a répondu qu’elle n’avait pas jugée bon de le faire car selon elle, il ne sagissait pas d’intimidation et que ce n’était à pas à Loïc de lui dire comment faire son travail. Et la cerise sur le sundae, elle le met en retenue le midi… BRAVO!
Je décide de porter plainte à la Commission Scolaire des Laurentides contre les 2 personnes qui ont, sans aucun doute, pour moi, abandonné mon fils à son triste sort. Je finis par discuter avec PERSONNE # 3 de la commission scolaire et elle me dit que tout d’abord, je dois contacter la directrice principale de la Polyvalente Curé-Mercure PERSONNE # 4. PERSONNE # 4 me dit qu’elle va se charger personnellement du dossier, ce qu’elle fit. Elle m’a aussi dit qu’elle allait rencontrer les 2 principaux intimidateurs de Loïc et contacter leurs parents respectifs, ce qu’elle fit également. Je lui demande comment je dois procéder afin de porter plainte contre ces 2 membres de son établissement et elle me répond une absurdité qui dépasse, encore selon moi, tout entendement. Selon PERSONNE # 4, malgré le fait que mon fils soit en échec scolaire, malgré le fait que mon fils soit traumatisé pour le reste de son secondaire (surement à vie), malgré la confiance que tous nous avions accordé à ces gens et vu la façon que mon fils a été abandonné dans sa misère, PERSONNE # 1 et PERSONNE # 2 ne méritaient aucune mesure disciplinaire ou répressive quelles qu’elles soient! Et pour en rajouter, PERSONNE # 4 m’offrait pour Loïc un suivi psychologique et avec nul autre que PERSONNE # 1, la dame qui a, selon moi encore, un jugement équivalent à celui d’un poisson rouge.
Aussi, plus tard, lors d’une discussion avec mon fils Loïc, j’ai appris que l’école allait et/ou avait porté une plainte à la D.P.J. afin de nous obliger (en tant que mauvais parents, surement) de les rencontrer afin de se faire rencontrer par un psychiatre car mon fils se serait fait dire, pendant la rencontre avec PERSONNE # 4 et PERSONNE # 1, qu’il était trop sensible et qu’il avait des choses à travailler sur lui. Ça reste bien sûr à confirmer tout ça, et je le ferai. Mais imaginez si c’est vrai. Mon fils menace de se faire mal (nous avons déjà été consulter) ou de faire du mal à ses intimidateurs pour que ça cesse. Je ne dors plus la nuit. Je manque nombre d’heure de travail et ce, au risque de perdre mon emploi et bien plus encore. Je vais à une multitude de rendez-vous pour son bien, à lui. Je fais des dizaines de démarches auprès de l’école, de la police, du C.L.S.C et bien d’autres organismes encore dont je ne me souviens plus du nom. Et ça serait moi qui serait le fautif, là-dedans? Ça serait moi qui n’en ai pas assez fait pour faire en sorte que Loïc ne subisse pas tout ce qu’il a pu endurer depuis septembre 2013?
En tant que parent, je me sens seul, impuissant, faible et démuni. Mais surtout je me sens trahi abandonné, ridiculisé et paniqué à l’idée de savoir que je ne suis qu’une seule personne face cette grosse machine qu’est le système scolaire, la Commission Scolaire des Laurentides et la Polyvalente Curé-Mercure.
Soit dit en passant, les démarches sont déjà entamées depuis quelques semaines et Loïc est sur une liste d’attente pour recevoir de l’aide au C.L.S.C. car je n’ai pas les moyens $$$ d’aller voir au privé.
Je tiens à remercier aussi la mère du petit « jeune homme » qui a prit la chose très au sérieux et qui a tenu à me faire des excuses immédiatement. Elle a aussi prit une entente avec moi et nous allons communiquer ensemble 1 fois par semaine ou plus, si besoins est, afin de voir l’évolution des choses et intervenir s’il y a lieu. Voilà une personne de confiance qui a le cœur et la conscience à la bonne place. (elle va se reconnaitre si elle lit ce texte).
J’en manque surement des bouts car je suis un gars très émotif et pendant que j’écris notre récit et bien… mes émotions prennent un grande place, comme à l’habitude. Je sais aussi que je suis à risque de peut-être recevoir des poursuites en diffamation et/ou atteinte à la réputation. De toute façon c’est toujours les plus petits qui paient le prix fort tandis que les géants se protègent entre-eux et s’en tirent souvent sans conséquences. Mais si une fois ça serait le contraire qui arrivait, qui sait?
Si vous voulez partager ce texte, j’en serais le premier reconnaissant car je suis presque certain que si ça m’est arrivé, c’est arrivé à d’autres aussi…
Au moment de publier ce billet, l’histoire de Luc Paquin a fait l’objet d’un suivi dans d’autres médias, comme le Journal de Montréal et TVA Nouvelles.
Clairement, les autorités scolaires paraîssent vraiment mal.
Le fait que les parents des deux élèves intimidateurs n’aient pas été contactés par l’école démontre un laxisme impardonnable. Que le père ait dû trouver le nom des parents de ces intimidateurs pour ensuite en appeler un directement et lui demander d’agir prouve que les responsables en milieu scolaire ont failli à leur tâche.
Le fils de Luc Paquin aura donc dû endurer l’intimidation dont il faisait l’objet pendant 8 longs mois avant que cette intimidation cesse, à la suite de la démarche entreprise par son père (et non l’école).
Disons qu’en tant que parents, il faut jeter un regard très critique sur le travail de cette école. Au final, c’est au parent d’agir parce que l’école semble incapable d’assumer ses responsabilités.
Les deux enfants intimidateurs méritent qu’on les accompagne et qu’on leur fasse comprendre l’importance du respect parce qu’à l’évidence, ces enfants ne peuvent pas qu’être méchants. Ils agissent mal mais c’est à leurs parents et à la société de leur inspirer autre chose que des gestes comme ceux qu’ils ont posés.
Il y a un volet d’auto-responsabilisation de l’enfant mais en même temps, c’est un enfant alors il a beau être un intimidateur, c’est un enfant qui doit être accompagné, avec respect vers la valorisation des autres aspects —plus positifs— de sa personnalité.
L’enfant intimidé, pour sa part, doit aussi être aidé. D’abord, toute menace à sa sécurité doit être neutralisée et ensuite, il doit y avoir une intervention directe pour l’intégrer à un groupe d’amis, ce qui lui permettra de se valoriser davantage et d’être bien entourré si une situation semblable venait qu’à se produire à nouveau et là, il ne serait plus seul pour l’affronter… et gagner.
Cette situation bien inconvenante doit nous aider à mieux comprendre le phénomène de l’intimidation et l’importance de forcer les milieux scolaires à mieux baliser les moments où ces gestes d’intimidation pourraient avoir lieu.
Il ne s’agit pas de mettre des caméras partout, il s’agit simplement d’enseigner ce qui nous unit plutôt que de laisser des messages divisifs faciliter le morcellement des élèves en groupuscules qui en viennent à se méfier des autres, simplement parce qu’ils ne les fréquentent pas. L’intimidation demeure un phénomène complexe qui mérite qu’on le comprenne dans son ensemble. S’en tenir aux gestes ne fait que mettre l’accent sur le symptôme alors qu’on devrait s’intéresser à la cause du mal qui mène, éventuellement, à l’intimidation.
Au Québec et à Montréal, nos écoles doivent être des milieux valorisants, sécuritaires et merveilleux, pour nos enfants. Il nous appartient, comme l’a fait Luc Paquin, de prendre les choses en main lorsque l’école ne s’acquitte pas bien de ses responsabilités mais l’école devrait, normalement, prendre en charge ces situation et éviter qu’elles ne dégénèrent.
Le manquement observé à l’école du fils de Luc Paquin n’est-elle qu’un cas d’exception ou est-ce que c’est un indice que ce genre de situation se produit ailleurs, aussi?
Une réponse
Puisque tous les parents de L’É.P.C.M. ont reçu ce communiqué, j’estime qu’il n’est pas déplacé de le publier ici … Moi je l’ai reçu 2 fois lollll Histoire de faire sure que je l’aie.
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Le 21 mai 2014
Aux parents d’élèves de l’école Curé-Mercure,
En raison de circonstances exceptionnelles nous devons nous adresser aux parents des élèves de l’école Curé-Mercure pour commenter des propos alarmistes et sans fondement rapportés ou véhiculés dans les médias. En effet, on a dénoncé la prétendue inaction de l’école alors que la situation d’un élève avait été prise en mains bien avant que le parent ne se manifeste. De telles déclarations publiques nuisent tant à nos élèves qu’au lien de confiance qui nous unit à leurs parents. C’est pourquoi il est primordial que nous vous fassions savoir que nous nous sommes acquittés de notre devoir et de nos responsabilités avec diligence et professionnalisme. Nous ne pouvons pas garder le silence alors que le travail accompli quotidiennement par l’équipe école et l’équipe de professionnels de la Commission scolaire est sans reproche.
Nous déplorons l’acharnement actuel à susciter l’attention médiatique et à condamner injustement la conduite d’élèves et de membres du personnel pour faussement prétendre à de l’intimidation. Nous nous expliquons mal pourquoi on a eu recours à de faux prétextes d’intimidation alors que l’école a offert soutien, accompagnement et services adaptés à la situation de l’élève et au contexte dans lequel il évolue en multipliant les interventions sur une très longue période. Puisque nous estimons qu’il n’est pas dans l’intérêt de l’élève concerné de révéler des détails de sa situation personnelle nous tairons des éléments qui permettraient à ceux qui ont commenté et condamné l’école sans connaître la situation de la comprendre. Nous préciserons toutefois n’avoir jamais été interpellés par le père avant le mois de mai et avoir alors agi immédiatement à la lumière des nouvelles allégations que ce dernier rapportait.
Par ailleurs, nous tenons à vous assurer que l’école voit toujours à déployer toutes les ressources requises pour répondre à un sentiment de détresse, de malaise ou de souffrance vécu par un élève, qu’il s’agisse d’intimidation ou d’un conflit et même si la source du problème vécu par l’élève est un contexte familial ou social. Peu importe les motifs pour lesquels des accusations d’intimidation puissent parfois être portées nous n’hésitons pas à intervenir. Nos démarches reposent sur les faits qui nous sont signalés mais aussi sur nos observations, sur nos constatations et sur l’historique des problèmes vécus. Cette démarche doit être faite avec la collaboration du parent. Il est donc très préoccupant de constater qu’un parent refuse de s’impliquer dans la recherche d’une solution qui répondra aux besoins réels de son enfant et qui lui évitera de lui faire vivre encore plus de détresse. Il est encore plus grave d’entretenir de fausses perceptions ou le doute car ainsi, on fait échec aux interventions mises en place.
L’école et la Commission scolaire déplorent aussi le fait qu’elles ont déployé une grande quantité de ressources, de temps et d’énergie pour se voir salir par la suite sans comprendre le véritable motif.
Nous espérons que tous les élèves et leurs parents qui vivent de l’inquiétude en lien avec un sentiment ressenti ou une situation vécue nous en ferons part car nous les accueillerons et les soutiendrons.