Voitures piégées dans la circulation

Dépressif ou suicidaire, en raison de la pollution de l’air?

Il fut une époque où la plupart des Québécois habitaient la campagne et à part les odeurs de purin et occasionnellement, du carburant des véhicules, l’air était respirable et généralement assez propre.

Les temps ont bien changé et aujourd’hui, une forte majorité de Québécois habitent les villes, dont la métropole et la capitale nationale où l’on retrouve désormais d’inquiétants épisodes de smog.

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Cette forte pollution de l’air nous amène à se questionner sur les impacts qui peuvent être observés sur la santé des humains. Il y a aussi la santé des animaux et de la flore mais pour ce billet, on se concentre sur la santé des humains, vous allez voir, c’est un énorme problème qui nous touche tous.

Riches, pauvres, jeunes ou vieux, le smog vous atteint. Directement ou non, en grande ou en petite quantité, vous devez respirer et si l’air est pollué, vous devez comprendre les principaux effets de la pollution de l’air sur votre santé.

Allons-y avec les observations les plus universelles, à savoir que la pollution de l’air cause les conditions suivantes…

  • fatigue
  • yeux qui piquent
  • nez qui pique
  • maux de tête
  • gorge râpeuse
  • difficulté à respirer
  • changements cardiaques
  • difficultés du système respiratoire (principalement les poumons)
  • difficultés ayant trait au système immunitaire

C’est déjà passablement préoccupant comme ça, imaginez si en plus de toutes ces conditions, la pollution de l’air pouvait causer la dépression (ou une sévère déprime). Et bien, l’évidence de la dépression causée en raison de la pollution de l’air est de plus en plus évoquée dans des recherches scientifiques et pire encore, ça peut même augmenter les risques liés au suicide.

C’est très inquiétant parce que si les gens se mettent à tomber en dépression en raison de la pollution de l’air, ça pourrait surcharger notre système de santé et les suicides, c’est carrément épouvantable.

On se doute que les grands pollueurs vont tout faire pour rejeter ces nouvelles études du revers de la main. Surtout que la dépression et le suicide sont d’énormes problèmes sociaux dont on ne comprend pas encore trop bien les causes (les causes “réelles”, on s’entend). Ces pollueurs ne veulent pas être associés à la montée inexorable de ces problèmes de santé qui pourraient, un jour, faire l’objet de poursuites, un comme dans le cas des cigarettiers.

L’épidémiologie sous la loupe

Dans une étude récente de l’American Journal of Epidemiology, des chercheurs ont étudié les différentes conditions environnementales existant à l’époque où 1,546 suicides ont eu lieu, à Salt Lake City, dans l’Utah (aux États-Unis).

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Ils ont trouvé une corrélation entre le suicide et l’exposition à soit le dioxyde d’azote (en anglais “nitrogen dioxyde”) ou les fines particules de matière (fine poussière) — ces corrélations sont les mêmes avec d’autres endroits étudiés où la température, la géographie et l’environnement culturel sont très différents.

Vous l’aurez deviné, le dioxyde d’azote vient de la combustion de carburant par les véhicules à essence. C’est un polluant atmosphérique commun. Et il ne vient pas seul. Sa présence annonce un cortège d’autres polluants atmosphériques provenant, eux aussi, de la combustion de l’essence.

Les fines particules de matière (on dit “particulate matter“, en anglais), elles, sont une mixture de particules solides et de gouttelettes liquides qui se retrouvent dans l’air. Ces particules sont si petites qu’elles sont invisibles à l’œil nu. Si on les voyait, on s’en enfuirait mais comme on ne les voit pas, on se laisse empoisonner sans trop comprendre ce qui nous arrive.

Voici une explication illustrée provenant de l’EPA:

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Le suicide

Dans le cas du suicide, il serait motivé (consciemment ou non) par plusieurs facteurs.

Par exemple, si vous êtes déjà dépressif ou que vous ne vous sentez pas aussi bien qu’à l’habitude, ça pourrait ajouter à votre dépression.

Ceci dit, la pollution de l’air peut contribuer à la dépression via d’autres mécanismes, comme l’explique Julianne Forbes ND. Elle note que la pollution de l’air cause à la fois de l’inflammation et de l’hypoxie (faibles niveaux d’oxygène). Ces deux conditions peuvent réduire le niveau de sérotonine dans les neurotransmetteurs (les synapses) de votre cerveau.

Rappelez-vous que la sérotonine est a un effet déterminant dans la prévention de la dépression et de l’anxiété. La grande majorité des médicaments contre la dépression ont pour mécanisme d’action le rehaussement des niveaux de sérotonine dans le cerveau alors imaginez, un instant, si l’on découvre que la pollution de l’air annule, en tout ou en partie, cet effet. Clairement, on se rend compte que la pollution de l’air peut nous tuer en nous empoisonnant mais aussi en ayant un effet sur notre niveau de sérotonine.

À ce point-ci, vous devez comprendre que la pollution de l’air attaque aussi bien les personnes non-dépressives que celles vivant un épisode de dépression. Les gens déprimés sont plus à risque mais au fond, nous le sommes tous.

Les particules

La Dr Forbes explique aussi que les fines particules de matière peuvent passer dans le cerveau et le système nerveux central où elles sont associées avec des crises cardiaques, la dépression, la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson.

Elle est aussi particulièrement inquiète pour le sort des enfants dont le système nerveux central est en plein développement, tout spécialement en regard de cette étude de 2014 qui suggère que l’exposition à la fumée de cigarette, en bas âge, est associée à un risque accru de dépression en milieu de vie.

Bien qu’il soit difficile de purifier l’air extérieur, il faudrait au moins s’assurer que l’intérieur de notre maison soit un oasis d’air aussi frais et propre que possible. Un système efficace de purification de l’air serait d’ailleurs un bon investissement, si vous n’en avez pas déjà un.

Nettoyer l’air

Raymond Francis croit d’ailleurs que les purificateurs d’air sont devenus une absolue nécessité, dans nos maisons.

Si vous avez de jeunes enfants, c’est encore plus urgent d’investir dans un bon purificateur d’air parce que les effluves toxiques des véhicules qui circulent à l’extérieur finissent par entrer, en petite ou en grande quantité, dans nos maisons et l’effet de ces toxines est généralement bioaccumulatif.

Prendre les choses en main

En plus de nettoyer l’air de votre maison, il faudrait voir à modifier certaines de vos habitudes de vie pour éviter, autant que possible la pollution de l’air, à l’extérieur.

À pied, dans votre véhicule ou dans les transports collectifs, vous êtes susceptibles d’être exposés à des polluants qui en plus de vous rendre malade, peuvent engendrer une dépression ou un suicide.

Il s’agit d’un problème de santé publique que nos gouvernements tardent à reconnaitre parce que le lobby des transports est tout-puissant. Essence ou diésel, c’est aussi nocif. L’humain n’est fait que pour respirer de l’air propre, tout le reste nous nuit, à divers degrés.

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Au Québec, l’arrivée de véhicules électriques (ou hybrides, à tout le moins) pourrait contribuer à diminuer la pollution dans l’air mais ça n’arrive vraiment pas assez vite. Nos élus doivent contraindre les fabricants de véhicules à passer à des énergies vertes parce que les effets de la pollution de l’air sont réels et mortels.

Comme il s’agit de votre santé ainsi que de celle de vos enfants et proches, vous devez immédiatement réfléchir aux meilleurs moyens d’échapper à la pollution de l’air qui pourrait nuire à votre santé et même, vous tuer.

Le simple fait que vous en preniez conscience pourrait vous sauver la vie. C’est donc une bonne habitude de quitter la ville si vous vous sentez vulnérables, dépressifs ou anxieux. Le simple fait de vous éloigner de l’importante pollution de l’air en milieu urbain pourrait vous aider à combattre ces maux.

Parlez de cette problématique avec vos proches et sensibilisez-les aux effets de la pollution de l’air. Évitez aussi les épisodes de smog et soyez avisé de fournir à votre corps l’air pur et propre dont il a besoin pour bien fonctionner.

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