Ce dont nos “politiciens en campagne” ont peur

Qu’importe le parti politique, il semble que les candidats qui se présentent à cette 40e élection fédérale ont une peur bleue de certains thèmes, bien précis.

Bien habile sera le reporter (ou le journaliste, ou le bloggeur) qui réussira à obtenir un interview de fond accompagné d’engagements clairs (pas une simple “dénonciation” d’usage) sur l’un de ces sujets…

  • L’irrespect à peu près total des Américains à l’encontre des Canadiens, dans le cadre de l’ALÉNA;
  • La participation docile du Canada dans la guerre d’occupation illégale, illégitime et largement dénoncée des Américains, en Afghanistan;
  • Le fait que la guerre en Afghanistan ait été lancée (en 2001) pour retrouver Ossama Bin Laden mais qu’aujourd’hui, alors qu’il n’est même plus recherché, on continue à occuper illégalement un autre pays souverain, pour le bénéfice quasi-unilatéral des Américains;
  • La paranoïa américaine pour la sécurité nationale (notamment via leur “Patriot Act“, qui n’a -rien- de patriotique) qui transpire ici et qui transforme, en quelque sorte, tous les citoyens canadiens en terroristes potentiels;
  • Le glissement vers la propriété privée de nombreux acquis publics, par exemple de très nombreux édifices fédéraux que nous avons vendu (lire: liquidé) pour ensuite devoir les louer à fort prix à des promoteurs privés réputés proches du “pouvoir fédéral”;
  • La censure généralisée appliquée par le CRTC dans tous les médias qu’elle contrôle (et bientôt, ils s’empareront aussi de l’internet et banniront peut-être ce blogue pour avoir tenu des propos “qui font réfléchir”);
  • L’endettement sans précédent de la classe moyenne, le fait que les pauvres ne voient plus de façons de s’en sortir et à l’opposé du spectre social, une poignée de riches qui multiplient leurs avoirs (et leur pouvoir) en achetant (lire: en s’appropriant) pour des pacotilles les biens des tous ceux qui s’effondrent, au plan financier (souvent via des faillites);
  • Le fait que des poisons connus, documentés et clairement identifiés comme les cigarettes soient encore acceptés -avec le sourire- par Santé Canada pendant qu’ils tentent, pour des raisons nébuleuses, de bannir de formidables produits comme le stévia ou d’autres produits naturels reconnus pour leur contribution positive à notre santé.

Les partis politiques entretiennent tous une “position officielle” sur ces sujets mais les candidats ne peuvent pas tout maîtriser alors au lieu de dire des choses qui pourraient nuire à leur parti (ou à leur propre élection), ils se taisent.

Dans les faits, ces politiciens en campagne s’arrangent tout simplement pour filtrer leurs entrevues. Celles où l’on parle de “ce qui les a incité à joindre leur formation politique” seront répondues mais dès que ça devient un peu plus chaud, ce sera la proverbiale course vers une quelconque voie d’évitement.

Les fameuses lignes de parti favorisent l’auto-censure à outrance, ce qui évite au “chef” l’odieux d’avoir à se mouiller pour “contrôler le message” auprès de ses candidats parfois trop bavards (à son goût).

En bout de ligne, ça nous donne des campagnes électorales comme celle-ci où on met toute l’emphase sur les “chefs” de parti et à peu près rien (en comparaison) sur les candidats locaux qui auraient peut-être plein de choses intéressantes à dire, advenant qu’ils aient le courage de leurs convictions personnelles.

Le jour où il y aura plus d’indépendants élus au Parlement, les véritables enjeux seront probablement mieux débatus et les lobbys d’intérêts privés auront beaucoup plus de difficulté à corrompre des partis politiques entiers en contrôlant simplement leur “chef”, d’une façon ou d’une autre.

Lorsque les seuls qui ont véritablement le “droit de parler” dans un parti politique, ce sont les “chefs”, il faut se poser de très sérieuses questions, en tant que citoyens.

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