Contrairement à la croyance populaire, basée en grande partie sur le barrage publicitaire intensif provenant des embouteilleurs d’eau, l’eau en bouteille n’est pas plus pure que l’eau du robinet, selon des chercheurs américains.
L’étude de l’Environmental Working Group, basé à Washington, a été menée sur une période de 2 ans. Cette organisation créée par scientifiques fait la promotion de règles plus strictes dans l’univers de l’eau embouteillée. Pour les fins de l’étude, les bouteilles d’eau ont été achetées en Californie, en Caroline du Nord, en Virginie, au Maryland et au Delaware.
Les examens de laboratoire ont permis de détecter par moins de 38 produits chimiques dans 10 marques d’eau embouteillée, avec une moyenne de 8 contaminants trouvés, dans chacune d’elles, soit…
- des bactéries coliformes;
- de la caféine;
- de l’acétominophène;
- des engrais;
- des solvants;
- des produits chimiques servant au moulage du plastique; et
- l’élément radioactif strontium.
Pour le consommateur moyen, il y a de quoi s’inquiéter puisqu’aucun de ces contaminants ne devrait se retrouver dans notre corps. Sur les 10 marques testées, 2 ont révélé la présence de sous-produits du chlore au-delà des normes californiennes alors que les 8 autres marques contenaient des contaminants présentant des risques pour la santé, tels que l’arsenic et le toluène.
Le Dr David Carpenter, directeur de l’Institut de santé et d’environnement de l’université d’Albanie, n’a pas pris part à l’étude mais a cependant noté que les trihalométhanes représentaient la plus grande inquiétude puisque des études établissent un lien marqué entre ce contaminant et les risques de cancer.
Selon M. Carpenter, “ce sont des concentrations qui ne devraient pas se retrouver dans les bouteilles d’eau” et ce n’est pas en cherchant sur l’étiquette de ces bouteilles qu’on trouvera le mot “trihalométhanes” alors il importe de ne pas se fier qu’aux embouteilleurs pour connaître la -véritable qualité- de leur produit.
Il importe de noter que l’eau de marque Wal-Mart excédait par 5 fois la concentration permise, selon les normes californiennes, d’un 2e sous-produit du chlore appellé bromodichlorométhane — rien de bien rassurant pour “la madame qui était ben contente”, dans les publicités du géant américain du commerce de détail.
L’EWG a dit avoir averti le procureur général de la Californie de son intention de poursuivre Wal-Mart. L’organisation appelle à un nouvel étiquetage des bouteilles d’eau pour avertir les consommateurs de la présence de PRODUITS CANCÉRIGÈNES. On peut s’attendre à ce que ça n’ait pas un trop bon impact sur les ventes d’eau, chez Wal-Mart!
Sans grande surprise, Wal-Mart a refusé net de commenter l’étude. Quand on vend le cancer en bouteille, c’est passablement difficile de faire la preuve de sa “bonne foi”. À un prix de plus de 1,900 fois plus élevé que l’eau du robinet, les consommateurs devraient pourtant s’attendre à mieux mais ce n’est probablement pas comme ça que Wal-Mart voit les choses, à en juger par leurs actions.
L’étude a aussi relevé deux magasins qui commercialisent leur eau en bouteille DIRECTEMENT depuis l’eau du robinet, sans s’en vanter auprès des consommateurs qui croient acheter quelque chose “de plus grande qualité” que ce qu’ils ont GRATUITEMENT, à leur domicile.
Disons que ça redonne de la couleur à l’expression voulant que les hommes ne soient que des porteurs d’eau.
Il faut vraiment que les consommateurs arrêtent de croire les manufacturiers avec leur marketing infantilisant. Ces publicités, de véritables insultes à l’intelligence, n’offrent qu’une petite partie de l’information à laquelle les gens devraient avoir droit, avant d’acheter leur produit.
Quand un produit en apparence aussi inoffensif que de l’eau embouteillée contient des contaminants chimiques comme l’arsenic et le toluène, il faut également se demander si nos autorités règlementaires ne dorment pas sur la touche. Après tout, ces “ministères et organismes” prennent notre argent pour “contrôler” ces produits mais si l’on se fie aux États-Unis, il se pourrait qu’ils n’arrivent pas à bien nous protéger.
En ce qui a trait aux embouteilleurs d’eau, il va falloir se demander comment ils arrivent à dormir la nuit alors que leur produit contient une variété de contaminants, incluant des produits chimiques cancérigènes dans une concentration souvent trois fois supérieure aux normes californiennes.
Si l’eau du robinet peut aussi contenir des contaminants, on sait maintenant qu’il n’y a -aucun- avantage à boire de l’eau embouteillée puisque les mêmes contaminants s’y retrouvent, trop souvent dans des concentrations encore plus importantes!
Tout ça devrait sérieusement faire réfléchir les gens, surtout ceux qui ont de jeunes enfants encore plus vulnérables à l’action destructrice de l’arsenic et du toluène (pour ne nommer que ceux-là) en raison de leur petite taille.
Le mieux, c’est d’utiliser l’eau du robinet, de la filtrer (avec un filtre Brita, par exemple) et de la transporter dans des contenants en verre (autant que possible) qu’on nettoie régulièrement.
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Une réponse
Pour des fins de référence, il faut retourner à l’étude de l’Environmental Working Group, basé à Washington, qui a publié des résultats détaillés, dans son site web.
Mais ce n’est pas la seule source. Par exemple, le Natural Resources Defense Council a dénoncé la présence d’arsenic, en trop grande quantité, dans l’eau embouteillée.
La Foundation of Wellness aussi a sonné l’alarme concernant l’arsenic dans l’eau embouteillée.
En fait, un nombre étonnant d’organisations crédibles ont dénoncé la présence alarmante d’arsenic dans l’eau embouteillée mais peu de grands médias ont publié leurs positions. Le fait que les embouteilleurs soient généralement de « gros annonceurs » dans leurs publications a probablement tout à voir avec cette auto-censure.
Il faut cesser d’être complaisants avec l’eau embouteillée.