Mettez vos bottes chaudes, votre gros manteau, vos mitaines de motoneige et votre grosse tuque, le Québec fait actuellement face à une période de froid intense et il n’est pas question de sortir à l’extérieur habillé légèrement sous peine d’y laisser sa peau!
Des records de froid ont été battus dans plusieurs régions du Québec, les températures minimales variant entre -28 et -42 degrés Celsius. Avec le refroidissement éolien, les températures ressenties étaient de -38 à -52.
C’est tellement froid que le mieux, ce serait de rester à l’intérieur et attendre que ça passe.
Ce serait bien mais c’est impossible parce que des millions de personnes doivent retourner au travail afin de servir ceux qui auraient besoin —malgré le froid— de leurs services.
S’il y avait de l’école, toutes les commissions scolaires fermeraient l’ensemble de leurs établissements afin d’éviter de mettre inutilement la vie des enfants en danger mais il n’existe pas de telle clémence pour la santé des adultes qui, eux, beau temps, mauvais temps, doivent braver les éléments pour arriver à l’heure, au boulot.
Mais tout ne se passe pas comme dans conte de Fées au pays du Québec où des centaines de milliers de travailleurs au salaire minimum doivent se déplacer à pied… même lors d’un épisode de froid intense. Ainsi, on voit de jeunes gens qui déambulent le long des trottoirs en jeans, avec des bottes de printemps usées et un manteau qui n’est pas assez chaud… en tant que société, on a le devoir de protéger ces individus du froid et pourtant, on ne le fait pas.
Certes, les plus riches ont des automobiles qui démarrent bien par temps froids et parmi les plus pauvres qui doivent se déplacer, il y en a qui sont collés sur les transports collectifs mais un grand nombre de marcheurs passent au travers des mailles du filet et doivent, pour éviter de perdre leur emploi ou de recevoir des sanctions, être à l’heure… qu’importe ce que Dame Nature leur balance au visage. Une température glaciale devrait être une raison valable pour avoir le droit de ne pas se présenter au travail s’il n’existe pas de façon vraiment sécuritaire de s’y rendre. Alternativement, les employeurs devraient faire un effort supplémentaire pour s’assurer que ceux qui marchent sur une base régulière pour aller au travail puissent disposer d’un moyen de transport alternatif et ponctuel pour éviter de mettre leur santé en danger, sans raison valable.
Ce n’est pas vrai que l’ouverture à l’heure d’un magasin vaut de mettre en danger la santé d’un marcheur.
Il en va du sens commun où l’on souhaite éviter de faire souffrir sans raison valable des marcheurs qui seraient restés au chaud s’ils n’avaient pas été obligés de braver le froid, à pied, pour sauver leur emploi.
Vivement, un meilleur encadrement de l’obligation, même implicite, pour des travailleurs moins nantis ou qui favorisent la marche de devoir affronter des températures inhabituellement froides pour satisfaire à des impératifs souvent trop strictes d’heures d’arrivées, au travail.
S’il y a encore des employeurs qui sévissent lorsqu’un employés à pied arrive en retard par temps très froid, il faut faire appel à leur bon jugement pour qu’ils aient le bon réflexe, à savoir celui d’aider leurs employés-marcheurs à demeurer au chaud et hors de griffes du froid. Punir (même dans une petite mesure) ceux qui font déjà un si louable effort pour aller travailler ne fait aucun sens.
Nous avons tout à gagner à travailler ensemble pour combattre les effets du froid intense, sur la santé des marcheurs. Trouvons ensemble des idées pour aider tout le monde à se rendre en sécurité, au travail… même lorsqu’il s’agit de s’y rendre, à pied.