Selon le premier ministre libéral provincial sortant, Philippe Couillard, une famille monoparentales québécoise, avec deux adolescents, peut se nourrir avec 75$, par semaine.
Voilà une affirmation complètement déconnectée de la réalité.
Pire, c’est une insulte envers toutes les familles monoparentales de réaliser que le premier ministre (encore en poste) du Québec ne comprends absolument pas leur réalité.
C’est une preuve de plus qu’un riche ne peut jamais prendre soin d’un pauvre. D’une manière ou d’une autre, il utilisera son génie, son pouvoir et sa richesse pour l’exploiter ou le voler. C’est la nature humaine et il va falloir que les familles québécoises pauvres et moyennes le réalisent.
Les riches n’y comprennent rien
On se rappellera d’ailleurs que l’ex-dragon François Lambert, un autre multimillionnaire, comme Philippe Couillard, en a rajouté en prétendant lui aussi que 75$ par semaine d’épicerie était possible.
On parle de 21 repas, par semaine qui devraient coûter, au maximum 3,57$. Ouf!
En gros, Philippe Couillard nous passe le message qu’un adulte devrait pouvoir se nourrir sans difficulté pour 25$, par semaine!
Hallucinant.
À la grosse limite, ça peut être possible… techniquement. Avec une diète stricte de pâtes sans sauce à tous les repas avec occasionnellement des cannages de légumineuses et du blé d’inde OGM, en sac. Mais pour y arriver, dites adieu aux fruits et aux légumes frais, aux produits laitiers et à toutes formes de viandes et même, de pains ou de pâtisseries.
Enfin bref, les multimillionnaires ne comprennent RIEN de la réalité financière des familles québécoises, à commencer par les familles monoparentales.
Arrogance et bêtise
Que ce soit Philippe Couillard qui est grassement payé pour représenter ses concitoyens ou François Lambert qui ne manque pas une occasion de dorer son image de personnalité publique, on observe un mélange d’arrogance crasse et de bêtise qui contribuent à dévoiler, une fois de plus, leur véritable suffisance intellectuelle contre quiconque n’adhère pas à leur vision irréaliste de la réalité des familles québécoises d’aujourd’hui.
Tous les Québécois ont raison d’être choqués d’entendre Philippe Couillard insulter de la sorte la très grande majorité des familles québécoises. Et François Lambert, lui, nous a habitué à ses coups de gueule “anti-citoyens ordinaires” alors là, son jupon dépasse encore. Il peut retourner nager dans ses millions car les familles n’ont pas besoin de ses commentaires pour organiser leur budget d’épicerie hebdomadaire.
Combien ça coûte
Le Dispensaire diététique de Montréal se sert de l’indice des prix à la consommation pour établir (3 fois par année) le prix minimal pour nourrir une famille (à Montréal) constituée de 2 parents et 2 enfants (1 enfant et 1 ado) et en ce moment, il en coûte minimalement 210$, par semaine.
Un écart de 135$ (de plus à payer, par les familles) avec le montant irréaliste de 75$ par semaine que continuent à défendre à la fois Philippe Couillard et François Lambert.
Philippe et François feraient un beau couple, au pays des licornes mais au Québec, ce sont des personnages qui méprisent ouvertement les moins riches qu’eux, à commencer par les familles québécoises pauvres ou moyennes.
Rappelons-le, un riche ne peut JAMAIS prendre soin d’un pauvre.
Ou alors, très, très, très rarement. Et avec des “conditions”!
On en a ici un exemple patent.
Même si François Lambert prétend savoir comment cuisiner (en induisant que les Québécois, eux, n’y connaissent pas grand chose) et qu’en ce sens, il serait capable, lui, selon ses propres dires, de cuisiner tous ses repas pour que ça coûte 75$ par semaine, on observe qu’il s’agit d’un narratif unilatéral d’insulte contre l’ensemble des Québécois que ce millionnaire sert, sans gêne et avec véhémence, avec sa sortie publique pro-libérale, pro-Couillard.
Les riches deviennent riches en exploitant et en volant les plus pauvres.
La “conscience collective” des riches n’est qu’une grosse mise-en-scène pour donner l’illusion de générosité pendant qu’ils avancent leur propre agenda, incluant sur le plan fiscal, aux dépens (et aux frais) de la majorité.
Au Canada, un enfant sur 6 ne mange pas à sa faim (chiffre de 2013) et ça fait au moins 40 ans que ce chiffre ne s’améliore pas alors qu’il y a de plus en plus de très riches, au Canada.
Qu’importe la progression du nombre de millionnaires et de multimillionnaires au Québec, la situation ne fait qu’empirer pour le reste de la population. Preuve supplémentaire que les riches n’aident jamais les pauvres. Il y a toujours des motifs ultérieurs d’auto-enrichissement, pour les très riches. Et ce sont les familles québécoises qui paient la lourde facture de l’arrogance et de l’égoïsme fiscal des très riches dont Philippe Couillard et François Lambert font partie.
La voix de la raison
Virgine Larivière du Collectif pour un Québec sans pauvreté fait partie du tsunami d’individus en vue qui ont dénoncé ce chiffre de 75$ par semaine d’épicerie pour 1 adulte et 2 enfants.
Elle a rappelé que l’alimentation était une dépense compressible, contrairement au loyer ou à la facture mensuelle d’Hydro-Québec qui, elles, ne le sont pas. Alors les gens font le “choix” de couper dans leur budget-repas pour boucler leurs dépenses mensuelles. Et ce faisant, ils perdent le luxe de faire de “bon choix”, au plan nutritionnel. Ils se réfugient dans les aliments de subsistance qui, trop souvent, n’ont rien à voir avec les aliments frais qui favorisent la santé.
Ainsi, les problèmes alimentaires se transforment, à terme, en problèmes sociaux qui ont des conséquences très concrètes, aussi bien pour les individus appauvris, épuisés et à bout de ressources que pour la société qui n’est jamais plus forte que le plus faible de ses maillons.
Qu’importe votre revenu, il faut vous alimenter.
Qu’importe votre âge, enfant, ado ou adulte, il vous faut manger, à chaque jour, idéalement 3 fois.
Ce qu’on remarque, c’est que lorsque les très riches se font donneurs de leçon, comme Philippe Couillard et François Lambert le font, ça sonne tellement faux qu’on devine leur agenda anti-redistribution équitable des ressources, financières et autres.
Voici une occasion inespérée pour les Québécois de comprendre comment les très riches les imaginent. Et ce n’est autre chose qu’une insulte, mur-à-mur.