33k emplois perdus en juin, au Québec

Juin 2015, un très mauvais mois pour l’emploi, au Québec!

On vient de commencer le mois de juillet que déjà, les chiffres publiées par Statistiques Canada (vendredi dernier) nous apprennent qu’on a perdu 33,000 emplois, dans la province, le mois dernier… ouch!

Le taux de chômage québécois passe donc à 8% et pour vous donner une idée, c’est le pire score de perte d’emploi depuis 2005. Aujourd’hui comme à l’époque, les Libéraux étaient au pouvoir.

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Alors pour ceux qui se demandent pourquoi l’économie semble incertaine, vous avez votre réponse.

Ceux qui perdent leur emploi doivent réorganiser leur vie et tenter de trouver un emploi dans un marché où les emplois se font rares. Et pour les “bons emplois”, c’est encore plus difficile.

Pour ceux qui n’ont PAS perdu leur emploi, c’est un signal que ça pourrait leur arriver aussi. Si ça devait se produire (ce qu’on ne souhaite pas, évidemment), ils se retrouveraient devant un marché d’emploi dégonflé qui n’offre principalement que des jobbines et des emplois ultra-spécialisés.

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La délocalisation ailleurs dans le monde fait extrêmement mal au Québec.

Ce n’est pas que nos manufactures qui ont déménagé en Chine et au Mexique, il y a aussi la comptabilité qui est prise en main par des comptables, en Inde ou l’informatique qui a lieu dans les pays de l’Est, comme la Roumanie et ce, à des coûts qui défient toute concurrence, ici.

Et là, on ne parle même pas de la finance qui utilise les paradis fiscaux de manière carrément indécente. Toutes les grandes institutions financières du Canada ont des activités bancaires “offshore” dans les paradis fiscaux. Allez vous promener aux Bermudes et remarquez à quel point nos grandes banques y sont visibles et actives. CIBC, TD, Scotia, RBC et les autres y gèrent les avoirs de richissimes clients du monde entier, loin des griffes du fisc canadien. Une manne sans fin d’argent qui ne revient presque jamais au Canada et qui favorise une élite qui y place (légalement, souhaitons-le) des sommes qui peuvent ensuite être utilisées de manière “créative” pour s’enrichir bien plus rapidement que si des impôts avaient dû être payés, au Canada.

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Enfin bref, on perd des dizaines de milliers d’emplois au Québec et on serait tentés de pointer les Libéraux du doigt. Bien qu’ils auraient eu l’occasion de faire d’autres choix que celui de l’austérité, en pleine période économiquement incertaine, il y a d’autres mécanismes qui sont en train de ruiner le Québec.

L’évasion fiscale, faite légalement ou non (en la déclarant) couplé à une bureaucratie compliquée et ruineuse découragent les investissements, au Québec. Pire, les syndicats ne sont pas raisonnables dans leur demande et tuent nos fleurons locaux ou les forcent à vendre à des transnationales étrangères qui, ensuite, s’occuperont de les fermer pour déménager la production ailleurs… et là, les syndicats se retrouvent devant leur propre avidité avec… absolument rien!

La mondialisation nous fait très mal. Sauf à quelques milliardaires qui achètent à l’étranger pour faire cheminer les profits vers le paradis fiscal de leur choix. Pas question de faire circuler l’argent au Québec, le fisc a tellement faim que ça décourage tout le monde de faire des affaires ici. Avez-vous remarqué qu’il n’y a plus (ou à peu plus) de capital de risque, au Québec? C’est devenu presqu’impossible pour un visionnaire local d’obtenir un prêt bancaire (genre, de la science fiction, tellement c’est difficile) ou des fonds d’un investisseur (dont l’essentiel de l’argent est canalisé… ailleurs, dans le monde, de toute façon)… encore moins d’un “ange investisseur”!

Oui, la mondialisation qui nous arrive à grand coup de “traités” où les étrangers décident pour nous, de ce qui doit avoir cours, chez nous. La belle affaire!

Notons que la plupart de ces 33k emplois ont été perdus dans le temps-partiel alors que le temps-plein semble avoir été épargné. Les pertes sont surtout concentrées dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, de même que dans celui des services aux entreprises.

On peut se consoler en se disant que notre province compte 41k emplois à temps-plein de plus qu’il y a 12 mois soit une croissance semblable à la moyenne canadienne.

Voici où l’on en est avec le chômage, au Canada:

  • Canada: 6,8%
  • Québec: 8%
  • Ontario: 6,5%
  • Alberta: 5,7%
  • Colombie-Britannique: 5,8%
  • Terre-Neuve: 12,3%
  • Nouveau-Brunswick: 10,8%

Ce serait un bon moment, pour le gouvernement libéral de Philippe Couillard, de sortir du discours d’austérité pour passer à quelque chose qui soit porteur d’espoir, pour notre économie provinciale qui semble se chercher.

Clairement, ça prend moins de bureaucratie et plus d’appui pour les petits entrepreneurs qui sont à la base de l’économie locale.

Est-ce que notre chômage qui augmente devrait nous préoccuper? Oui car chaque nouveau chômeur ajoute à la charge financière de l’État qui doit alors composer avec moins de rentrées fiscales et plus de dépenses en matière de services aux chercheurs d’emploi… et de prestations de chômage ou pire, d’assistance sociale.

Souhaitons que le message de juin 2015, avec ces 33k emplois perdus permettra à nos élus de miser sur ce qui donne espoir aux québécois plutôt que sur ce qui les insécurise.

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