Il y a encore des gens qui croient que l’Union européenne est un succès pour chacun des pays qui la constitue.
Malgré les problèmes financiers de la Grèce et du Portugal, en plus de ceux moins prononcés mais tout aussi réel de l’Espagne, il y a la France où la grogne se fait entendre, notamment via les conférences données par Charles-Henri Gallois, de l’Union populaire républicaine (UPR) qui se présente comme “L’union d’un peuple [français] pour rétablir la démocratie”.
En écoutant l’une de ces conférences, d’une durée de plus de 2 heures, on apprend comment l’Union européenne, une structure inventée au-dessus des États souverains “pré-Union européenne”, largement au détriment de celles-ci.
Pourquoi l’Union européenne serait-elle moins attrayante qu’elle n’y paraît, si l’on se fie à l’enthousiasme des dirigeants de cette union? Après tout, aucun système n’est parfait alors pourquoi celui-là, en particulier, irrite-t-il autant de français qui se reconnaissent dans les propos de Charles-Henri Gallois?
En écoutant la vidéo, vous pourrez faire la revue de diverses statistiques officielles qui donnent une idée assez juste de l’étau économique dans lequel la France doit tenter de tirer son épingle du jeu.
Cet inconfort systémique n’est pas ressenti que par la France, tous les pays de l’Union européenne le ressentent car pour faire partie de l’union, ces pays doivent évoluer à même un système de gouvernance où toute décision qui touche les autres membres de l’union doivent être avalisées par la totalité des autres membres. On comprend facilement pourquoi la France n’arrive plus à exercer quelque protectionnisme que ce soit et à quel point ça peut lui nuire, surtout qu’elle finance abondamment les pays les plus pauvres de l’union qui, sans surprise, lui livrent une concurrence féroce en conservant des salaires plus bas mais un accès illimité au marché européen (et mondial, via le bloc commercial de l’Europe unifiée).
Ainsi, un pays comme la Pologne peut concurrencer la France avec des salaires bien plus bas. Le phénomène de la délocalisation d’entreprises françaises en Pologne, pour des raisons d’économie sur les salaires, n’est d’ailleurs pas prêt de ralentir et plusieurs français en sont inquiets, avec raison.
En trame de fond de tous ces inconforts, il y a cette notion de traité entre les États qui empêche ceux-ci d’exercer leur destinée en tant qu’État-nation. Leur meilleur intérêt passe désormais par un Parlement européen où c’est le bien de l’union qui a sans cesse préséance.
Drôle de situation qui ne fait plus rire un nombre grandissant de Français qui perdent leur emploi tout en continuant de subventionner, via l’Union européenne, les pays dits “plus pauvres” qui leur livrent une concurrence très féroce. Après tout, pourquoi une compagnie française continuerait-elle à payer de meilleurs salaires à des français alors qu’elle pourrait accéder à une main-d’œuvre qualifiée, subventionnée (via l’Union européenne et son mécanisme de distribution de la richesse) et ridiculement abordable? Poser le question, c’est y répondre et c’est pourquoi autant de français en viennent à questionner le bien fondé, pour eux, de l’Union européenne.
En tant que Canadiens, il faut également se poser des questions car le régime conservateur de Stephen Harper, en fin de 2e mandat majoritaire, à Ottawa, insiste pour nous faire entrer, tête baissée dans d’importants traités commerciaux, comme le TAFTA (avec l’Europe) et le TPP (avec l’Asie).
Sans dire que ces accords commerciaux nous lieraient à nos nouveaux partenaires comme le fait l’Union européenne qui dépasse le simple commerce, on y retrouve une volonté de privilégier le bien des transnationales étrangères avant le bien commun des citoyens, dans chacun des pays (pas juste au Canada) alors avant l’établissement de ces accords (d’ailleurs vivement contestés), il faut s’interroger sur leur réelle portée, dans nos vies.
Une peu le genre de réflexion qu’ont entrepris les Français, après avoir intégré l’Union européenne. Nous serions avisés de faire cette réflexion avant d’entrer dans le TAFTA ou le TPP.
En tant que Canadiens, il faut s’intéresser à ce qui se passe en Europe parce que leur modèle intégré semble faire partie d’une approche clairement promue par une élite mondiale souhaitant diviser le monde en blocs économiques plus faciles à gérer que le modèle actuel d’État-nation où ce sont davantage les citoyens qui ont leur mot à dire sur la gouverne de leur coin du monde.
Alors continuez à vous interroger et inspirez-vous des travaux de recherche de Charles-Henri Gallois pour vous faire une tête sur le monde intégré que l’élite (incluant Stephen Harper au Canada et Philippe Couillard, au Québec) insiste pour nous imposer, via de nouveaux traités qui vont sévèrement limiter notre habileté à voir à notre meilleur intérêt, au plan économique.
Au final, il ne faudrait pas se retrouver aux prises avec les suites d’une grande illusion économique, ici, au Canada, parce qu’on a cru aux propos des élites souhaitant imposer de nouveaux traités (comme le TAFTA et le TPP) qui les avantagent presqu’unilatéralement via des dispositions n’ayant jamais fait l’objet de débats dans la sphère publique (et pour cause parce que ce ne serait jamais accepté, socialement).
Plus que jamais, il nous faut faire preuve de vigilance envers ceux qui sont pressés de nous faire avaler “leurs” traités.
Les illusions économiques, ce n’est qu’une affaire européenne! Ça nous concerne tous.
Insistons sur le fait que le futur appartient au peuple dans la mesure où le peuple comprend l’importance de refuser de se faire enchaîner dans un nouveau paradigme de servitude.