Il ne fait aucun doute que Pauline Marois a le sens du spectacle avec cette annonce, le dimanche 9 mars 2014, de la candidature de Pierre-Karl Péladeau dans la circonscription de St-Jérôme.
Passer des affaires à la politique, il y a autant de chances de succès que le contraire.
Pierre-Karl Péladeau qui a été connu pour ses succès à la tête de l’empire Quebecor qu’a fondé son père, avant lui, a aussi un côté plus sombre avec ses 14 lock-outs entre 2003 et 2009. Autrement dit, il a des admirateurs et des amis mais il a aussi une longue liste de gens qui ne s’entendent pas avec lui, ses idées et ses approches de “grand patron qui décide tout”.
Et c’est justement ce passage de “grand patron de presse” à simple député qui voudra plus (bien plus) qui dépendra du bon jugement (et de la clémence) de Pauline Marois, sa nouvelle patronne. Obtenir un important poste de ministre doit clairement faire partie de ses visées mais on peut se douter qu’advenant son élection, le 7 avril 2014, le Parti québécois lui a DÉJÀ promis un poste stratégique, dans le gouvernement.
L’arrivée de PKP dans l’arène politique va en déstabiliser plusieurs, à commencer par les membres du PQ qui lui ont cassé du sucre sur le dos à chaque fois qu’il partait en guerre contre ses employés. Certains ne voient déjà pas en lui une quelconque compatibilité avec l’approche progressiste, si chère à la gauche du parti. Il va inévitablement y avoir des péquistes mal-à-l’aise avec l’arrivée d’un patron qui s’est montré aussi intransigeant au cours de la dernière décennie, avec ses employés.
Et que dire des journalistes anglophones de Sun Media qui n’avaient aucune retenue pour parler du PQ. Là, ça va être intéressant de voir leur changement de ton! Juste pour ça, c’est quand même rigolo…
Les partis d’opposition, eux sont unanimes sur le fait que PKP ne cadre pas avec le PQ et pourtant, le magnat de la presse veut la Souveraineté alors sa présence chez les péquiste demeure logique. On peut s’attendre à voir les Libéraux, Caquistes et Solidaires miser sur le fait que Pierre-Karl Péladeau part de haut et qu’il pourrait tomber bien bas lorsqu’il constatera, de première main, la réalité de la vie de politicien, avec ses limitations et ses frustrations.
On sent que Pierre-Karl Péladeau veut bien faire.
Peut-être qu’une fois élu, il règlera enfin les problèmes de bureaucratie étouffante imposée aux entreprises et aux contribuables. Il en a souffert alors il voudra peut-être améliorer les choses. S’il le fait, il deviendra un héros mais soyons réalistes, il risque d’avoir les mains attachées pour respecter la ligne de parti que fixera, dans une large mesure, Pauline Marois et sa garde rapprochée.
Malgré tout, nul doute que le recrutement de PKP au PQ est un coup fumant.
Tout le monde va en parler, tout au long de la campagne électorale et St-Jérôme a le potentiel d’élire un des plus influents membre du prochain gouvernement alors on peut penser qu’il aura la faveur du public, juste pour cette raison.
Bien que le combat avec les autres partis ne soit pas encore gagné dans St-Jérôme, Pauline Marois ne ménagera aucun effort pour s’assurer de l’élection d’un aussi prestigieux candidat, pour son parti… et son futur cabinet!
Même s’il a causé des torts importants à un très grand nombre de travailleurs et d’individus pour constituer son énorme fortune, on se permettre d’être bon prince et de souhaiter bonne chance à Pierre-Karl Péladeau, au moment où il fait le saut en politique.