Policier chinois

L’information qui convient à l’État ne devrait jamais vous convenir, à vous

Il est dit que qui contrôle l’information, contrôle le monde.

En cette période de début de crise sanitaire principalement chinoise, à la suite de la propagation du coronavirus de Wuhan, désormais désigné sous l’appellation COVID-19, l’information varie de manière importante, selon qu’il s’agisse des médias alignés sur les agendas des États, des petits médias non-alignés, des lanceurs d’alertes ou des autres observateurs qui, sans être compensés pour le faire, participent à la création de l’information qui influe ensuite sur “le monde”.

Au fond, dans le “contrôle de l’information”, il y a surtout l’impératif de contrôle.

Quiconque a déjà travaillé dans en communications le sait déjà, ce contrôle est obsessif, surtout lorsqu’il est question de protéger la main qui les nourrit.

La crise sanitaire COVID-19 n’est pas différente des autres crises. Elle se voit modulée par le flux communicationnel étatique chinois dans un premier temps, un flux qui se veut aligné sur la discrétion absolue du peuple chinois et du partage stratégique d’informations choisies par le Parti communiste chinois. Il est donc normal de douter de l’angle étatique car l’histoire récente nous rappelle que les communistes chinois utilisent l’information de manière opportuniste pour le bénéfice de leur agenda d’État. Tous les États le font et la Chine aussi alors il faut demeurer critiques, en tout temps, lorsqu’on s’informe auprès d’eux, de manière directe comme via leurs agences de presse ou de manière indirecte, via les médias qui les relaient jusqu’à vous.

Ceux qui s’informent ailleurs que dans les officines communicationnelles de l’État, chinois ou autre, doivent aussi demeurer vigilants puisque rares sont les médias qui laissent passer une crise sans en profiter pour rayonner, en conformité avec leur idéologie (certains étant plus pragmatiques et d’autres plus alarmistes, par exemple).

L’individu que vous êtes doit donc opérer une synthèse des informations qui engendre une meilleure compréhension des enjeux. Pourquoi? Parce qu’une crise a des effets et si ceux-ci se rendent jusqu’à vous, vous ne voulez certainement pas être le dernier à en être informé. Ne serait-ce que pour mieux vous préparer à ces effets.

S’ensuit alors votre investissement en temps et parfois aussi en argent pour vous informer.

C’est d’ailleurs là un effort qui peut avoir lieu de manière individuelle mais plus souvent, ça s’organise autour d’une unité, comme la famille, des voisins ou des collègues, au travail.

Dans tous les cas, il y a un effort pour capter, filtrer et décoder l’information.

Une fois en possession d’informations vous paraissant crédibles, vous vous sentez généralement mieux outillés pour agir.

Et c’est précisément là que les grands médias, habituellement alignés avec les agendas des États, vous attendent avec une nouvelle salve d’informations destinées à influencer vos décisions. Il n’est alors plus simplement question de vous fournir des faits, idéalement réels et avérés (ce qui n’est absolument pas toujours le cas) mais de vous dire quoi penser de ces faits et encore plus important, quoi faire en regard de ceux-ci.

Vous voyez le parcours? Ce parcours où vous devez cheminer, parfois sous influence et parfois selon vos propres déductions, incluant des sources d’informations aussi dématérialisée que votre ressenti (et celui des autres, lorsqu’ils les partagent avec vous). Si vous ne faites qu’une partie du parcours, soit celle de vous informer, vous aurez le sentiment de manquer une occasion de valoriser concrètement ce que vous avez appris (ou déduit). Donc, vous voudrez suivre le parcours de l’information jusqu’à l’étape suivante des choix puis, au fil du temps, de la qualification et de la validation de ces choix qui s’avèreront justicieux, ou non.

Tout au long de ce parcours sur fond d’information, vous comprendrez que l’enjeu demeure le contrôle.

Même s’il s’agit du contrôle d’autrui sur vous, vous devez avoir le plein contrôle sur votre propre personne pour espérer avoir une quelconque forme de contrôle sur cet autrui qui, sans relâche, a comme agenda de vous dire ce qu’il veut afin d’influer sur vos actions, dans un sens qui lui sera favorable.

L’exemple de la Chine, en ce moment

Prenons l’exemple du Parti communiste chinois qui présente l’actuelle crise sanitaire comme un événement “bien contrôlé” et “épisodique”. Il y a là un objectif de continuité de l’État qui tente de minimiser les impacts de cette importante crise sanitaire.

Que ce soit pour le tourisme en Chine qui se limite présentement (pour l’essentiel) aux individus affectés à la crise (du personnel médical, des observateurs internationaux et des rapporteurs de nouvelles), il s’agit pour la Chine de bien marquer le début de la crise pour mieux induire qu’il y aura une date de fin. Autrement dit, marquer la crise comme un simple épisode dans le temps afin que lorsque cet épisode sera terminé, il sera en quelque sorte oublié afin que le tourisme reprenne (parce qu’il s’agit d’une activité économique importante).

Ça concerne aussi les affaires avec la fabrication d’une infinité de produits dans les manufactures chinoises. Si ces usines s’arrêtent, c’est quelque 20% des produits qui cessent d’alimenter les marchés. Il peut s’agir de produits finis qui sont vendus sur les tablettes de nos magasins mais il y a aussi les pièces, les machines et les outils qui sont destinés aux autres usines, dans le monde. C’est là qu’un ralentissement chinois peut avoir des conséquences exponentielles, partout. Incluant aux Canada, au Québec et à Montréal.

On comprendra alors doublement l’intérêt pour la Chine d’informer le monde sans lui fournir de détails qui pourraient mener à une quelconque panique.

Si la Chine devait –oh, malheur– avouer que cette crise pourrait durer de nombreux mois, voire des années, tous les pays seraient actuellement en train de revoir, de remanier ou carrément de construire leurs propres flux d’approvisionnements pour éviter la catastrophe économique que suppose une absence d’approvisionnement. Ce faisant, au moment d’une tentative de retour à la normale pour la Chine, le réveil pourrait passablement brutal puisque les pays se seraient réorganisés, entre-eux, sans la Chine. Ça explique, en partie, pourquoi la Chine informe le monde comme elle le fait, calmement… malgré la crise. Et de manière aussi rassurante que possible, dans le contexte.

Vous devez lire entre les lignes

Il vous appartient donc de ne pas compter sur les États pour vous dire la vérité.

Que ce soit pour l’actuelle crise sanitaire du COVID-19 ou toute autre problématique d’importance, la vérité n’est jamais un absolu, dans le contexte des communications “officielles” des États.

En fait, en communications, surtout lorsque ça vient des États, il faut en dire le moins possible, ne jamais “exposer ses patrons” et “contrôler le message”.

Toute déviation de ces approches expose l’État… et met en danger l’emploi de quiconque aurait outrepassé son “mandat”. Car on s’entend, l’employé en communication, dans quelque gouvernement que ce soit, a un emploi si et seulement si son message demeure parfaitement aligné sur le “plan de communication” du “boss”. Au moindre écart, il y a un avertissement et si le message n’est pas compris la première fois, il n’y a pas de deuxième avertissement. Encore une fois, il s’agit de contrôle. Et le contrôle de l’information ne peut jamais être fragilisé ou autrement mis en danger.

Alors quand vous rencontrer une personne qui vous dit croire à 100% à ce que déclare un gouvernement, souriez et continuez votre chemin. Dans son cas, le contrôle de l’État fonctionne, à merveille. Vous n’arriverez jamais à renverser les idées que cette personne a non-seulement reçues mais aussi, assimilées. L’État donne toujours préséance à ces personnes complaisantes et peu critiques. Elle sont le porte-étendard vivant de l’efficacité de leur contrôle sur l’information.

Et si l’État encense ces personnes bien dociles, elle maximise son contrôle en marginalisant les voix discordantes. Les méthodes varient d’un état à l’autre mais dans le cas de la Chine, parler publiquement peut valoir jusqu’à 7 ans de prison à quiconque aurait contredit le narratif officiel du régime. En Chine, ce type de peine correspond souvent à une peine de mort différée alors la population se couche dès que l’Establishment ouvre la bouche… ou lève la main.

Contrôle, contrôle et encore le contrôle, aussi absolu que possible.

Même objectif de complaisance, au Canada

C’est tout récemment, en mai 2019, que Pablo Rodriguez, ministre du patrimoine canadien et du multiculturalisme sous le 1er règne libéral (majoritaire) de Justin Trudeau a annoncé pour 595 millions de dollars sur 5 ans pour les “médias en difficulté”.

Cette annonce ayant été faite juste avant la tenue des élections fédérales du 21 octobre 2019, à nouveau gagnées par Justin Trudeau et ses libéraux.

Dans les faits, le régime trudeau-iste-fils a acheté les “grands médias” qui depuis, se prétendent tous “en difficulté” pour profiter d’un crédit d’impôt sur la masse salariale. Comble de l’insulte aux Canadiens, ces mêmes médias ont désormais le droit de recevoir des dons de charité ce qui signifie que les contribuables paient pour les déductions d’impôt que collectent les riches donateurs. Appauvrir les pauvres pour enrichir les riches. Tout ça pour augmenter le contrôle sur “le message”.

Et devinez quoi? Le gros nananne juteux de Trudeau a fonctionné!

Ça a fonctionné avec presque tous les grands médias qui se servent dans les 595 millions de dollars, en se conformant aux “règles d’admissibilité” qui ont été décidées par ces 8 associations:

  1. Médias d’Info Canada (News Media Canada)
  2. l’Association de la presse francophone
  3. Quebec Community Newspaper Association
  4. National Ethnic Press and Media Council of Canada
  5. l’Association des journalistes du Canada
  6. la Fédération professionnelle des journalistes du Québec
  7. Unifor
  8. la Fédération nationale des communications

Remarquez l’absence totale d’élus ou de citoyens.

Ce sont les groupes d’intérêts privés rompus aux intérêts des grands médias qui ont décidé des règles d’admissibilité pour l’accès aux 595 millions de dollars de Trudeau.

De toute beauté.

Rappelons que dans le communiqué annonçant cette sélection, le bureau du ministre Rodriguez avait souligné que ces associations ont été choisies parce qu’elles représentent la majorité des éditeurs de la presse écrite et des journalistes du pays.

Euh… Unifor est un syndicat! Mais bon, on est pas à une dérive-près!

Aucun des membres de ce groupe ne peut donc prétendre (même de loin) être véritablement “indépendant”. Ils sont tous au service de l’État. Surtout avec 595 millions de dollars qui vont leur assurer des emplois et beaucoup d’influence, au cours des 5 prochaines années… et probablement après s’ils arrivent, encore une fois, à faire ré-élire Justin Trudeau, en 2023.

C’est dans la face des gens et pourtant, quelques 40% continueraient à voter pour Trudeau alors qu’il achète la complaisance des grands médias avec l’argent du peuple.

Et ne comptez pas sur les grands médias pour dénoncer cet abus flagrant du régime Trudeau. Ces médias supposément indépendants font toujours passer leur intérêt économique avant celui de la vraie liberté de presse.

On aura compris que les journalistes qui veulent avoir un emploi dans ces “grands médias” savent très exactement comment s’auto-censurer pour obtenir leur prochain chèque de paie. Ce sont tous des complices silencieux qui n’ont aucune gêne à cracher leur venin sur ce qui contredit le narratif de l’État de Justin Trudeau tout en omettant systématiquement de dénoncer le favoritisme dont ils bénéficient (par rapport aux médias véritablement indépendants et habituellement bien plus petits qui, eux, n’ont pas accès à ces largesses).

Alors ne pensez pas qu’en Chine, c’est mieux.

En fait, c’est bien pire parce qu’au pays de Xi Jinping, le président chinois qui contrôle tous les aspects de la vie en Chine, incluant l’information, parler à l’encontre du régime est impensable. La population est surveillée et pénalisée lorsqu’elle ne se conforme pas complètement aux règles de vie du pays.

Donc, si vous attendez des médias chinois qu’ils vous livrent la vérité (et toute la vérité) sur la crise sanitaire du COVID-19, vous pourriez attendre, longtemps. Parce que ça n’arrivera jamais.

Vous devrez être plus “créatifs” dans votre recherche d’informations.

Les États ne veulent pas vous informer. Ils veulent vous contrôler. Par l’information, ou autrement. Mais dans tous les cas, l’information est une courroie de transmission pour le contrôle.

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