Quelques 950 employés des magasins BestBuy et FutureShop ont été victimes d’une réorganisation de l’entreprise.
BestBuy a procédé au licenciement collectif hier matin, d’un océan à l’autre, dans ses bannières BestBuy et FutureShop. C’est 5,6% des employés qui ont été visés par cette opération de licenciement.
Le but de BestBuy, via cette importante purge d’employés à temps plein va dans le sens de se réorganiser pour mieux concurrencer les compétiteurs en ligne, comme Amazon qui vendent leurs produits sans devoir tenir compte des énormes coûts liés à l’entretien des magasins et de ses employés.
En vendant directement aux consommateurs, via le web, le modèle d’Amazon a inspiré BestBuy qui a aujourd’hui son propre site web présentant de nombreux produits qui peuvent être livrés chez le client ou en magasin.
BestBuy opère 265 magasin, au Canada. Pour les sauver, la compagnie tente une réorganisation où les ventes en ligne seront davantage intégrées au processus de vente, en magasin (notamment via les “ramassages au comptoir des commandes web”). Intégration des départements et licenciement collectif de centaines d’employés à temps plein, incluant des employés faisant partie de la direction, semblent constituer l’essentiel de cette réorganisation faisant suite au “renouveau bleu” pour BestBuy et au “renouveau rouge” pour FutureShop qui, à la mi-2013, était censé aider la compagnie à prospérer.
Il semble que ce “renouveau” n’ait pas donné l’effet escompté ou du moins, pas à la satisfaction de Ron Wilson, le président et directeur général de BestBuy, d’Annalisa King, sa chef des finances ou de Charles Tobin, le vice-président sénior des opérations de détail. Le licenciement collectif ayant eu lieu hier matin a laissé les employés touchés sans emploi. Triste nouvelle pour les travailleurs aujourd’hui licenciés mais est-ce une bonne nouvelle pour les actionnaires de BestBuy? Encore trop tôt pour le dire.
Une tendance lourde dans le marché du commerce au détail nous confirme que les clients potentiels de produits électroniques tels que ceux offerts par BestBuy et FutureShop sont de plus en plus achetés en ligne. Avant leur achat, certains clients se rendent en magasin pour voir le produit (comme dans une banale “salle de montre”) mais au final, ils achètent depuis leur ordinateur, à la maison, grâce au web.
BestBuy se positionne pour mieux desservir ces clients qui achètent en ligne mais en même temps, en sabrant dans le personnel des magasins, il y a un danger que les clients n’y retrouvent plus le niveau de service qu’ils recherchent et dès lors, l’exode des clients pourrait s’en trouver accéléré.
Avec des riches compétiteurs comme Costco, WalMart et Target pour les produits d’électronique, il est possible qu’en coupant autant d’employés d’expérience, BestBuy et FutureShop n’offrent plus autant de différentiation, en magasin. Ainsi, la multiplication des points de services à peu près semblables ne favorisera pas BestBuy qui, déjà, double ses points de desserte (à la consternation de certains observateurs) avec des BestBuy aménagés tout près des FutureShop avec un inventaire très semblable et un marketing visiblement redondant.
Il faudra attendre pour voir si les consommateurs “achètent” cette nouvelle mouture de BestBuy.
Aux 950 employés d’expérience qui avaient des emplois à temps plein hier (le 30 janvier 2014, au matin) et qui n’en ont plus aujourd’hui (le 31 janvier 2014), on souhaite un maximum de succès dans leurs démarches pour trouver mieux, bien mieux, ailleurs.