Si vous voulez voir à quel point notre gouvernement est infecté par le virus de la privatisation-à-tout-prix, regardez du côté des fameux partenariats publics-privés (PPP).
Ces “partenariats” profiteront effectivement aux exploitants privés qui en prendront le contrôle mais ce sera aux dépens des citoyens qui, en plus d’être taxés et imposés —à fond— par le gouvernement seront désormais forcés de payer des exploitants PRIVÉS pour des services déjà payés comme, par exemple, dans le cas des autoroutes à péages.
En passant, si vous habitez la région de Montréal et que vous n’êtes pas RÉVOLTÉS du retour des routes à péages sur votre territoire, c’est que vous n’avez pas suivi les nouvelles.
Voici d’ailleurs la liste des projets “en cours”, gracieuseté de l’attitude pro-PPP du gouvernement libéral de Jean Charest:
- Agrandissement du PEPS et de l’université Laval
- Autoroute 25
- Autoroute 30
- Centre de recherche du CHUM
- Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD)
- Centre hospitalier universitaire de Montréal
- Centre hospitalier universitaire de Québec
- Centre universitaire de santé McGill (CUSM)
- Complexe Turcot
- Haltes routières
- Nouvelle salle de concert acoutisque à Montréal (OSM)
Et tous ces “beaux projets” dont on dit qu’ils sont en partie “publics” ne vont, en fin de compte, véritablement profiter qu’aux exploitants “privés” parce qu’après tout, pourquoi en feraient-ils partie si ce n’est pas pour s’y enrichir?
Les citoyens-payeurs, une fois de plus, devront payer DEUX FOIS plutôt qu’une pour obtenir leurs services.
Et c’est quoi, la cerise sur ce proverbial sundæ?
Le retour EN FORCE des routes à péages, en commençant avec MONTRÉAL.
Automobilistes montréalais, préparez-vous à vous faire plumer! Et d’à-plomb, à part ça! Tout ça, parce que vous DORMEZ AU GAZ pendant qu’à l’Assemblée nationale, vos “élus” vous confient, vous, payeurs de taxes et d’impôts, aux bons soins des loups — euh! Du “privé”, devrait-on plutôt dire.
Ceux qui croient au bien fondé des PPP sur nos routes devraient lire ce document (en format .pdf) où l’on nous vante les vertus du péage sur nos routes, comme si le fait de nous taxer encore davantage (pour les 30 prochaines années, au minimum) était à la fois nécessaire et (tenez-vous bien) payant!
Ha-ha-ha-ouuuu-ha… hilarant!
Et qui a préparé cette “note économique” intitulée “Le péage comme solution au financement du réseau routier”, en octobre 2007? Nul autre que Mathieu Laberge, économiste à l’Institut économique de Montréal (dirigé par la fille de Paul Desmarais) et titulaire d’une maîtrise en économie internationale de l’université de Nottingham — à l’évidence, il n’a pas encore une très longue expérience de la vie pour venir faire la leçon aux Québécois sur l’importance d’avoir des routes à péages!
Sérieusement, c’est probablement un document écrit de bonne foi (le jeune Mathieu a l’air d’une bonne personne) mais vu qu’il émane de l’IEDM, véritable “think tank” pro-privatisations, les citoyens sont en droit de s’interroger sérieusement sur le biais donné (volontairement ou non) aux renseignements qu’on y retrouve.
Voici quelques perles…
- “On oublie parfois que le Québec a déjà été la province ayant le plus recours au péage” — Non, Mathieu, les Québécois n’ont pas oublié les péages et peuvent se vanter d’avoir chassé les loups qui se délectaient dans la bergerie en exigeant rien de moins que leur fermeture.
- “Tous les modes de perception qui respectent le principe de l’utilisateur-payeur ne sont pas équivalents pour autant.” — Ça, c’est vrai. Mais… “Ceux qui lient plus directement le montant payé à l’utilisation d’un service sont préférables à un montant forfaitaire qui garantit l’accès illimité au service.” — Ça, c’est le crédo des pro-PPP qui veulent imposer leur modèle de péage.
- “Ainsi, les modes de perception les plus efficaces sont les péages et la taxe sur les carburants puisque le montant payé est déterminé en proportion du volume d’utilisation des routes.” — D’un point de vue économique, peut-être mais PAS d’un point de vue social. L’humain passe en deuxième après l’argent dans ce type d’argumentaire pro-PPP où, en plus, l’auteur tente de lier la relative légitimité du péage (horrible modèle de double-taxation) à celle de la taxe sur le carburant (actuellement en place et tout aussi discutable).
- “Le péage est toutefois plus précis que la taxe sur les carburants puisqu’il peut être modulé pour facturer des montants différents selon le moment de la journée et ainsi contrer les embouteillages.” — Alors ça, c’est juteux! C’est certain qu’en “modulant le prix du péage”, on filtre tous ces automobilistes qui n’ont plus les moyens de se rendre au travail aux heures dites “de pointe” ou encore, on les force à payer encore plus cher pour avoir “le droit” de gagner leur vie. C’est très pro-PPP et anti-humaniste, comme plan mais bon, ça sort de l’IEDM alors il ne faut pas s’attendre à autre chose.
Et ça continue comme ça pendant 4 pages pleines (en format .pdf) et ça ne fait qu’encenser les péages, comme si c’était la “merveille économique” qu’on attendait tous!
Les citoyens devraient être très inconfortables quand un économiste, formé (à la maîtrise) en Angleterre, vient essayer de vendre sa salade “en faveur des routes à péages” aux Québécois qui, eux, devront faire les frais de cette nouvelle forme de taxation.
4$ par passage le matin, ça vous dit?
Et ensuite, 4$ par passage le soir, ça vous tente?
8$ dollars de plus, à chaque jour de la semaine, à “dépenser” pour aller gagner votre vie, c’est ÇA que vous voulez?
Mathieu Laberge a-t-il vraiment raison de vous “vendre” aux vertus du péage, sur nos routes?
Ça va vraiment vous rendre heureux de vous faire vider les poches, matin et soir (et plus, si vous avez le malheur d’avoir une “vie sociale”)?
Gardez à l’esprit que ce sont des documents de ce genre qui sont rendus disponibles, via le site web de l’Agence des partenariats public-privé du Québec. Ça en dit long sur la toute petite place qu’ils réservent aux citoyens comparé à celle, énorme, des intérêts des “grands exploitants privés”.
Alors si vous riez encore de ceux qui crient au scandale en prévenant que “le Québec est à vendre” et bien, cessez de sourire parce qu’il semble que ce soit bel et bien le cas.
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