Les clowns dans les CHSLD du Québec

Le fait de divertir des personnes âgées avec des clowns n’a rien d’anormal puisqu’eux aussi aiment rire et se divertir.

Les quelques 293,000$ pour l’opération “clowneries” de la ministre des aînés, Marguerite Blais, ne feront qu’ajouter à la taille de notre dette nationale mais bon, si ça fait rire ceux qui nous ont élevé, pourquoi pas? Ce n’est pas la mer-à-boire, après tout.

Mais…

C’est vrai que Marguerite Blais se fait très discrète, pour ne pas dire invisible, dès que nos aînés exigent que quelque chose soit fait à propos des problèmes criants dans les CHSLD, tels que…

  • les conditions de vie des aînés;
  • les abus continuels dont ils sont victimes;
  • leur nutrition horriblement déficiente;
  • leur hygiène qui laisse à désirer (1 bain par semaine, pour les “chanceux”); et
  • la solitude dont souffrent plusieurs aînés “emmurés”.

C’est lorsqu’on compare les “projets de clowns” à tous ces réels problèmes que les citoyens sentent que l’initiative de Marguerite Blais ressemble davantage à une insulte qu’à un effort réel pour améliorer la qualité de vie des aînés.

Après tout, c’est vrai qu’un aînés “stationné” dans sa chaise roulante, la couche pleine depuis plusieurs heures, pas lavée depuis 1 semaine, nourrie avec de la “bouette d’hôpital” depuis des années et seule à en pleurer n’aura peut-être pas le cœur à la fête en voyant le clown subventionné venir faire son “show”. À plusieurs égards, non-seulement ce n’est pas drôle et ce, qu’importent les pitreries du clown mais c’est carrément indécent et même grotesque.

On ne sait pas trop quels genres de numéros les clowns présenteront mais il y a devront faire attention de ne infantiliser nos aînés qui, bien que lourdement hypothéqués au chapitre de la mobilité, ne sont pas nécessairement lents au plan intellectuel. La ministre Blais n’a rien dit à propos du contenu des “interventions”.

C’est certain que si les municipalités permettaient davantage de maisons multigénérationnelles, les personnes âgées ne seraient pas forcées d’aller mourir dans un CHSLD. Aussi, s’il y avait des mesures plus musclées pour les aidants naturels (idéalement dans des maisons bi ou multigénérationnelles), les CHLSD ne déborderaient pas autant qu’actuellement. Et si les enfants de ces aînés choisissaient leur famille avant leur carrière (ça vaut aussi pour leurs enfants, qu’ils “dompent” nonchalament dans des CPE pour des étrangers les élèvent), on ne serait pas se demander s’il faut leur envoyer des clowns ou plus de culottes d’incontinence pour “adultes”.

Les clowns, c’est la proverbiale goûte qui a fait déborder le verre déjà plein de problèmes liés à l’administration et l’existence même des CHSLD. La fameuse “qualité de service” est tellement inégale d’un établissement à l’autre qu’on aura beau envoyer une armée de clowns, ça ne règlera aucun des problèmes fondamentaux liés à ces mouroirs d’État.

En somme, si Marguerite Blais faisait son travail comme il se doit au lieu d’exposer quotidiennement toute l’envergure de son incompétence, le Québec pourrait se concentrer sur des choses diablement plus importantes que des clowns…

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2 Responses

  1. Je trouve cela pitoyable le sort réservé aux aînés du Québec. Quand je pense seulement aux gens atteints de la maladie d’Alzheimer où il n’y a aucune activité (rien à faire de la journée) je n’en reviens tout simplement pas.

    Non, il ne fait pas bon de vieillir, au Québec.

    P.S.: Comment pouvez-vous garder ces malades isolés? C’est terrible.

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