À Montréal, comme ailleurs au pays, on se gratte la tête, l’air hébété en voyant la Banque du Canada (NOTRE banque fédérale) abaisser son taux directeur de 1% à 0,5%.
Il s’agit d’un creux historique qui a été qualifié de “mesure extraordinaire”. Selon la Banque du Canada, il s’agirait d’une baisse à court terme.
Mais ce n’est pas tout car la Banque du Canada pourrait avoir recours à d’autres mesures extraordinaires pour secourir l’économie, encore aux prises avec une récession plus importante que prévu.
Autrement dit, ça va mal, très mal…
Et n’allez pas penser que le taux d’intérêt de 19,4% sur votre carte de crédit baissera “comme par magie” à 18,9%. Et non, ça ne fonctionne pas comme ça, dans le merveilleux monde de la finance canadienne!
Les cartes de crédit sont de fabuleux “postes de profits” pour les institutions financières alors elles ne baissent PAS les taux qui y ont cours mais, pour se donner bonne conscience, elles baissent les taux des hypothèques mais souvent, pour ne pas perdre d’argent, ajoutent de nouveaux “services” ou “ajustent les prix” de ceux qui sont déjà offerts.
Ainsi, il y a toute une différence entre le 0,5% de rabais (supplémentaire) que viennent d’obtenir les institutions financières sur l’argent qu’elles empruntent de la Banque du Canada et le même 0,5% que le consommateur s’attend à recevoir lorsqu’il se présente à sa banque (ou à sa Caisse)… parce qu’en général, le 0,5% de rabais en question ne se rend pas jusqu’à lui, du moins, pas intégralement.
Vous voyez, la Banque du Canada semble avoir oublié qu’elle doit œuvrer pour les Canadiens et non pour le profit unilatéral des institutions financières.
La Banque du Canada aurait le pouvoir de FORCER les institutions financières à passer la totalité du rabais sur son taux directeur aux consommateurs mais ELLE NE LE FAIT PAS.
Pourquoi?
Peut-être est-ce parce que les institutions financières ont “placé” leurs puissants représentants dans les nombreux comités de la Banque du Canada? Ou est-ce parce que les Conservateurs, via le ministre des Finances, Jim Flaherty, refusent de se mettre les puissantes banques canadiennes à dos, qui sait?
Ce qu’on sait, c’est que les institutions financières ne paieront presque plus d’intérêt sur l’argent qu’elles empruntent (ou crééent, selon votre niveau de connaissances du mécanisme).
Les institutions financières s’enrichiront éhontément via cette nouvelle mesure et les consommateurs épargneront un peu d’argent, certes, pour des produits financiers très spécifiques mais il est permis de douter que ces économies compenseront pour le manque à gagner en revenus d’intérêts par la Banque du Canada.
Ces intérêts (les 0,5% qui reste, à partir de maintenant) vont directement dans les poches du ministère des Finances mais on s’entend qu’on est loin des revenus de l’an dernier.
Les institutions financières sortiront les danseuses et les éléphants pour nous faire croire à nous, consommateurs canadiens, que nous sommes les “grands gagnants” de cette nouvelle dégringolade du taux directeur de la Banque du Canada mais ne vous laissez pas convaincre trop rapidement. Faites vos recherches et vous verrez qu’un taux directeur à 0,5% n’annonce de bonnes affaires que pour ceux qui profitent de ce très bas taux — les autres, en l’occurence les “consommateurs”, devront continuer à transiger avec le “cartel financier” pour avoir accès à l’argent et en ce sens, continueront d’enrichir l’entremetteur-obligé.
Les Montréalais devraient, dès maintenant, prendre contact avec leur député fédéral pour exiger des réponses en regard de cette nouvelle baisse du taux directeur car toute cette affaires est cousue de fil blanc…
Tags: taux directeur, banque du canada, baisse du taux de base, 0.5%, taux d’intérêts, prix de l’argent, emprunts, intérêts, consommateurs, banque central, ministère des finances, conservateurs, jim flaherty, montréal, canada