On a beau aimer la joute politique, il arrive cependant un moment où l’on ne peut plus en prendre.
Pour plusieurs Québécois, cette campagne électorale de plus de 300M$ était de trop. L’issue du scrutin ne change pas beaucoup de choses à la dynamique de la Chambre des commune, à Ottawa. En rétrospective, les citoyens n’ont rien gagné.
Comme les élections sont terminées, nos élus pourront se concentrer sur l’administration du pays -mais- souhaitons qu’ils ne retrouveront pas leur habituelle arrogance qui les pousse (malheureusement) à préférer les opinions des « lobbys d’intérêts privés » à ce que pensent leurs propres concitoyens, dans leur comté.
En tant que simple mortel, citoyen de votre comté, vous aurez beau sensibiliser votre député aux enjeux les plus pressants, rien ne changera tant que -ô hazard- Stephen Harper choisissent lui aussi d’identifier « votre problème » comme une priorité — et à moins d’être un puissant lobby d’intérêt privé, vos demandes iront directement à la poubelle, dès que vous aurez tourné le dos.
Il ne faudra évidemment pas compter sur les députés conservateurs du Québec pour défendre, entre autres choses, les intérêts manufacturiers de la province parce que, comme au cours des 30 derniers mois de pouvoir au Parlement, ils continueront d’être des « yes men » pour Stephen Harper qui, lui, avantage systématiquement son Alberta natale.
Autrement dit, la très artificielle lune de miel entre les candidats et leurs concitoyens est terminée et ne reviendra pas avant la tenue d’un autre scrutin.
Une fois les élections terminées, les parlementaires vont quitter leurs comtés et se remettre à « voter selon la ligne de leur parti », en niant systématiquement l’opinion que pourraient avoir leurs concitoyens alors il ne faudra pas s’attendre à beaucoup de « créativité » à la Chambre des communes.
Il va aussi falloir trouver un moyen d’intégrer une forme de représentation « proportionnelle » dans le scrutin parce qu’actuellement, un Québécois de Sept-Îles qui vote pour le NPD a autant de chance d’être « bien représenté » qu’un Albertain qui vote pour le Parti libéral. Ce manque flagrant de représentativité explique probablement en partie la baisse historique du niveau de participation au dernier scrutin.
Le meilleur moyen pour les citoyens d’être entendus, c’est de se regrouper et de créer un lobbys d’intérêts privés parce que si l’on se fie à la propension des élus à n’écouter que les groupes les plus puissants, il faut se résigner au fait qu’être un citoyen avec de bonnes idées ne suffit plus, aux yeux d’un député élu.
Même si nous avons tous eu l’occasion de voter et que l’administration du pays reprend sa « vitesse de croisière », la grande majorité des citoyens restent seuls, dans leur comté, avec le sentiment qu’en fin de compte, ils sont plus loin que jamais du pouvoir et des décisions qui ont un impact considérable sur leur vie.
La dynamique de débats que l’on retrouve au Parlement devrait aussi se retrouver dans tous les comtés du Canada afin d’y faire vivre une démocratie plus active. Si une telle dynamique existait, au niveau local, le taux de participation aux scrutins fédéraux serait bien supérieur à celui du 14 octobre dernier.
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