La mort de Claude Béchard

Des Québécois pleurent, en ce moment, la mort de Claude Béchard.

C’est mardi, le 7 septembre 2010 que le ministre libéral et député de Kamouraska-Témiscouata a annoncé mardi son retrait de la vie politique québécoise.

L’ironie du sort aura voulu qu’il décède quelques minutes plus tard, en tant qu’ex-ministre, vers 16h, le mardi 7 septembre 2010 — atteint d’un cancer du pancréas, il est mort entouré de sa femme et de membres de sa famille. On présume que ses quatre (4) enfants étaient près de lui lors de son passage vers l’autre monde.

Il n’avait que 41 ans.

De nombreux Québécois y voient un départ beaucoup trop hâtif qui aurait pu être précipité par sa carrière, peut-être trop exigeante, en politique provinciale, pour le compte du Parti libéral du Québec.

Si l’on se fie au Journal des débats de l’Assemblée nationale – 39e  législature, 1re session – daté du 11 juin 2010, on constate que la toute dernière intervention de Claude Béchard se sera terminée vers 12h30 alors qu’il affrontait Pauline Marois. Il défendait le bilan libéral dans le dossier des scandales de la construction et refusait-net de tenir une enquête publique sur les allégations de corruption dans cet important secteur de l’économie québécoise.

Fidèle à lui-même, il ne voulait rien entendre malgré l’appui populaire massif pour une enquête publique sur la construction.

Alors que son chef, Jean Charest, a multiplié les gestes de sympathie et d’amitié à son endroit, ce dernier lui a refilé des dossiers chauds comme ceux de la vente du centre de ski et du golf du parc du Mont-Orford mais aussi et surtout, la construction du port méthanier Rabaska à Lévis pour lequel il a obtenu le feu vert.

On peut se demander si le stress lié à ces dossiers n’aurait pas eu un impact sur la santé de Claude Béchard mais bon, il n’y a que lui qui aurait pu répondre avec justesse à cette interrogation.

Dans son allocution de départ, il a déclaré “Les femmes et les hommes qui vivent dans ce magnifique coin de pays [en parlant de Kamouraska-Témiscouata] sont des gens de coeur, et ce fut pour moi un grand privilège de les représenter pendant ces 13 dernières années” — il s’agit d’un commentaire qui a fait sursauter de nombreux opposants au controversé projet Rabaska qui pouvaient y lire un double discours passablement cynique parce que “son” projet de port méthanier, à deux pas de Québec, va transformer le superbe secteur de La Martinière, à Lévis, en poubelle toxique à ciel ouvert.

Il ne sera jamais possible de savoir pourquoi il a tant insisté pour livrer les citoyens de Lévis aux transnationales gazières étrangères mais bon, ça fera partie des mystères liés à son action politique.

Ceci dit, en ce jour de deuil pour sa famille et ses proches, il importe de souligner la détermination de Claude Béchard à combattre son cancer.

En fin de compte, la médecine moderne l’aura laissé tomber en soulageant certains des symptômes de son cancer mais en négligeant de le guérir, véritablement. Aucun “grand média” québécois (ou étranger) n’a d’ailleurs encore eu le courage de remettre en question l’approche actuelle des traitements contre le cancer qui, comme on le constate, ne se terminent pas toujours par des succès (à peu près jamais, en fait).

Sa mort envoie des signaux quelque peu décourageants pour ceux qui tentent d’en finir avec un cancer du pancréas parce que si lui, dans la force de l’âge et sans soucis financiers n’est pas parvenu à s’en sortir, quel espoir un simple citoyen a-t-il?

Il a eu beau recevoir les meilleurs soins, rien n’y a fait.

Il n’y a pas beaucoup de détails sur sa fin de vie mais les médecins ont assurément atténué ses souffrances (probablement avec de la morphine). Au plan humain, si l’on oublie l’aspect politique pour un instant, ça se révèle être une épouvantable tragédie familiale et il faudra envoyer de belles ondes positives à ses proches pour qu’ils puissent surmonter cette épreuve.

Bon nombre de Québécois ont beau avoir des opinion partagées à propos de Claude Béchard, les gens s’entendent pour pleurer la mort d’un jeune père de famille qui de toute évidence, ne voulait quitter ce monde aussi vite.

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