C’est le mercredi 26 mars 2014, à la veille du 2e débat télévisé des chefs de partis politiques provinciaux que François a décidé de divulguer la liste de ses actifs.
Cet exercice prête un peu au voyeurisme financier mais pour plusieurs Québécois, c’est un geste d’ouverture à la transparence qui peut influencer le vote, le 7 avril prochain.
Voici comment cette divulgation était présentée, dans le site de la Coalition avenir Québec:
“(Montréal, le 29 mars 2014) – Le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, a publié aujourd’hui la liste de ses actifs et ceux de sa conjointe Isabelle Brais, conformément aux engagements pris sur cette question il y a quelques jours. Cette divulgation inclut, en date du 29 mars 2014 : la valeur de la résidence du couple Legault-Brais, la valeur de leur régime enregistré d’épargne-retraite, la valeur de leurs placements (composés d’actions privilégiées de banques canadiennes), et la valeur des véhicules familiaux. La liste inclut aussi leurs déclarations de revenus pour 2012.
Le chef de la Coalition Avenir Québec a accepté de se plier à la divulgation de ces renseignements, car il estime plus que jamais que les citoyens ont le droit de connaître, en toute transparence, la situation financière complète de ceux et celles qui aspirent à les diriger. «Je suis confiant que la divulgation totale et ouverte que je fais aujourd’hui répondra à leurs attentes et leur démontrera que mon épouse et moi n’avons rien à cacher», a dit le chef de la Coalition.”
Voici donc comment se déclinaient les actifs d’Isabelle Brais et de François Legault, dans ce document:
- Résidence (évaluation municipale) 4,779,000$
- REÉR (Obligations du Québec) 4,652,000$
- Placements (actions privilégiées de banques canadiennes) 274,000$
- Véhicules 70,000$
Pour un total de 9,775,000$.
Un an et demie avant de rejoindre le gouvernement péquiste dirigé par Lucien Bouchard, François Legault aura reçu au moins 10M$ pour ses parts dans Air Transat donc ça fait très longtemps qu’il n’a plus rien à voir avec cette compagnie qui avait profité des régimes enregistrés d’épargne-action (RÉA) et du conflit chez Nationair pour prendre la place dans le marché qui allait lui permettre de croître.
Ainsi, la croissance d’Air Transat aurait donc été en partie rendue possible via une forme de “B.S. Corporatif” mais surtout, c’est un conflit de travail chez son concurrent qui a été déterminant. François Legault était à la barre de l’entreprise mais son succès entrepreneurial ne venait pas nécessairement de son “talent” à gérer l’entreprise ou du moins, peut-être pas dans la mesure où il l’explique, aujourd’hui, en se présentant comme un entrepreneur qui a réussi.
Que ce soit clair, François Legault semble être un homme de cœur qui se plaît en politique et c’est tout à son honneur d’avoir volontairement divulgué ses actifs (malgré la poussée dans le dos de Philippe Couillard qui l’a fait, le premier) mais qu’importe ses avoirs, est-ce le bon candidat pour occuper le poste de premier-ministre du Québec?
Quelques 15% des électeurs sondés croient que oui mais les autres ne se sont pas encore ralliés à lui et ce, malgré des appels répétés au soulagement fiscal des familles québécoises.
C’est peut-être la fois où il a été brusque avec Isabelle Brais qu’il a perdu un gros 10% des intentions de vote… surtout auprès des femmes qui ont vu dans son geste sans subtilité et sans doigté un manque évident de respect envers sa femme mais plus largement, envers LES femmes.
Isabelle et lui en ont ri, par la suite mais on dirait que ses intentions de votes ne sont jamais remontées après cet incident.
La politique étant un jeu de perceptions et d’image, ce simple incident (sans conséquences réelles) a probablement été plus déterminant que toutes ses prises de position, jusqu’à présent, dans sa campagne électorale.
Ainsi, François Legault peut dormir tranquille car même s’il devait perdre ses élections, il a assez d’argent pour vivre une douce retraite au moment où il quittera la politique… mais on sent qu’il n’est pas rendu là et qu’il veut, authentiquement, servir les Québécois.
Il offre une alternative aux vieux partis tout en maintenant certains de leurs travers alors il faudra voir, au moment du scrutin du 7 avril, si les Québécois auront entendu son message.