Oh! Que ça parle de référendum et de Souveraineté en ce moment, au Parti québécois!
Qu’on soit pour ou contre cette Souveraineté, c’est louable de se demander de quelle façon nous comptons prendre en charge notre destinée collective, au sein d’un Canada chapeautant des provinces et des territoires ou en tant qu’ex-membre de cette confédération imparfaite mais suffisamment fonctionnelle pour qu’on y trouve notre compte.
Autrement dit, parler de Souveraineté, c’est discuter d’une multitude de rêves, de plans et d’approches pour cadrer le “maîtres chez-nous” dans une province ou un pays. Le fait d’en parler nous permet de définir des balises qui clarifient les échanges mais là, on constate que le Québec a besoin de jaser économie bien avant de choisir la proverbiale couleur des rideaux de la Souveraineté!
Et oui, l’économie.
Le PQ en parle, certes mais on dirait toujours que c’est moins enlevant que les promesses de référendums qui mèneront à la Souveraineté. À plus court terme, il faudrait mieux choisir nos combats collectifs et l’économie devrait être en tête de liste des priorités.
Libéraux et caquistes ne cessent de demander au Parti québécois de s’intéresser davantage à l’économie parce que de janvier 2013 à janvier 2014, l’Institut de la statistique du Québec via son enquête sur la population active révèle que la province a perdu 67,000 emplois à temps plein et gagné 77,000 emplois à temps partiel. Une catastrophe qui s’amplifie avec un début d’année horrible où Statistique Canada nous confirme que plus de 26,000 emplois ont été perdus, ce qui a fait monter notre taux de chômage de 0,3% alors qu’ailleurs, au pays, c’est resté stable. Ouch.
Les emplois deviennent plus précaires et la richesse de 50,000$ par année avec un emploi à temps plein est remplacé par des emplois à temps partiel qui donnent au mieux quelques 23,000$, annuellement… pas surprenant qu’autant de travailleurs soient désormais obligés d’en avoir deux (en travaillant environ 70 heures par semaine) pour avoir un semblant de vie (s’il leur reste encore un peu de temps pour en profiter).
Le PQ vient de prendre nos deniers collectifs pour distribuer des milliards de dollars en bonbons au 1% des plus riches québécois comme les familles pluri-milliardaires Beaudoin et Bombardier qui ont eu leur prêt à long terme de 350M$ et Alcoa (une société 100% américaine) qui paiera son électricité à 3 cents le kw/h ou moins si le prix de l’aluminium descend (sans qu’on sache si ça peut descendre jusqu’à la gratuité) et un peu plus si le prix de l’aluminium monte — des économies colossales qui sont réservées à une élite déjà ultra-riche! Les exemples sont nombreux et si l’on ajoute le cortège de promesses électorales péquistes, les contribuables québécois représentant le 99% vont payer cher pour financer les rêves des ultra-riches!
Ça donne le goût de mettre les freins sur tout projet de Souveraineté piloté par des péquistes quand on voit comment les bonbons sont donnés rapidement aux riches pendant que pour le 99%, ce n’est qu’une litanie d’augmentations de tarifs! Aussi à gauche aiment-ils se prétendre, le PQ a la générosité facile quand vient le temps de faire des cadeaux au 1%.
C’est sûrement pour notre bien mais voilà, le 1% a déjà tout l’argent qu’il lui faut pour réaliser encore plus complètement SES rêves mais nos rêves à nous? Est-ce qu’on compte, nous?
Le Parti québécois de Pauline Marois croit probablement que la seule façon de réussir dans un monde aussi globalisé que celui dans lequel on évolue est de se vendre à moindre coût pour s’assurer d’être achetés par les pluri-milliardaires de ce monde qui sont réputés créer de bons emplois mais qui sont aussi connus pour leur propension à quitter dès qu’ils ne s’emplissent plus les poches assez vite.
En misant sur les petites et moyennes entreprises, le gouvernement du Québec aurait été plus cohérent avec son objectif de faire la Souveraineté par le peuple et pour le peuple. Là, on sent que c’est une Souveraineté pour le 1% qui va pouvoir vampiriser encore plus le trésor public, à coup de centaines de millions de dollars.
On sent nettement Wall Street qui souffle dans le cou de Pauline Marois.
Ça ne doit pas être facile, pour elle et son équipe, de boucler un budget pendant que les banquiers —à qui on doit des centaines de milliards de dollars— s’impatientent et que les agences de notation nous menacent continuellement d’être décotés si l’on décide à l’envers de leur vision étroite et froide du monde.
Alors sans condamner Pauline et ses collègues de vouloir un pays parce que c’est un rêve qui en vaut un autre, il importe de livrer une bonne performance économique et en toute franchise, le budget Marceau manquait cruellement de vision mais il avait le mérite de suivre une certaine logique de continuité ce qui a dû plaire aux banquiers de Wall Street qui continuent de nous siphonner tout près de 10 milliards de dollars par année, en intérêts sur notre dette!
Logiquement, Pauline Marois aurait intérêt à mettre la pédale douce avec les discours enlevants sur la Souveraineté pour se concentrer sur l’économie. C’est moins spectaculaire mais si c’est bien piloté, ça peut enrichir tout le monde d’avoir de bonnes idées pour utiliser notre trésor collectif.
Souhaitons que cette campagne électorale permettra à nos futurs élus d’apprécier l’importance d’une saine gestion économique, pour le bénéfice de tous les Québécois qui auront bien l’occasion de réfléchir à la Souveraineté, le moment venu… mais pas là!