Le Québec a accueilli —et accueille encore— de nombreux Sénégalais mais le plus connu d’entre-eux est assurément l’humoriste (et Ph.D.) Boucar Diouf.
Il habite au Québec depuis 1991 et à Québec (la ville) depuis 2005. Il parle souvent de “sa” Gaspésie et combien il aime cette région de notre belle et grande province (ou pays, c’est selon) mais dans le cadre du Festival Juste pour rire, il vient régulièrement à Montréal.
À l’occasion de la 175e Fête nationale du Québec, Boucar nous livre son discours patriotique, empreint de passion et d’humour. D’ailleurs, le voici…
Bonjour je m’appelle Boucar Diouf…
Comme j’aime bien le dire: Je suis Afro-Gaspésien
Mon grand-père disait « s’intégrer à une nouvelle culture c’est comme lire un livre plusieurs fois. La première lecture, généralement, c’est pour se familiariser avec les personnages. À la deuxième lecture, on s’intéresse d’avantage à l’histoire. Mais, après la troisième lecture, si on arrive à raconter cette histoire avec passion, c’est qu’elle est aussi devenue la nôtre et les personnages, des membres de notre propre famille ». Si vous me demandez ce que je pense de cette parlure québécoise qui nous rassemble aujourd’hui, je vous répondrais que je l’aime:
En crime, câlique, câline, tabarnouche
En carosse, calvasse, calvince, tabarouette
En maudit, mautadit, mosusse, tabaslak
En torieu, torvis, verrat, torpinouche
En batêche, batinse, bonyenne, jériboire
En cristal, cristi, christophe, câliboire
En caltor, bozwell, viargette, joual vert
En saint-crême, saint-croche, simonak, viande à chien
J’aime tellement notre parlure québécoise que j’ai envie de chanter avec vous une des ses particularités linguistiques : les mots qui se terminent en « oune ». Êtes-vous prêt pour une chanson à répondre ?
Sur une belle plage de kankoune
Y a un ti-coune qui minouche une pitoune
Quand sa propre toutoune pogne le ti-coune
Sacre un coup gougoune, sué foufoune, du ti-coune, qui minouche la pitoune, une poupoune un peu nounoune mais pas guidoune
Le Québec est la capitale mondiale de la chanson à répondre, alors envoye répondez!
Notre parlure est si efficace qu’avec un seul mot « envoye », on peut remplacer la moitié des verbes d’action. Viens chez moi (envoye à maison). Embrasse-moi (envoye un ti bec). Faisons l’amour (envoye su’l litte maudite chanceuse). Pour les moins romantiques, faisons l’amour, c’est (envoye-envoye la tite-tite-tite, envoye-envoye la tite jument…
Notre parlure québécoise est si inclusive et accommodante qu’il suffit à un immigrant de prendre une bière et de faire « igloo, igloo » pour qu’on lui chante tous ensemble (il est des nôtres…)
Vive le Québec métissé serré!
Ceux qui veulent commenter ce discours sont libres de le faire!
Si vous voulez avoir encore plus de fun (et perdre un peu de temps), amusez-vous à traduire ce discours patriotique dans un des sites de traduction en ligne. Une fois traduit en anglais, ce discours perd presque tout son sens. Encore une fois, le Québec et sa version de la langue française se distinguent… et se démarquent.
Profitez bien de cette chaude journée du début de l’été 2009 pour célébrer votre fierté d’être Québécois et de faire partie d’une société qui aspire à mieux!
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3 Responses
Sans doute l’un des plus beaux discours sur le QUÉBEC moderne que j’ai entendu !
Merci Boucar !
tres bien concu ce discours patriotique . Pour un homme qui ne vien pas d’ici il a decouvert comment nous toucher parler de biere et de sacre en nous flattant dans le sens du Poil…
Chapeau Boucar
En voilà deux qui ne font pas la différence entre un discours patriotique et flatter dans le sens du poil