Dire non à l’eau en bouteille

De l'eau bonne à boireL’eau que nous buvons, sur une base quotidienne, vient généralement du robinet et c’est tant mieux puisqu’il s’agit de la façon la plus économique, pratique et censée de s’abreuver.

En marge de l’eau disponible via nos robinets, les distributeurs d’eau embouteillée font des affaires d’or et pour cause, l’Institut Polaris note que l’eau en bouteille coûte de 240 à 10,000 fois plus cher que l’équivalent en eau du robinet et ce, même si environ le quart de l’eau utilisée dans ces bouteilles provient déjà d’eaux municipales!

Les bouteilles d’eau sont devenues un terrain d’affrontement fertile pour les environnementales mais aussi pour les citoyens qui constatent le gaspillage flagrant de ressources utilisées simplement pour se désaltérer alors que, dans plusieurs cas, un simple abreuvoir, connecté au réseau municipal, aurait suffit. Il faut savoir que les bouteilles de plastique sont fabriquées à partir de polytéréphtalate d’éthylène, un produit dérivé du mazout.

Selon l’organisation Earth Policy Institute, 17 millions de tonneaux de pétrole sont requis annuellement pour satisfaire la seule demande des États-Unis pour des bouteilles d’eau, de quoi propulser plus d’un million de voitures sur les routes de notre voisin du Sud l’année durant.

Sans grande surprise, les Américains sont d’ailleurs les plus grands consommateurs d’eau embouteillée au monde. En 2004, leur consommation à ce chapitre a atteint 26 milliards de litres soit bien assez pour fragiliser les systèmes publics d’approvisionnement d’eau en faisant de l’eau une richesse naturelle qu’on peut coter en bourse et transiger. Pour leur part, 20% des Canadiens boivent leur eau… embouteillée!

Globalement, l’eau embouteillée ne représente qu 0,2% de toute l’eau douce disponible en Amérique du Nord mais il faut tenir compte du lieu de prélèvement pour avoir une idée complète de l’impact au plan local d’un telle activité économique. Les bassins hydrographiques ne sont pas tous égaux et donc, ne peuvent pas tous suppléer aux besoins apparemment exponentiels des individus pour l’eau embouteillée.

L’eau du robinet est presque gratuite puisqu’elle ne coûte que quelques dollars par citoyen, sur une base annuelle et qui plus est, elle est sécuritaire et ne provoque aucun impact négatif sur l’environnement.

Idéalement, on laisserait tomber nos bouteilles de plastique à la faveur de contenants en acier inoxydable pour être utilisées dans des fontaines publiques, savamment dispersées là où les gens sont les plus susceptibles d’avoir soif.

La protection de l’environnement, que ce soit en évitant de consommer des bouteilles de plastique remplies d’eau ou autrement, demande toujours plus de travail et exige de nous qu’on s’implique plus activement.

Tags: eau, eau embouteillée, eau municipale, bouteilles, recyclage, pollution, environnement, plastiques

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Une réponse

  1. Plusieurs villes s’efforcent de restreindre l’utilisation d’eau en bouteille, voici quelques exemples:

    Los Angeles réduit les fonds publics destinés à l’achat d’eau embouteillée, depuis 1987.

    Les bureaux du gouvernement, à San Francisco, n’ont pas le droit d’acheter d’eau embouteillée pour leurs employés ce qui représente une économie annuelle d’environ 500k$ par année, pour la ville.

    La ville de St. Louis s’apprête également à interdire l’achat d’eau en bouteille pour ses employés avec des fonds publics, une décision déjà en vigueur dans l’État de l’Illinois, dans ses bureaux et agences.

    La ville de Chicago impose une taxe de 5 cents sur chaque bouteille d’eau vendue afin d’en décourager la consommation.

    Les villes de New York, Rome, Florence et Paris ont entrepris des campagnes pour faire la promotion de l’eau du robinet.

    Autrement dit, il y a moyen de boire de la bonne eau sans avoir à continuellement sortir son porte-feuille.

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