Loto-Québec, la riche société d’État responsable des loteries au Québec, a connu des mois difficiles, d’octobre à décembre, 2013 avec une baisse de 22,8% de ses profits.
On parle d’un profit de 363,820,000$ en 2012 qui a baissé à 280,796,000$ en 2013, soit une baisse d’un peu plus de 83 millions de dollars.
Voyons un peu les résultats comparatifs entre 2013 et 2012, via ce tableau…
(en milliers de dollars) | 2013 (274 jours) |
2012 (275 jours) |
Produits | ||
Loteries | 1 307 713 | 1 339 020 |
Casinos | 608 770 | 647 324 |
Loteries vidéo | 715 872 | 742 296 |
Bingos | 28 273 | 27 562 |
Intersecteurs | (22 561) | (24 748) |
Total | 2 638 067 | 2 731 454 |
Résultat global | 887 346 | 1 013 099 |
Pour les 3 premiers quarts d’exercice (Q1, Q2 et Q3), entre 2012 et 2013, on parle donc d’une diminution de 12,4%, ce qui est bien moins pire que les 22,8% perdus lors du 4e quart (Q4).
Voici comment Loto-Québec explique ces chiffres…
Au terme des 3 premiers trimestres de 2013-2014, Loto-Québec déclare des produits de 2,638 milliards de dollars et un résultat global de 887,3 millions de dollars. Ces données représentent des diminutions respectives de 3,4 % et de 12,4 % en regard des mêmes trimestres de l’exercice 2012-2013.
La performance de la Société reflète une tendance à la baisse observée depuis plusieurs mois dans l’ensemble de l’industrie canadienne des jeux de hasard. Ainsi, selon Statistique Canada, la dépense dans ce secteur est en recul de 3,1 % pour les 9 premiers mois de 2013.
Depuis le début de l’exercice, Loto-Québec a maintenu un contrôle serré sur les dépenses qui lui a permis de minimiser la hausse des coûts d’opération. L’augmentation des frais d’amortissement s’explique principalement par le remplacement des appareils de loterie vidéo et la modernisation du Casino de Montréal.
Déjà 44 millionnaires
Au plan commercial, le solide rendement des instantanées et du Lotto 6/49 a compensé le retard affiché parLotto Max, essentiellement causé par le petit nombre de tirages offrant un gros lot de 50 millions de dollars avec Maxmillions. La chance a continué de sourire aux joueurs de loteries, qui ont touché des lots d’une valeur de plus de 708 millions de dollars, dont 44 chèques d’un million de dollars ou plus.
Du côté des casinos, les revenus montrent un ralentissement auquel les travaux au Casino de Montréal et du Lac-Leamy ne sont pas étrangers. La fin des travaux au Casino de Montréal a toutefois produit une hausse de la fréquentation.
Quant à la loterie vidéo, ses revenus ont légèrement fléchi dans le réseau des bars et brasseries, tandis que la progression se poursuit dans les salons de jeux. On constate par ailleurs que le jeu en ligne rapporte davantage, tant pour les jeux de loterie que pour les jeux de casino. C’est également le cas pour le secteur des bingos, grâce à l’ouverture d’autres salles Kinzo.
Une période fébrile pour les casinos
Les derniers mois ont été marqués par l’achèvement des travaux de modernisation au Casino de Montréal, un projet d’une durée de quatre ans réalisé dans le respect de l’échéancier et du budget de 305 millions de dollars. Outre le passage réussi de la World Series of Poker au Casino du Lac-Leamy, la présentation du dynamique spectacle Vintage de Gregory Charles viendra bonifier l’offre de divertissement de nos casinos.
Nouveauté et tradition se sont côtoyées dans le secteur des loteries. Alors qu’un jeu éclair, Lotto Hockey, faisait son apparition dans les points de vente, le 25e anniversaire de la loterie Célébration était souligné comme il se doit. Un autre anniversaire significatif : celui de la filiale de recherche et d’innovation, Ingenio, qui a soufflé ses 15 bougies.
Enfin, une campagne sur le jeu responsable intitulée C’est toujours le hasard qui décide s’est déployée durant cinq semaines, de la fin janvier au début mars. Cette campagne grand public vise à limiter les effets négatifs de la participation aux jeux de hasard et d’argent.
En tant que Québécois, on peut se réjouir qu’un plus grand nombre de citoyens comprennent les dangers des jeux de hasard au point d’éviter d’en consommer mais en même temps, ça diminue le montant que l’État reçoit de Loto-Québec. Montant qu’il faut combler en percevant ailleurs.
Comme le jeu peut avoir des effets épouvantables sur la vie des Québécois qui y perdent de gros (et même des petits) montants d’argent, il est encourageant de voir que le message contre les jeux de hasard passe, au moins en partie.
Mais…
Les jeux de hasard en ligne, sous la gouverne de Loto-Québec gagnent en popularité et ça pourrait signifier que le jeu change de décor mais qu’il ne perd pas vraiment en popularité.
Serions-nous à la veille d’une migration d’un grand nombre de joueurs de jeu de hasard vers le web, où se trouvent de nouveaux jeux et un relatif anonymat, pour jouer?
Il faudra être attentif à la direction que prend le jeu, en ligne. C’est plus difficile de savoir qu’une personne va avoir des problèmes que lorsqu’on le voit effondré en larmes dans un couloir au Casino de Montréal, par exemple.
Loto-Québec devrait intensifier ses efforts pour attirer plus de touristes dans ses casinos, surtout celui du Lac-Leamy qui est situé juste à côté d’Ottawa.
Aussi, il serait peut-être préférable d’avoir 50 gagnants de 100,000$ plutôt qu’un seul gagnant de 5 millions de dollars, à la Loto 6/49. Ce seraient des lots plus réalistes et il y aurait beaucoup plus de gagnants, à chaque tirage. Ça pourrait aider plus de gens à se sortir de l’endettement, par exemple. Avec plus de chances de gagner un lot significatif, il y aurait assurément plus de participants et de profits, pour Loto-Québec. Enfin, c’est une idée.
Et vous, croyez-vous que Loto-Québec fait un bon travail avec ses différents produits de jeux de hasard? Utilisez-vous les services de jeux en ligne de la société d’État?