C’est lundi le 31 mars 2014 qu’est entrée en application la hausse du prix du timbre postal, au Canada.
Via cette hausse, on observe des prix plus élevés de l’ordre de 35 à 59% ce qui n’est rien pour encourager les individus ou les entreprises à utiliser le courrier postal.
Postes Canada l’a un peu évoqué mais on peut s’attendre à un passage important du courriel physique au courriel électronique, notamment via des services comme Postel qui peut contribuer à réduire les flots de courrier physique via l’envoi des principales factures de manière électronique et sécurisée.
Une fois reçu par Postel, le relevé d’Hydro-Québec, de Bell, de Vidéotron, de Visa ou de MasterCard peut facilement être sauvegardé pour un archivage numérique personnel ou imprimé, selon vos préférences.
Disons que la hausse du prix des timbres va donner un second souffle à la facturation électronique et à la livraison numérique de relevés et d’informations. Autant la société d’État croit pourvoir générer des recettes supplémentaires de 160 à 200M$ par année via l’augmentation des tarifs pour acheter des timbres, autant on sent que les utilisateurs du service postal pourraient bien user de créativité pour éviter d’y faire appel… sauf en de rares occasions où c’est absolument essentiel.
Si vous avez des rouleaux de timbres de 63 cents, attendez-vous à devoir passer à un comptoir-poste pour acheter des timbres pour 37 cents afin d’équivaloir à 1$, le nouveau tarif postal pour une enveloppe de 0 à 30 grammes.
Le prix du timbre à l’unité est donc désormais de 1$ mais lorsque vous achetez vos timbres en paquets de 10 ou en rouleaux, votre prix unitaire est de 85 cents, une économie de 15 cents du timbre.
Notons cependant que les timbres dits “permanents” continueront d’être acceptés même s’ils ont été achetés à un tarif plus bas.
Il y a 2 semaines, Postes Canada a confirmé la hausse mais en a minimisé l’impact pour les consommateurs en insistant sur le fait qu’en moyenne, les ménages canadiens achètent moins de 2 timbres par mois, “ce qui signifie que la majoration représentera des coûts supplémentaires de moins de cinq dollars par année par ménage”.
C’est techniquement vrai mais un peu tendancieux parce que les hausses sont également subies par les entreprises et celles-ci refileront la hausse à leurs clients, inévitablement. Déjà, on voit de nombreuses entreprises qui facturent un supplément pour l’envoi de courrier postal. Le mouvement va assurément prendre de la vitesse.
Et que dire des petites entreprises et des travailleurs autonomes qui devront eux-aussi tenter d’éviter l’usage du courrier postal pour éviter de “perdre” jusqu’à 1$ par envoi pour une lettre de 0 à 30 grammes, soit une facture, un relevé ou une note de suivi.
Postes Canada veut mettre fin à son inconfortable séjour financier dans le rouge et ça se comprend mais il faut se demander si en voulant aller chercher plus d’argent dans les poches de ses clients, si la société d’État ne tuera pas sa proverbiale poule aux œufs d’or en la sollicitant de manière trop importante… et d’un coup sec!
Il y a cependant un peu de lest accordé aux entreprises en ceci que les clients commerciaux qui utilisent les machines à affranchir pourront débourser 75 cents par lettre, au lieu de 85 cents (10 cents d’économisés). Une réduction de 5% sera aussi accordée, jusqu’à la fin de 2014, aux petites entreprises qui achèteront des lots d’au moins 300 timbres.
Mais la hausse demeure et ne laissera aucun client indifférent.
Reste à voir si cette hausse passera comme une lettre à la poste ou si les clients y verront un déclencheur pour communiquer… autrement.