Sans être certain que quelqu’un d’autre en ait parlé explicitement auparavant, il est clair que les idées qui suivent ont déjà été pensées par d’autres, il semble important d’exposer un plan d’aires de vie étendues, à Montréal.
D’abord, le concept d’aire de vie.
Nous vivons à peu près tous dans notre petit chez-soi. Il y a des chambres, des salles communes et des pièces fonctionnelles, comme la cuisine et la salle de bains. Il y a l’essentiel mais il manque souvent de place pour le rangement de nos papiers, de nos souvenirs et de nos bebelles, comme nos outils et nos meubles, en trop.
Dans les faits, on empile notre “trop d’inventaire” dans des endroits qui n’ont pas été conçus pour ça. Notre chez-soi devient vite encombré et notre qualité de vie en paie le prix, inévitablement. Et que dire des déménagements qui n’en finissent plus parce qu’il faut traîner tout notre pataclan!
Et si nos aires de vies étaient étendues?
De deux façons, en optimisant l’espace à l’intérieur de notre chez-soi et en même temps, en ayant accès à de nouvelles zones communes où tout le monde pourrait offrir des items pour accumuler des “blocs de participation”. Par exemple, dans cette zone commune qui pourrait prendre la forme d’une grosse cabane sécurisée et chauffée, les résidents amènent des items utiles à tous, comme des marteaux, des pelles et tout ce qui ne sert pas à l’année et qui peut être partagé. Chaque item donne un certain nombre de “blocs de participation” ce qui, en retour, donne accès à ces items qui doivent être retournés dans l’état où ils ont été pris ou encore, d’être remplacés avec un équivalent (ou mieux) s’il y a eu un bris.
Ça prendrait de la bonne volonté des résidents et si un participant abuse, il pourrait être mis à l’amende ou refusé d’accès, pour une période variable, selon la gravité de l’abus.
L’idée étant de mettre en commun des items de la vie courante dont on se sert moins souvent mais dont on a quand même besoin.
On imagine facilement “les autres” abuser de ce système mais si l’on se fie au succès des bibliothèques, on peut penser qu’il y a moyen que ça puisse fonctionner.
Dans un monde idéal, on aurait l’équivalent d’une bibliothèque, avec une carte de membre gratuite, des employés et des milliers d’items déjà achetés avec l’argent de nos taxes municipales mais ça pourrait devenir trop coûteux, pas impossible mais coûteux. Alors, si on aimerait avoir ce genre de système d’aires de vie étendues, il faudrait s’organiser autrement. Entre nous. Par nous et pour nous.
Les magasins ne seraient pas heureux de nous voir troquer le “moi” pour le “nous” parce qu’à chaque fois qu’on met des choses en commun, ils craignent de perdre au change, avec raison.
Nouvelle perspective
Si des aires de vie étendues viennent à exister, à Montréal, tous les résidents à proximité de cette aire commune qui a des aires d’entrepôt sécurisé, n’auraient plus à acheter certains items qui, par leur nature, sont plus faciles à mettre en commun.
Non-périssables (ou voués à un usage à plus long terme), on pourrait y ranger des items à un seul endroit, dans un nombre limité d’exemplaires, plutôt que de devoir forcer 25 familles à acheter un marteau, par exemple, pour ensuite devoir trouver un endroit pour ranger celui-ci. Un endroit de stockage qui aurait pu servir à quelque chose d’autre.
Dans le cas d’un entrepreneur général, on comprend qu’il aura son propre marteau, chez-lui, dans ce scénario. Qu’importe qu’il y ait des aires de vie étendues pour stocker des marteaux. C’est normal, c’est le travail quotidien de cet individu de manipuler un marteau. Dans le cas du marteau, l’aide de vie étendue serait utile à tout le monde, sauf à notre entrepreneur général en construction. Ceci dit, cet entrepreneur pourrait profiter des autres items et ainsi trouver, lui aussi, un usage réel à cette aire d’entreposage.
Ça sonne ambitieux dans un monde individualiste mais ça vaut quand même la peine d’y penser, non?