Le Plan Nord fait peau neuve avec le Plan Nord+ de Philippe Couillard mais à part quelques bonifications, il n’y a pas beaucoup de différences.
En fait, le deuxième plan n’est qu’un copié-collé du premier avec quelques investissements supplémentaires qui touchent des infrastructures qui manquent d’amour, pour ainsi dire, depuis trop longtemps. Autrement dit, du réchauffé avec un peu plus de réchauffé!
C’est Jean Charest qui nous avait annoncé son Plan Nord, au Centre des congrès de Lévis, le 9 mai 2011 et voici ce qu’il promettait:
“Le Plan Nord se déploiera en cinq plans quinquennaux sur 25 ans. Il entraînera des investissements publics et privés de plus de 80 milliards de dollars, soit 47 milliards pour les énergies renouvelables et 33 milliards pour le développement des infrastructures publiques.”
Très attrayant pour une province rongée par les dettes et la disparition rapide des emplois à temps complet au profit des emplois précaires. On connaît la suite, le PQ a gagné l’élection provinciale du 4 septembre 2012 et le Plan Nord a été poussé du revers de la main.
On se rappellera aussi que les “bleus” avaient pulvérisé les “rouges” dans toutes les circonscriptions du Nord où le Plan Nord était censé amener de l’argent neuf: 3 circonscriptions péquistes en Abitibi, 5 au Saguenay, 2 sur la Côte-Nord et même le côté d’Ungava était fidèle au PQ alors ce ne sont pas eux qui ont “embarqué” dans le Plan Nord de Jean Charest.
Au Sud de la province non-plus, on ne sentait pas d’effet Plan Nord. Plusieurs questions restaient sans réponse sur les bénéfices réels pour le Sud à financer ces grands projets dans le Nord, principalement pour le bénéfice à peu près unilatéral de sociétés étrangères (ou basées ailleurs, au Canada).
Devant l’évidence du flop monumental du Plan Nord de Jean Charest, on peut légitimement se demander ce qu’amènera le Plan Nord+ de Philippe Couillard aux Libéraux.
C’est à peu près le même plan et ça n’a pas levé la première fois. Le chef Couillard croit-il vraiment que ça va fonctionner cette fois-ci?
Pour l’instant, le Plan Nord+ a beau frapper l’imaginaire, il frappe surtout le portefeuille avec une rivière de dépenses… des milliards de dollars qu’il va ENCORE falloir emprunter sur Wall Street et repayer PLUS LES INTÉRÊTS pendant des décennies (voire plus) — normal que les Québécois aient de grosses réserves par rapport à un autre élan vers le Nord.
C’est bien beau de nous faire miroiter l’exploitation de nos ressources mais ce sera un autre épisode de PILLAGE par des sociétés étrangères qui vont se mettre des milliards de dollars dans les poches pendant qu’on avoir toutes les misères du monde à se garder un petit 100M$ en redevances, comme c’est le cas pour l’an qui vient de passer. Une grosse farce, quoi!
Et le bon Philippe veut nous faire dépenser des dizaines de milliards de dollars pour qu’on collecte des cacahuètes en redevances? Quel plan de perdant!
Un vrai plan pour le Nord, ce serait une approche de maître chez-nous où l’on prend le plein contrôle du développement de nos ressources qu’on vent ensuite, à profit, à nos propres usines de 2e et de 3e transformation qui multiplient les profits qu’on peut obtenir de ces ressources naturelles et des produits qui peuvent en découler.
Vendre nos précieuses ressources naturelles à prix de débarras comme le proposent les Libéraux qui veulent vendre au “prix du marché” lorsque le marché se porte mal, c’est financièrement suicidaire, pour les contribuables.
Ça nous prend un vrai plan conçu par des gens qui ont vraiment à cœur le développement durable du Québec.
On ne veut pas des exploitants sauvages venus d’ailleurs, on veut des cultivateurs patients et stratégiques qui aiment leur terre et qui idéalement, viennent d’ic et veulent utiliser nos richesses pour nous enrichir, nous (via une 2e et 3e transformation des ressources).
Les Québécois sont sensibles au développement du Nord du Québec mais pas pour le saccager et se ramasser avec d’immenses zones à revitaliser ou décontaminer. Qu’importe les provisions des compagnies pour ces éventualités, ce sera toujours trop peu alors il faut éviter de tout briser pour que des étrangers puissent venir faire des milliards de dollars, sur notre dos et à nos dépens.
Ce qui est le plus frustrant, c’est de voir le manque de vision des Libéraux (et des autres partis, aussi) qui insistent pour miner et “exploiter” le Nord du Québec pour en retirer, s’ils sont chanceux, entre 100 et 200M$ par année en redevances alors que le tourisme, bon an, mal an, ramène pour 8MM$ d’activité économique!
Ainsi, il serait bien plus logique de développer le tourisme dans le Nord que de laisser ouvrir des mines et des “opérations d’exploitation” des ressources naturelles! En plus, ce serait durable et hyper-payant pour les Québecois avec des investissements moins élevés en infrastructures et une rentabilité presqu’immédiate.
Imaginez un endroit où l’air est pur, l’eau est pur et la terre n’a jamais été souillée par l’homme.
C’est vendeur, comme texte d’appel pour les riches touristes de la terre qui veulent boire de litres d’eau cristalline en respirant l’air revigorant de nos zones nordiques choisies que nous pourrions transformer en “resorts du Nord” où l’expérience-nature devient un détour obligé de tous les touristes et touristes d’aventure du monde!
De l’argent touristique qui coule à flots et aucun besoin de se vendre à bas prix aux puissants lobbys miniers qui veulent prendre nos ressources, au plus bas prix.
Nous valons mieux qu’un Plan Nord+ sans saveur et sans valeur ajoutée.
Les Québécois doivent comprendre que la façon dont les Libéraux veulent développer le Nord n’est qu’une façon de plus d’endetter les Québécois pour enrichir des exploitants étrangers.
Triste mais vrai… ce serait tellement génial si les Libéraux arrêtaient de prendre les Québécois pour des valises avec leurs projets mal pensés… comme leur Plan Nord+ qui ne sera qu’un Plan Nord- pour nos finances publiques.