PKP en tant que futur président de la république souveraine du Québec?

À peu près tout le monde se pose des questions à propos de la venue de Pierre-Karl Péladeau dans la campagne électorale provinciale 2014, sous la bannière péquiste des troupes de Pauline Marois.

Objectivement, PKP représente une très grosse prise pour le Parti québécois avec sa grande expérience du monde des affaires, à la tête de Quebecor, inc. (depuis 1999), l’empire fondé par son père qui nous a quitté en 1997.

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Résolument multi-millionnaire, sa fortune pourrait s’élever de 1MM$ s’il devait (un jour) vendre ses quelque 25% d’actions ordinaires (et 75% d’actions de contrôle) dans Quebecor alors il ne se lance pas en politique pour un salaire de ministre —parce qu’il est « ministrable », selon Pauline Marois qui cherche à se constituer une « équipe économique »— alors qu’est-ce qui l’a convaincu de sauter dans l’aventure de la politique provinciale?

Il y a encore une dizaine de jours, Pierre-Karl Péladeau niait (avec le mot « non ») son intérêt à se présenter comme candidat. Et là, on le voit aux côtés de Pauline Marois parler d’économie, d’espoir et de souveraineté.

Comme coup de théâtre, c’est réussi!

Mais on ne sait toujours pas ce qui a pu pousser PKP à se porter candidat pour le PQ, dans St-Jérôme. Est-ce vraiment pour concrétiser (et négocier avec Ottawa) une éventuelle indépendance, au nom d’une province qui aurait voté oui à un référendum?

Hummm… c’est noble (pour la cause) mais il y a probablement plus que ça.

Certains parlent des 24% de la Caisse de dépôt et de placement qui pourraient être maintenus, voire bonifiés en échange de la venue de PKP au PQ mais ça, c’est de la spéculation, pure et simple!

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D’autres disent que Pauline Marois ressent l’usure politique et qu’elle préfèrerais aller profiter de ses millions sous le chaud soleil du Mexique, question de se faire oublier des millions de Québécois qui veulent toujours savoir c’était quoi « le deal » entre son mari, Claude Blanchet et la FTQ.

Selon ce scénario, Pauline passerait le pouvoir à Pierre-Karl qui serait en position de devenir premier-ministre ou encore, si le référendum devait déjà avoir été tenu et gagné par le camp souverainiste, le tout premier président de la toute nouvelle république du Québec!

On pense à une république parce qu’en tant que structure politique, ça semble correspondre à l’idéal exprimé par certains militants souverainistes mais là, on est en train de mettre la charrue devant les bœufs. Le but de l’exercice, ici, c’est d’évaluer l’intérêt de l’hypothèse de la venue de PKP au PQ pour devenir le futur président du pays.

Pourquoi se poser la question à propos de ce scénario?

Parce que c’est assez difficile de s’imaginer un multimillionnaire comme PKP qui quitte son confort dans le privé pour venir tout risquer, en politique provinciale.

Y a-t-il un « deal » qui a motivé PKP à faire le saut au PQ, en tant que candidat?

Bien malin celui qui en sait plus que la moyenne des ours. En ce moment, PKP parle abondamment de souveraineté parce que c’est destiné à le souder à la base militante du PQ qui rêve d’un pays. Ça semble d’ailleurs fonctionner parce que des milliers de militants péquistes auraient appelé à l’exécutif du parti pour faire du bénévolat!

Mais…

Ceux qu’il faudra convaincre de la pertinence de Pierre-Karl Péladeau en tant que futur leader de la Souveraineté du Québec constituent un groupe qui dépasse largement la base militante qui vénère facilement quiconque les fait si habilement rêver à un nouveau pays.

Il faudrait convaincre 50% + 1 électeurs, dans le cadre d’un 3e référendum.

Et encore là, on ne sait même plus si ce sera assez pour « satisfaire » aux exigences du fédéral qui pensait à un pourcentage plus élevé, comme 67%, ce qui n’a aucun sens mais qui pourrait quand même être exigé (pris isolément, cette propension à ne pas respecter le 50% + 1 s’avère inquiétante parce qu’il n’y a pas que les référendums qui utilisent cette formule mais à peu près tous les votes, en société).

Alors, vous y croyez à cette éventualité que PKP prenne les rennes du Parti québécois et peut-être, par la suite, du Québec-province ou du Québec-pays?

PKP en tant que président d’un Québec Souverain?

PKP en tant que négociateur avec le fédéral, afin de départager ce qui nous revient et ce qui nous glisse entre les doigts, advenant un référendum gagnant?

Ce qui fait l’unanimité, c’est l’omniprésence de Pierre-Karl Péladeau dans les médias, depuis l’annonce de son entrée en politique.

Patron qui a une réputation peu enviable, Souverainiste-briseur-de-pays et actionnaire devant se départir de Quebecor s’il devait devenu député dans St-Jérôme, PKP n’a pas fini de faire jaser.

Qu’on l’aime ou non, le personnage semble plus grand que nature et son passage en politique ne fait qu’ajouter au mystère entourant celui qui possède un empire de presse au Québec et qui jure ne pas vouloir s’en servir pour arriver à ses fins.

Clairement, la campagne électorale provinciale 2014 nous offre de grandes surprises alors qu’elle s’annonçait un peu terne. PKP a tout de même une consolation devant le barrage d’opposition à son passage en politique, à savoir que ça fait vendre des journaux!

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