Pour lancer des projets d’affaires ou pour faire progresser des entreprises existantes, la proximité d’une bourse (parquet d’échanges) pour y transiger des actions peut faire toute la différence.
Bien sûr, via le web, on peut se faire voir et valoir sur des marchés boursiers “étrangers” mais une bourse locale demeure un catalyseur de capital éminamment efficace, surtout lorsqu’elle est administrée selon les règles (explicites ou non) de la société qu’elle dessert.
Les ex-propriétaires de la Bourse de Montréal qui ont accepté de se faire acheter (certain diront “avaler”) par la puissante Bourse de Toronto ont réalisé un gros profit — tant mieux pour eux. Cependant, la perte de la Bourse de Montréal a eu un effet passablement négatif et durable à ce jour sur les investissements dans nos entreprises locales.
Est-ce que Montréal se fragilise en laissant filer (vers Toronto, dans ce cas-ci) certains des meilleurs outils dont elle dispose pour faire circuler localement les flux de capitaux disponibles?
Les réponses varient selon ceux à qui vous en parlez mais bon, lorsqu’une bourse quitte une ville, on sait que ça ne paraît pas bien. C’est d’ailleurs surprenant qu’un autre marché d’échanges n’ait pas encore pu voir le jour dans la métropole pour relancer les “échanges capitaux/actions” sur une base plus locale mais on se doute que l’inévitable lobbying de la bourse torontoise couplé à une lourdeur réglementaire absurde condamne un tel projet à l’échec avant même d’avoir essayé.
C’est ainsi que les entreprises montréalaises à la recherche de capitaux doivent partir pour… Toronto, Vancouver, New York ou ailleur, selon le domaine d’activité à capitaliser.
Pour une ville ayant jadis été aussi puissante que Montréal, c’est une humiliation qui ne se chiffre pas sur un bilan et ne paraît pas dans un chiffrier. Une bourse locale est une symbole — la Bourse de Montréal, du temps où elle a contribué à enrichir le Québec, a favorisé l’émergence d’entreprises francophones bien capitalisées mais aujourd’hui, les entrepreneurs francophones doivent obligatoirement faire leur “pitch” en anglais —et à l’extérieur du Québec— s’ils souhaitent être écoutés… et financés.
Qu’est-ce qui est arrivé à Montréal pour que les dirigeants de nos grandes entreprises les vendent au plus offrant, en se ménageant de généreuses commissions, au passage?
Où est la fierté de diriger une grande entreprise québécoise?
Les Montréalais sont ouverts sur le monde -mais- n’ont-ils pas aussi le droit d’affirmer leur souveraineté économique plutôt que leur asservissement aux banquiers (lire: requins) de Bay Street, à Toronto?
L’à-plat-ventrisme, devant la toute-puissante Bourse de Toronto, n’annonce rien de bon pour les gens d’affaires Montréalais qui recherchent du capital pour leurs projets. Plusieurs entrepreneurs francophones choisissent maintenant d’éviter l’entrée en bourse de leur “bébé” tant ils se sentent loin de Toronto, physiquement, bien sûr mais aussi sur le plan des valeurs.
Est-ce que Montréal serait en train de s’éloigner de la sphère financière canadienne?
À vous d’y répondre — votre lecture de l’actuel vide boursier à Montréal vaut la mienne et même, celle des experts mais ce serait naïf de penser qu’une métropole qui a eu une bourse depuis 1832 et qui, depuis 2007, n’en a plus est demeurée la même, en tous points.
Montréal mérite d’avoir les outils pour regarder Toronto droit dans les yeux, en tant qu’égal, rien de moins.
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