L’impact des sables bitumineux

En tant que Canadien, on peut difficilement ignorer ce qui se passe, en ce moment, dans le nord de l’Alberta où la forêt boréale est complètement rasée pour faire place aux mines à ciel ouvert, conçues pour l’exploitation massive des sables bitumineux.

De nombreux Albertains ont déjà sonné l’alarme en qualifiant ce gigantesque développement industriel…

  • de cicatrice à la surface de la Terre;
  • d’olocauste écologique;
  • de projet le plus destructeur sur Terre.

Force est d’admettre qu’il « se passe des choses » dans cette lointaine province de l’ouest puisque, vu d’en haut (en avion), le nord de l’Alberta ressemble à un immense désert de mines, de poussières contaminées, de cheminées sales et de lacs artificiels un peu improvisés où les pétrolières rejettent leurs eaux toxiques.

En ce moment, 500 km carrés sont affectés par le développement minier. Il s’agit de la taille de l’Île de Montréal. Mais il y a pire parce que les pétrolières se sont déjà fait céder pour 3,400 km carrés de surface exploitable afin d’y lancer leurs futurs projets d’exploitation des sables bitumineux.

Ainsi, on peut voir qu’au cours de la prochaine décennie, près de sept fois plus de territoire sera affecté par l’exploitation sauvage du territoire albertain afin d’y produire ce que plusieurs appellent déjà du « pétrole sale » — ouch!

Pour l’heure, 1,3M de barils de pétrole sont produits chaque jour mais l’industrie compte tripler cette production, d’ici 2020.

Lorsqu’on parle de l’exploitation des sables bitumineux, voici les principales étapes…

  • Extration — Impact au sol
    • Pour extraire le bitume du sable, il faut raser la forêt boréale et creuser des mines à ciel ouvert;
    • En ce moment, la surface affectée est de 500 km carrés mais on sait déjà que cette surface sera multipliée de près de sept fois, au cours des prochaines années;
    • Le sable bitumineux récupéré par les pelles électriques est envoyé, par camion, jusqu’au broyeur.
  • Séparation — Impact sur l’eau
    • Pour séparer le sable du bitume, on ajoute de l’eau chaude et sans surprise, il faut une énorme quantité d’eau fraîche, soit en moyenne de 2 à 5 barils d’eau par baril de pétrole;
    • L’eau sale ainsi produite va ensuite dans des bassins de décantation (les fameux lacs artificiels);
    • Aucun organisme vivant ne survit dans ces lacs artificiels, à l’exception de quelques bactéries — c’est dire la concentration de la toxicité des eaux rejetées;
    • Les experts craignent les fuites dans les eaux souterraines ou la rupture d’une digue qui empoisonnerait (pour très longtemps) la rivière Athabasca.
  • Traitement — Impact sur l’air
    • Le bitume brut, très visqueux, est envoyé dans les « unités de valorisation » où l’on y ajoute des diluants pour obtenir un pétrole de synthèse;
    • À ce moment, de nombreux polluants atmosphériques sont relâchés dans l’air, notamment…
      • le dioxyde de carbone (CO2);
      • les composés organiques volatils (COV);
      • l’oxyde ‘azote (NO);
      • l’oxyde de souffre (SOX).
    • Tous ces polluants atmosphériques font augmenter les gaz à effet de serre ainsi que les pluies acides.

Il faut savoir que pour chaque baril de pétrole produit, en Alberta, il faut creuser quatre tonnes de sol, deux tonnes de mort-terrain et deux tonnes de sables bitumineux — c’est vraiment catastrophique, pour l’environnement.

Les impacts sur la santé se font sentir partout dans le Nord albertain. Par exemple, dans le petit village de Fort Chipewan, en aval des industries, on compte une grande quantité de contaminants provenant de la rivière Athabasca. Les indiens du village deviennent des victimes de cancers rares et soutiennent, malgré des études contradictoires, que ce sont les sables bitumineux qui les tuent à petit feu. Qu’ils aient raison ou non, il ne fait aucun doute que les installations titanesques d’extraction, de séparation et de traitement des sables bitumineux n’aident pas à rehausser la qualité de leur environnement ou de leur santé.

L’Alberta, avec ses 149,000,000 kilomètres carrés de sous-sols (la taille de la Floride) où se trouvent des sables bitumineux n’a pas fini de faire parler d’elle parce que les transnationales étrangères entendent bien « maximiser leurs investissements », qu’importe l’impact sur l’environnement, la santé ou la société.

Ce qui est certain, c’est que le nord de l’Alberta sera méconnaissable lorsque les milliardaires du pétrole auront fini de se servir et il ne faudra probablement pas compter sur leur collaboration pour nettoyer cet immense gâchis qui, fort probablement, incombera aux générations futures.

En ce sens, il est probable que les Albertains d’aujourd’hui soient en train de laisser la pollution, la désolation et l’effondrement de l’économie provinciale à leurs enfants.

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Une réponse

  1. C’est catastrophique et les Albertains se tirent dans le pied et même dans les deux pieds

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