Moins de 2 heures après la fermeture des bureaux de votes, c’est confirmé, les Libéraux de Philippe Couillard formeront la 41e législature à l’Assemblée nationale.
Même si plusieurs votes restent à être comptés au moment de publier ce billet, ça ne changera rien à la nature du gouvernement, soit du rouge pour plus de la moitié de la Chambre.
Autant on félicite Philippe Couillard et ses candidats devenus députés qui ont gagné la campagne électorale dans leur circonscription, autant on félicite aussi ceux des autres partis, PQ, CAQ et QS qui ont également gagné.
Sur les 840-quelques candidats qui ont livré bataille, seulement 125 auront le privilège de représenter les Québécois de leur coin de la province et ça rappelle à quel point, dans le système électoral actuel, les petits partis et les indépendants n’ont absolument aucune chance de faire élire un député ce qui, pour plusieurs, constitue un déni de représentation pour ceux qui voudraient faire rayonner des idées alternatives.
Mais ce ne sont pas les Libéraux qui se plaindront de l’actuel système électoral qui les a avantagé au point de leur permettre d’obtenir un gouvernement majoritaire, haut-la-main.
On va se dire les vraies choses, les Péquistes auront une nuit inconfortable à penser à tout ce qu’ils ont perdu, comme appui, en seulement 5 semaines de campagne.
La sortie pro-référendaire de Pierre-Karl Péladeau (qui a été élu) et l’écœurement perceptible en regard des chicanes sur la Charte des valeurs que Bernard Drainville (qui a été réélu) n’a pas su vendre aux Québécois a fait vraiment mal. Pauline Marois a fait un très bonne campagne mais le “deal” de son mari Claude Blanchet a dégoûté plusieurs contribuables qui trouvaient qu’il évitait soigneusement de s’expliquer.
Finalement, le couple Marois-Blanchet n’aura pas eu à aller s’expliquer devant une commission parlementaire à propos du “deal” avec la FTQ mais avec les Libéraux au pouvoir, il se pourraient qu’ils soient quand même obligés de le faire alors est-ce que cette élection en valait vraiment la peine? À postériori, les Péquistes auraient dû se tenir tranquilles et NE PAS déclencher d’élection parce que le parti a perdu des plumes qu’il devra attendre 4 ans avant de tenter de reprendre.
Ayoye… grosse déception pour les Péquistes mais grosse performance pour les Libéraux qui doivent tellement jubiler.
Malgré l’épouvantable corruption liée à la construction durant les 9 ans de pouvoir des Libéraux, les Québécois qui sont réputés pour avoir la mémoire courte se sont bousculés aux urnes pour élire (ou réélire) certains des 18 candidats libéraux qui avaient les deux mains dans l’appareil gouvernemental à l’époque des scandales en devenir, notamment dans le domaine de la construction.
Ça en dit long sur l’indignation à vitesse variable d’une vaste proportion de Québécois ou encore, leur état de panique devant la possibilité d’un autre référendum (encore merci à PKP d’avoir ramené cet enjeu au premier plan… au pire moment possible). Mais bon, le peuple a toujours raison alors c’est Philippe Couillard qui a ramassé la mise!
L’ampleur de la victoire Libérale fait aussi oublier la relativement bonne performance de la Coalition avenir Québec qui a obtenu plus de 20% des voix, ce qui lui garantit d’être reconnu comme un parti officiel, à l’Assemblée nationale… avec les centaines de milliers de dollars par année, qui viennent avec ce statut.
François Legault avait de bonne idées et le bon message, soit celui de soulager les familles du fardeau fiscal et de la bureaucratie byzantine du Québec. Cependant, les appels soutenus de La Presse et du journal The Gazette à voter “libéral”… et les moutons ont suivi leur berger!
Mais c’est vrai que les Péquistes ont très mal lu le pouls de l’électorat.
Tellement qu’on peut penser que la victoire libérale est en grande partie dûe à la cuisante défaite péquiste. Le gain des uns vient en grande partie de la perte des autres.
La soirée électorale n’est pas encore terminée mais le résultat ne changera pas… pour 4 longues années… libérales… majoritaires.