Dès leur plus tendre enfance, les enfants sont assiégés de plastique.
Ils sont allongés dans un fauteuil en plastique, ils mâchent une tétine en plastique avec ou sans biberon, jouent avec des jeux en plastique et roulent sur un tapis de sol… en plastique, toujours.
Le problème est que ces objets perdent des microplastiques et que les enfants les avalent à longueur de journée.
Les premières selles des nourrissons seraient-même chargées en microplastiques, c’est là un drapeau rouge.
Et ça ne devrait pas être une surprise puisque les bébés goberaient tous les jours près de 83 000 nanogrammes par kilo de poids corporels de polytéréphtalate d’éthylène (PET) et 860 nanogrammes de polycarbonate (PC).
Le PET est un polymère obtenu par la condensation de deux substances chimiques:
- l’acide téréphtalique ou acide benzène-1,4-dicarboxylique. On l’obtient à partir de dérivés du benzène qui est un hydrocarbure, classé cancérigène par le CIRC.
- l’éthylène glycol est un liquide que l’on obtient à partir de l’éthylène, un hydrocarbure. L’éthylène glycol a révolutionné l’aéronautique parce qu’il a remplacé l’eau comme liquide de refroidissement dans les moteurs.
Ces hydrocarbures sont très bien pour les moteurs ou pour l’industrie. En revanche, ils n’ont rien à faire dans la bouche d’un bébé.
Ceci dit, le PET est un matériau léger et résistant, plutôt facile à recycler que l’on présente même parfois comme écologique en raison, justement, de sa recyclabilité.
En réalité, aucun plastique n’est réellement “écologique”.
Ces matériaux utilisent du pétrole, c’est-à-dire des molécules végétales mortes depuis des millions d’années.
Bien sûr la planète Terre peut s’accommoder de ces substances parce que le temps joue pour elle mais ce n’est pas le cas des êtres humains vivants.
Or vous trouverez du PET dans les bouteilles, les flacons, le rembourrage de coussins, les peluches, les ustensiles de cuisine, les vêtements et les jouets des bébés. Même les adultes en trouvent, par exemple, dans leur carte de crédit “en plastique” qui en contient.
Du coup, l’enfant se trouve entouré de plastiques et il en ingère, quotidiennement.
Quels sont les effets sur sa santé?
Le phénomène, quoique très répandu, n’a pas encore été très étudié chez les humains.
Toutefois, chez les animaux de laboratoires, et notamment chez les souris, la présence de nanoplastiques de polystyrène pose de nombreux problèmes de santé:
- troubles respiratoires;
- inflammation;
- perturbation du cycle de vie des cellules.
Peut-on imaginer qu’il y ait ce genre de problèmes également chez les humains?
La science n’aurait pas encore tranché.
A priori, si on les retrouve dans le méconium des nourrissons, c’est-à-dire leurs premières selles, c’est que les microparticules de plastique traversent tout leur système digestif. C’est donc une exposition totale et dès le plus jeune âge.
Ces microparticules de plastique ont donc nécessairement une influence sur le système endocrinien et les défenses immunitaires du bébé.
La problématique du biberon
Pour éviter une exposition trop massive aux nourrissons, la première chose à faire est donc d’écarter les dangers les plus évidents.
Sachez que les biberons en plastique pourraient relâcher jusqu’à 16 millions de microparticules.
Et le micro-ondes qui chauffe (et perturbe) le lait du biberon aurait un effet démultiplicateur. Il faut donc, à tout prix, privilégier les biberons en verre et préférer le bain-marie pour faire chauffer ceux-ci.
Et l’eau du robinet, qu’en est-il?
L’eau du robinet, même si elle est nettoyée par les autorités sanitaires municipales, serait polluée à hauteur de 83% par des particules de plastiques…
Ce n’est cependant pas vraiment une surprise.
Les microparticules de plastique sont partout, même là où on ne les soupçonnerait pas… comme dans l’eau.
Ainsi, des chercheurs d’une institution Canadienne, Ocean Wise, estiment que les lave-linges sont en grande partie responsables de la pollution des eaux, en regard particules de plastique.
Ces électroménagers que tout le monde utilise produiraient 533 millions de microfibres, soit 135 grammes de plastique sur le continent Nord-Américain. Cela ferait un total de 878 tonnes de microplastiques directement déversés dans les rivières puis les océans.
Toutes ces particules proviennent des vêtements synthétiques.
Or, des lave-linges, il n’y en a pas qu’en Amérique du Nord. En fait, il y en a presque partout dans le monde…
À terme, il se pourrait que des règles doivent être considérées pour limiter la pollution des plastiques.
Que faire pour se protéger – et protéger les bébés – du plastique?
En attendant, vous pouvez prendre quelques bonnes habitudes pour protéger votre famille ou vos proches et leurs bébés, soit:
- Évitez les fibres synthétiques, incluant les vêtements avec des PET et d’autres plastiques;
- Mettez du charbon ou des billes de porcelaine dans vos carafes d’eau. Ainsi, de nombreuses particules d’hydrocarbures ou de plastique y seront piégées et du ce fait, vous en buvez moins.
- Évitez de consommer de l’eau en bouteille en plastique et ce, aussi bien parce que l’eau est contaminée par du plastique et aussi pour éviter que la bouteille ne pollue. En effet, le recyclage du plastique n’est jamais parfait. Il ne s’agit pas d’un matériau biodégradable. On utilise du vieux plastique que l’on mélange avec du neuf. C’est un recyclage partiel. Par ailleurs, il y a toujours une limite au nombre de recyclages qui peuvent être effectués avec ces matériaux.
- Faites attention au choix de vos moquettes et tapis puisque certains contiennent du PET qu’un bébé pourrait ingérer, au moment où il ramperait, dessus;
- Faites attention aux jouets que vous offrez. Préférez des jouets sans plastique, même si ce n’est pas évident.
Source / inspiration: Julien, en lien avec une pétition dans Les lignes bougent.