Les Canadiens dont le travail dépend des exportations peuvent -enfin- souffler un peu avec la descente relativement rapide du huard à 84 cents US depuis son sommet, en novembre 2007, à 110,3 cents US.
Le dollar s’était alors mis à monter très rapidement, en seulement trois mois, depuis la fin de l’été 2007 pour atteindre son sommet qui, disons-le, a passablement secoué nos entreprises exportatrices, notamment nos manufacturiers.
Au cours des derniers jours, notre huard a parfois perdu plusieurs cents… par jour! En fait, le vendredi 10 octobre 2008 en après-midi, le huard a cédé 4,87 cents US, d’après le pupitre des devises de la Banque de Montréal. Il s’agissait du plus important recul quotidien de son histoire.
Mais au cours de cette journée, à peine quelques minutes après avoir touché ce creux, la devise canadienne a repris son envol pour limiter (un peu) les dégâts en clôturant la séance à 84,69 cents, en baisse de 2,59 cents US.
Malgré tout, il s’agissait d’une importante chute quotidienne comparativement aux mouvements habituels. Le huard a perdu plus de 9 cents depuis la fin de septembre 2008 alors qu’il s’échangeait alors sous la barre des 94 cents US.
En gros, le dollar canadien a perdu plus du quart de sa valeur depuis qu’il a atteint son sommet de tous les temps, à 110,3 cents US. La perte d’altitude du huard pourrait, selon les experts, s’expliquer en partie par…
- l’impact de la chute des matières premières, particulièrement le pétrole;
- la faiblesse des économies dans le monde; et
- des inquiétudes quant à la possible influence de la crise du crédit sur les banques canadiennes.
Qui plus est, une note économique de la Banque Scotia affirme que la devise canadienne “ne montre aucun signe de vouloir mettre fin � sa série de reculs contre le dollar américain” — si le huard continue de s’échanger aux niveaux actuels, il fera grimper le coût des importations, pour tous les Canadiens.
Il faut cependant se réjouir du répit qu’un dollar moins fort donnera aux fabricants canadiens qui peinent depuis 2 ans puisque la vigueur de notre devise a fait grimper (bien malgré eux) le prix de nos exportations…
- de bois d’œuvre;
- de papier journal;
- de machinerie; et
- de meubles.
En fait, tous les produits canadiens vendus sur le marché américain ont dû s’ajuster et avec un dollar canadien qu’on annonce sous les 80 cents US d’ici décembre 2008, nos exportateurs auront l’occasion de se refaire une santé.
Évidemment, même si nos matières premières sont moins en demande aux États-Unis, notamment en raison de la crise qu’ils traversent, il nous faudra trouver de nouveaux débouchés payants… ailleurs. Les exportateurs sont d’ailleurs invités à faire preuve de créativité pour soit transformer davantage leur “ressource brute” ici, soit l’exporter ailleurs pour un prix équivalent (aux États-Unis) ou supérieur.
Martin Lefebvre, économiste principal au Mouvement Desjardins, dit que la baisse du prix des métaux exerce une pression sur le dollar canadien, éclipsant toute reprise de la devise à court terme. Il ajoute cependant qu’une récession sévère est peu probable — la Banque du Canada pourrait simplement baisser ses taux pour contrer tout ralentissement économique… mais comme on le voit chez nos voisins du Sud, cette approche a ses limites.
Il s’agirait d’une conjoncture passagère et en ce sens, la devise canadienne pourrait reprendre des forces, à plus long terme. Cette fois-ci, nos manufacturiers-exportateurs devraient faire des réserves pour parer à cette éventualité et éviter d’être pris de vitesse, comme à la fin de 2006.
Les consommateurs, pour leur part, devraient en profiter pour faire entrer au Canada les soldes qu’ils pourraient détenir en devises étrangères, notamment en dollars américains, pour profiter d’un généreux taux de change.
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