Fleuve St-Laurent à Montréal

Protéger notre fleuve St-Laurent contre Énergie Est

Si le fleuve St-Laurent devait, un jour, être victime d’une marée noire émanant de l’oléoduc que veut construire TransCanada, avec son projet Énergie-Est, c’est environ 2 millions de Québécois qui n’auraient plus accès à de l’eau potable.

Ça créerait une situation sans précédent au Québec à savoir que le pétrole sale de l’Alberta ne flotte pas alors  l’éventuel nettoyage serait extrêmement difficile, surtout s’il faut retirer celui-ci des fonds marins.

En clair, notre fleuve serait contaminé, sans réel espoir de pouvoir le nettoyer.

De là, la catastrophique marée noire nous couterait des dizaines de milliards de dollars en tentatives de nettoyage mais aussi, en coûts sociaux pour trouver une source alternative d’eau potable pour des millions de Québécois.

Ne négligeons pas de souligner l’effondrement de l’économie qui s’ensuivrait et au premier chef, la valeur des maisons qui fléchirait, à la baisse. Après tout, combien vaut une maison si l’eau qui y parvient est empoisonnée? À peu près rien et c’est là que le Québec s’en va avec Philippe Couillard et ses Libéraux provinciaux qui donnent à penser que l’oléoduc de pétrole sale des Albertains sera le bienvenu de passer aux abords et sous notre majestueux fleuve St-Laurent.

En plus, nous n’utiliserions même pas le pétrole sale de l’Alberta qui circulerait dans cet oléoduc parce que nous n’avons aucune raffinerie, au Québec, capable de le raffiner (pour en faire de l’essence). En amenant le pétrole chez Irving, au Nouveau-Brunswick, via le Québec, on comprend que TransCanada et Irving sont des partenaires et se positionnent pour se remplir les poches, avec ce projet tandis qu’au Québec, on prend d’énormes risques sans recevoir de contrepartie. Une grosse arnaque, quoi.

Le pétrole qui arrive au Québec nous parvient, d’ailleurs dans le monde (selon les données publiées, en 2012)…

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Ce pétrole sale, en provenance de l’Alberta, n’est pas pour les Québécois, c’est pour des “marchés extérieurs”.

Mais on s’enligne pour sacrifier notre fleuve pour favoriser “les autres”.

Assez dingue, comme projet, vous en conviendrez!

Entre de l’eau propre et potable pour les Québécois ou l’enrichissement à peu près unilatéral d’étrangers, Couillard et ses complices ont-ils un compas moral suffisamment bien aligné pour faire le bon choix, dans le meilleur intérêt des Québécois?

De la folie

Les Québécois ne veulent rien savoir d’un oléoduc qui menace leur approvisionnement en eau potable et pourtant, les politiciens font la sourde oreille pour mieux se consacrer aux intérêts financiers d’une cabale de milliardaires (pour la plupart étrangers, comme Exxon et Shell) qui opèrent en Alberta.

L’oléoduc d’Énergie Est, ce n’est pas l’intérêt des Canadiens, c’est l’enrichissement des transnationales étrangères. Grosse différence. Il y a quelques compagnies canadiennes mais la majorité sont étrangères. Pire, même si une compagnie pétrolière est canadienne aujourd’hui, elle peut être américaine ou chinoise, demain matin.

Il ne faut donc pas se laisser berner par les appels à la solidarité canadienne, c’est un gros show de boucane!

La Colombie-Britannique et les États-Unis ont dit non à cet oléoduc sale et là, on reçoit des indices inquiétants de l’entourage de Philippe Couillard comme quoi ça pourrait être le Québec qui plierait devant les milliardaires de l’Alberta.

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Et on ne recevrait aucune redevance, pour laisser passer ce danger environnemental permanent. Pas une cenne noire!

Un oléoduc de pétrole sale tout le long de notre fleuve St-Laurent, c’est carrément de la folie.

Pour mieux comprendre l’importance de notre fleuve St-Laurent et le danger d’y laisser installer un oléoduc, voici un extrait provenant d’une publication du groupe Ensemble contre les sables bitumineux:

Le système hydrographique du St‑Laurent, incluant les Grands Lacs, figure parmi les plus importants au monde.

Sa superficie de 1,6 millions de kilomètres carrés le classe au 3e rang en importance en Amérique du Nord, après ceux du Mississippi et du Mackenzie. Il draine plus de 25% des réserves mondiales d’eau douce et influence les processus environnementaux du continent nord‑américain.

Des Grands Lacs à l’océan Atlantique, le St‑Laurent s’étend sur quelque 1600 kilomètres et c’est quelque 60% de la population québécoise qui vit sur ces rives.

Il traverse le Québec d’ouest en est et recueille les eaux de 244 affluents.

Le Saint‑Laurent constitue également un écosystème unique d’une grande richesse biologique. De nombreuses espèces d’oiseaux, de poissons et de plantes y vivent. Cet écosystème est d’ailleurs reconnu mondialement.

Cette reconnaissance se traduit par ses quatre zones humides d’importance (RAMSAR), sa Réserve de la biosphère reconnue par l’UNESCO, soit le lac St‑Pierre, et son site du Patrimoine mondial de l’UNESCO, le Parc de Miguasha.

De même, le Saint‑Laurent, son littoral et ses 600 îles comptent plus de 500 sites d’aire protégée, soit 20% des sites d’aire protégée du Québec.

Par conséquent, pour toutes ces raisons, il s’avère évident que le fleuve St-Laurent est l’un des pires endroits pour transporter des cargaisons de sables bitumineux. Un pétrole qu’on sait beaucoup plus difficile à éliminer du milieu naturel et beaucoup plus toxique. Un pétrole fabuleusement difficile à récupérer puisqu’il ne flotte pas comme le pétrole conventionnel.

Si vous n’êtes pas d’accord avec la spoliation de notre beau fleuve St-Laurent, vous devez vous manifester et dire NON, haut et fort.

En ce moment, le gouvernement libéral majoritaire de Philippe Couillard refuse d’entendre le camp du NON au projet d’oléoduc et c’est très inquiétant.

Regardez avec vos yeux et parlez avec votre cœur.

À commencer par cette photo de la majestueuse rivière des Outaouais, un confluent du fleuve St-Laurent qui sera traversé par l’oléoduc Énergie Est, advenant sa réalisation.

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Sérieusement, prenez le temps de bien regarder cette photo.

Vous imaginez si cette formidable source d’eau douce était souillée, à jamais, par l’oléoduc Énergie Est?

Pensez-vous vraiment que l’Alberta paierait des milliards de dollars pour nettoyer leur dégât? Pour compenser les millions de Québécois qui n’auraient plus accès à de l’eau potable?

Bien sur que non, ils prendraient des semaines à “mesurer l’étendue des dégâts”, ce qui est assez long pour empoisonner la flore, la faune et les humains.

Réalisez que le combat contre Énergie Est est en fait un test pour voir si au Québec, on a encore assez de jugement pour savoir ce qui est bon pour nous et Énergie Est ne nous amène RIEN de bon.

Absolument rien.

Même les emplois pendant la construction de plusieurs tronçons de l’oléoduc n’amèneraient pas même une fraction des couts qu’un éventuel nettoyage de pétrole sale nous incomberaient. À nous. Une toute petite partie à TransCanada mais l’essentiel à nous.

En ce moment, aux États-Unis, il y a plus d’emplois et d’investissements dans l’énergie solaire que dans le pétrole. C’est la même chose en Europe et même, en Chine.

Le pétrole, c’est le passé. Les nouvelles énergies propres sont notre avenir. Pourquoi miser sur le passé, au Québec?

L’exploitation des sables bitumineux figure parmi les plus grands pollueurs, dans le monde. C’est déjà un désastre écologique qui aura des répercussions sur le territoire albertain pendant des 100aines d’années — non, à Énergie Est!

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Regardez les centaines de sites miniers encore contaminés que notre gouvernement du Québec doit payer, dans les milliards de dollars, pour décontaminer. Un autre désastre, déjà avéré, celui-là.

Évitons de laisser Énergie Est venir menacer l’eau potable de notre fleuve St-Laurent et des centaines de rivières et plans d’eau de la vallée du St-Laurent que ce tuyau doit traverser.

Ne courrons pas à notre perte, refusons le plan foireux d’Énergie Est.

Entre l’eau potable et l’enrichissement des étrangers, notre choix doit être clair et sans appel, en faveur de l’eau potable.

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Une réponse

  1. Voici un excellent commentaire écrit par Nathalie Maynard, dans Facebook.

    En ce qui concerne le projet de Transcanada : Le Québec consomme en moyenne actuellement autour de 350 000 à 370 000 barils de pétrole par jour. On est loin du 1.25 millions de barils quotidien avec le projet Énergie Est, qui viendrait s’ajouter aux 300 000 barils de pétrole de l’Ouest et du Midwest américain que Endbridge nous envoi déjà par le vieil oléoduc de la ligne 9b depuis la fin 2015.

    Rappelons aussi qu’avec ces projets d’oléoduc, on devra aussi rapporter par trains, pour le retour de Saint-John vers l’Alberta, autour de 300 000 barils de produits diluants hyper-toxiques pour le transport du pétrole des sables bitumineux.

    Selon les informations obtenues par le BAPE, plus de 82 % du pétrole qui transiterait par le projet d’oléoduc Énergie Est irait pour l’exportation. Autour de 100 000 à 150 000 barils seraient réservés pour nos raffineries et 50 000 pour la raffinerie Irving au N-B. Donc TransCanada réduira de très peu nos importations provenant d’ailleurs, entre autres parce qu’il se vend normalement plus cher le baril à l’étranger et qu’à l’échelle mondiale, le brut lourd/extra-lourd se raffine principalement au Texas et en Louisiane.

    Malgré le fait que l’on reçoive aussi du pétrole plus léger, les deux raffineries qu’ils nous restent, et même en incluant la raffinerie Irving du N-B, n’ont évidemment pas la capacité de raffiner autant de pétrole et encore moins autant de pétrole lourds et extra-lourd, d’ailleurs beaucoup plus polluant à raffiner pour nos villes. Ces raffineries ne sont pas converties pour raffiner du extra/lourd. Donc, sans cet oléoduc, tout ce pétrole ne passerait pas entièrement par le Québec, c’est un bien trop grand détour pour aller au Texas et en Louisiane, encore plus pour le pétrole qui est destiné aux raffineries et au marché asiatique.

    Nathalie Maynard a aussi ajouté ceci, à propos des pétroliers:

    Pour ce qui est des pétroliers: Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC, rappelait dans une entrevue au Devoir l’automne passé que si un terminal maritime devait être construit le long du pipeline Énergie Est au Québec, alors le pétrole qui y serait dirigé serait lui aussi mis sur des bateaux. Cela ferait en sorte qu’« il y aurait plus de transport pétrolier par bateaux sur le Saint-Laurent, pas moins». On le voit d’ailleurs aussi avec la ligne 9B inversé du projet Endbridge : pour deux ou trois navires pétroliers de moins par MOIS provenant de l’étranger, il en circule, entre Montréal et Lévis, deux-trois de plus par SEMAINE sur le fleuve.

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