La vie va trop vite

À vivre trop vite, on risque de passer à côté de ce qui compte vraiment, à savoir ceux qu’on aime et qui nous aiment, en retour.

Qui plus est, en vivant si vite, on stress pour des détails qui deviennent des montagnes alors qu’on devrait avoir le temps de mettre ces détails en perspective pour qu’ils restent… des détails.

Les Montréalais manquent de temps.

À passer des heures dans la circulation, à chaque jour de travail en plus de devoir satisfaire aux horaires parfois trop exigeants d’un ou de plusieurs patrons (au sens large), on finit par se perdre, dans un méandre sans fin de tâches à accomplir et de délais à respecter.

Ça devient tellement mêlant que malgré toute la bonne volonté du monde, on finit par y perdre nos repères.

Dans notre tête, on planifie et on cultive l’espoir mais dans les faits, on s’épuise et on se décourage à force de ne pas atteindre nos objectifs comme repayer l’hypothèque, l’auto, les dettes de crédit et tout ce qui nous plombe, financièrement et autrement. Cette forme de dissonance cognitive nous exaspère parce qu’alors qu’on chérit un projet personnel qui nous passionnerait, on se retrouve coincé dans un emploi du temps qui paie le minimum mensuel mais où l’on sait qu’on ne va pas dans la direction où notre cœur rêve d’aller ou alors, si peu.

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Certains d’entre-nous y parviennent, cependant. Privilégiés par la vie, ces chanceux arrivent à vivre leur rêve et alors, la plupart des tracas de la vie semblent s’évanouir. Finies les heures de pointe, les dettes et les rivières de stress. On dépeint ces gens comme des modèles à suivre et pour cause mais le simple fait qu’une majorité de gens soit coincée dans une réalité plus ou moins malsaine devrait nous stimuler à régler ce problème réputé être individuel via des solutions résolument collectives.

Oui, la vie va trop vite lorsqu’on ne fait que courir après le minimum financier qui pourra acheter un maximum de nécessités.

Il faut de l’audace pour s’attaquer au manque de temps parce que ceux qui ont réussi répèteront qu’il s’agit de prioriser ses tâches pour réorganiser sa vie. Faux. C’est plus compliqué que ça parce que pour y arriver, une personne doit lâcher prise sur (une partie ou la totalité) des responsabilités qui lui incombent et ça, ce serait irresponsable, dans la plupart des cas. Par exemple, une personne qui n’a plus de temps à elle parce que son enfant doit assister à plusieurs activités parascolaires devrait-elle abandonner celles-ci sous prétexte qu’elle lâche prise sur ce qui l’empêche d’avoir plus de temps-libre? Bien sûr que non! Il faut trouver le moyen de soutenir ceux qu’on aime tout en se retrouvant, soi-même, via ces évènements.

Ainsi, le jour-après-jour doit être toléré, enduré et autant que possible, enjolivé jusqu’à ce qu’une opportunité se présente pour changer une partie suffisante de sa vie pour que tous les moments qui nous glissaient entre les doigts nous reviennent.

C’est là un défi de taille mais nous sommes parfois capables de se sortir des griffes de cette grande course contre la montre et quand on y parvient, même dans une toute petite mesure, c’est comme si on respirait mieux. Beaucoup mieux.

À tous ceux qui perdent espoir devant l’adversité, il faut se rappeler à quel point cet espoir pour une vie meilleure où le temps devient notre allié et non notre ennemi doit toujours nous inspirer, nous guider et nous motiver. Forts de cet espoir, nous pouvons plus aisément voir au-delà des détails pour voir plus grand, pour voir à quel point RIEN dans notre vie ne vaut l’amour, à savoir celui qu’on a en nous et aussi, autour de nous.

L’amour agit comme une force invisible mais indéniable qu’il nous faut apprendre à reconnaître et à apprécier. En se permettant d’aimer et d’être aimé, le temps semble obéir à des règles différentes. Plusieurs défis de la vie nous font mal parce qu’ils n’ont rien à voir avec l’amour d’où l’importance capitale d’organiser notre vie, autant que possible, autour de tout ce qui nous inspire et nous procure de l’amour.

On est loin des aléas de la circulation aux heures de pointe qui nous rendent dingue mais en y pensant un instant, c’est lié. Si on s’aimait comme on le mérite, on ne se permettrait peut-être pas de devoir végéter pendant des heures sur des routes polluées dans des cages de métal sur roues, on s’inspirerait de cet amour pour changer notre vie dans le sens qui nous rapproche le plus de cet amour inconditionnel que l’on se doit de laisser entrer dans notre vie. Changer d’emploi? Changer d’horaire? Changer de maison? Qui sait ce que l’amour transformera en vous lorsque lui laisserez plus de place.

En fait, il ne s’agit pas de faire moins de choses, dans plusieurs cas mais de faire AUTRE CHOSE pour regagner tout ce temps qui nous échappe.

Le changement vient toujours avec un prix à payer et pour chaque avantage, il y aura un désavantage mais tant qu’on s’aligne sur ce qu’il y a de plus proche de l’amour, en nous et autour de nous, on progresse dans la bonne direction. Ce sont à des moments-clé, où l’amour nous inspire, qu’on se sent capables de réussir, de prospérer et d’aimer, encore plus.

La vie ne fera cependant pas de cadeaux à ceux qui tenteront d’améliorer leur sort.

Des gens pourtant si gentils perdront des êtres chers, des objets de valeur ou un emploi qui leur permettait de s’auto-suffire mais au fond, malgré ces évènements marquants que nous partageons presque tous se trouve peut-être un petit passage vers notre cœur et ce qu’il désire vraiment. Comment savoir s’il fallait passer par ça pour se retrouver, avec soi-même, son amour et ses véritables désirs pour une vie meilleure? Pour vraiment le savoir, il faut le vivre et marcher cent pas dans ses propres souliers, pour ainsi dire.

À Montréal comme ailleurs, le temps joue contre nous à chaque fois qu’il nous éloigne de ce qu’on aime. Rester au lit une demi-heure de plus le matin, partir plus tôt pour prendre ses enfants à la sortie de l’école ou ne pas avoir à faire des tâches imposées, qu’importe le contexte, peut représenter ce pas dans la bonne direction auquel nous rêvons. C’est pourquoi, pour ces moments dont on rêve, il faut se battre pour arriver à se les offrir, même rarement pour qu’on s’habitue à les savourer afin qu’un jour, après y avoir mis tous les efforts nécessaires, dans le sens d’un amour inconditionnel envers nous-mêmes, nous arrivions à les avoir, quand on veut… tout simplement parce qu’on a décidé de les avoir, par amour, pour nous et aussi, pour ceux qu’on aime.

Une grande chaîne d’amour peut donc nous sauver, collectivement, du stress lié au manque de temps.

Par exemple, un employé peut encourager son patron à partir plus tôt le soir et inversement, un patron peut oublier le retard d’un employé lorsque celui-ci avait besoin d’un peu de répit. Au lieu de toujours dramatiser pour un retard, il faut se demander si le fait d’en faire tout un plat amène de l’amour ou non, dans notre vie et celle de ceux qui nous entourent. Voilà un calcul subjectif qu’il revient à chacun d’entre-nous de faire mais attention, si on s’éloigne de l’amour, ça nous affecte tous, d’une manière ou d’une autre.

L’amour étant le propre de l’humain, en premier chef, il serait préférable d’en faire usage pour baliser notre humanité. Individuellement et collectivement, l’amour peut nous aider à mieux affronter le temps.

Et malgré tout, la vie va trop vite.

Certains s’en sortent mieux que d’autres mais au fond, c’est ensemble qu’il faut réfléchir à l’impact que le manque de temps a sur nous. Pourquoi? Parce que si l’on passe à côté de ce qui compte vraiment dans cette vie, qu’est-ce qui nous garantit que nous aurons une autre pour nous reprendre?

Nous avons peut-être eu de nombreuses chances de vivre avant et nous en aurons peut-être encore des milliers mais le propre de notre condition humaine pousse plusieurs d’entre-nous à se dépasser, dans celle que nous avons, en ce moment. Tant que c’est l’amour qui nous guide, nous cheminons assurément sur la bonne voie.

Amour, temps.

Voilà deux concepts qui méritent d’être réunis aussi souvent que possible, surtout lorsqu’on manque de l’un ou de l’autre.

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