La génération X sans enfants

Seriez-vous surpris d’apprendre que quelques 43% des femmes faisant partie de la génération X n’ont pas d’enfants?

Pour plusieurs, il s’agit d’une statistique inquiétante qui donne à penser que plusieurs aspects de la vie de ces femmes empêchent celles-ci, à différents degrés, d’avoir assez de latitude pour fonder une famille.

En lisant une étude récente publiée par le Center for Work-Life Policy, intitulée “Generation X: Overlooked and Hugely Important” (téléchargement, en format .pdf), on constate qu’en effet, près de la moitié des femmes faisant partie de la génération X n’ont pas d’enfants, aux États-Unis. Les chiffres suivent une tendance similaire, ici, au Canada.

En tant que société, il faut se demander ce qui ne tourne pas rond.

Dans les faits, les femmes sont confrontées à des choix difficiles. Puisqu’elles ont désormais une carrière, fonder une famille devient un obstacle à leur progression, au plan professionnel. En voyant les mères, dans leur entourage qui semblent toujours à bout de souffle, plusieurs femmes en âge de procréer et ayant des moyens probablement suffisants pour y arriver choisissent la voie de la facilité, en refusant d’avoir des enfants, maximisant du coup leur richesse, leur confort et le succès pressenti lié à leur carrière.

Les membres de la génération X ont présentement entre 33 et 46 ans. Ils sont nés entre 1965 et 1978. Ce sont des gens qui connaissent des années fastes, à plusieurs niveaux. Or, tout n’est pas rose pour eux: stagnation ou diminution des salaires, augmentation du nombre d’heures devant être travaillées (pour boucler leur budget) et stress constant dû à l’endettement. Rien de bien encourageant pour une femme qui compte avoir des enfants!

Dans l’étude du Center for Work-Life Policy, on apprend que c’est par choix que tant de femmes se choisissent elles-mêmes plutôt que de choisir d’avoir des enfants. Mais lorsqu’on sait que la génération X est la première à ne même pas être capable d’égaler le standard de vie de leurs parents, on peut difficilement les blâmer de ne pas prendre “le risque” de fonder une famille.

Et oubliez l’aide provenant des “boomers” car ils ont leurs propres démons à gérer!

Les boomers qui prennent leur retraite laissent leur emploi, souvent bien rémunéré, à des employés plus jeunes qui peuvent, enfin, aspirer à sortir de l’endettement dans lequel ils sont présentement empêtrés. Cependant, comme très peu de boomers partent à la retraite, préférant étirer la sauce aussi longtemps que possible, pour ainsi dire, la génération X doit se contenter d’emplois sous-payés comparativement à leur réelle productivité.

Ainsi, il y a peu de chances pour que le bilan s’améliore, avec la génération X.

La société, endettée jusqu’aux oreilles par les boomers, a laissé tomber les générations montantes, comme la génération X. Ça ne s’annonce pas mieux, non plus pour la génération Y qui tente de faire sa place dans un marché du travail où les emplois réellement payants sont devenus bien plus difficiles à obtenir… et à garder!

Les travailleurs de la génération X travaillent plus et gagnent moins. Le réseau d’aide que constituait les familles n’existe à peu près plus alors que tout le monde court après l’argent. L’individualisme est en train de gagner et nous allons en payer le prix.

Les Québécois doivent reprendre le contrôle de leur vie au point où avoir des enfants doit être naturel, enviable et incroyablement enrichissant, ne serait-ce qu’au plan humain. Ça va heurter plusieurs “yuppies” de clâmer, haut et fort, que la famille et les enfants doivent être notre priorité, en société mais c’est devenu obligatoire de se lever et de le faire parce que sinon, on se retrouvera avec une société où nos enfants hériteront de nos dettes mais n’auront plus la force du nombre pour affronter les défis qui les attendent.

Si les femmes continuent de dire NON aux enfants, qu’en adviendra-t-il de notre belle société québécoise?

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