La chaleur qui paralyse

Quiconque a déjà voyagé à Cuba ou près de l’équateur sait à quel point le mode de vie est différent du nôtre, notamment en raison de la température beaucoup plus chaude, à l’année.

Par exemple, les Cubains sont des gens fiers et travaillants mais l’essentiel de leur travail se fait de 7 ou 8 heure le matin jusqu’à environ midi. Après ça, il fait vraiment trop chaud alors les tâches entreprises sont moins prenantes physiquement… et c’est tout à fait normal qu’il en soit ainsi.

Un Québécois à Cuba en viendrait à adopter exactement le même rythme de vie qualifié de beaucoup plus lent, après seulement quelques semaines parce que la chaleur accablante, couplée à l’humidité ridiculement élevée, sur l’île de Cuba, ont un effet paralysant, sur nos activités.

Comment combattre une chaleur persistante? Pour un humain normalement constitué, c’est à peu près impossible. Il faut chercher de l’ombre ou cesser de brûler trop de calories.

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Si l’on ajoute un taux très élevés d’humidité, aussi bien à Cuba que dans la vallée du St-Laurent (et particulièrement dans les grandes villes comme Montréal et Québec), c’est extrêmement collant et inconfortable. Vraiment pas le genre de température qui nous donne le goût de se lancer dans de grands projets ou de faire davantage d’exercice physique.

C’est pourquoi les travailleurs qui peuvent bénéficier d’un climat plus tempéré, comme le printemps et l’automne, au Québec, ont un avantage de taille pour accomplir plus de travail, plus vite et souvent, mieux.

Au Québec, c’est dingue à quel point on installe systématiquement des calorifères dans presque toutes les maisons pour se réchauffer en hiver mais pas des climatiseurs (ou des thermopompes). Même les luxueuses tours à condos n’ont pas systématiquement des climatiseurs ce qui fait qu’en été, toutes les fenêtres (qui donnent sur des rues polluées) sont ouvertes et à part la pollution (incluant les particules fines) et les mauvaises odeurs, oubliez ça, il n’y a quand même pas d’air frais qui entre dans le logement pour y rafraîchir les gens. Quel manque de jugement!

Ça prendrait donc des climatiseurs dans toutes les maisons du Québec pour éviter qu’on tombe en proverbiale léthargie durant nos insupportables étés.

On entend déjà les riches qui ne comprennent pas pourquoi quelqu’un oserait se plaindre de la chaleur mais ils oublient trop vite que leur bureau, leur auto et leur maison sont tous des endroits bien climatisés alors les quelques moments où ils sont exposés à la terrible chaleur estivale n’est pas assez longue pour qu’ils en souffrent vraiment. Complètement le contraire du “vrai monde” qui souffre de la chaleur sur de longues périodes, souvent pendant plusieurs semaines.

Et la nuit?

Il peut arriver que la température baisse un peu, la nuit mais ce n’est pas une garantie. Même quand il y a un orage, ça fait monter le taux d’humidité mais ne rafraîchit pas nécessairement l’air ou en tout cas, pas assez pour qu’on change de registre de chaleur… vers le bas. Et non, ça reste trop chaud, trop collant et trop désagréable pour accomplir quoique ce soit qui vaille.

Il arrive cependant qu’on se botte les fesses et qu’on fasse fi de la température écrasante pour accomplir quelque chose mais à quel prix? Travailler à la chaleur peut causer des étourdissements et on ne parle même pas des dangers d’insolation ou de déshydratation. La chaleur, lorsqu’elle est excessive, demeure un ennemi à qui l’on doit respect.

Si l’on arrive pas à se climatiser, on risque de tomber victime, d’une façon ou d’une autre de la chaleur qui paralyse.

Et ça paralyse tout le monde.

Les bébés qui sont inconfortables, les enfants qui perdent leur momentum énergétique, les adolescents qui n’arrivent à atteindre leur habituelle “vitesse de croisière”, les adultes qui sont décontenancés de ne pas pourvoir “avancer leurs choses” comme prévu et bien entendu, les personnes âgées qui n’ont pas besoin de leur “p’tite laine” mais qui ont besoin de tous les ventilateurs de la maison!

Autrement dit, la chaleur excessive telle qu’elle est trop souvent vécu, en été, au Québec —et ailleurs dans le monde— touche absolument tous ceux qui n’ont pas accès à des façons de se rafraîchir, notamment via un système de climatisation.

La chaleur excessive, ça nous déséquilibre dans tout ce que nous voulions accomplir, avant qu’on réalise qu’il faisait bien trop chaud. On travaille mal, on se divertit à peine, on devient impatient et même, pour dormir, c’est zéro. On tourne et tourne et cherchant de l’air frais qui n’arrive jamais et on transpire dans des draps qui prennent éventuellement l’humidité. La catastrophe prévisible qui nous rend ensuite mal-à-l’aise dans notre propre lit! C’est fort…

Petit truc si vous en avez un, c’est un sous-sol.

Particularité du Québec, nos maisons ont souvent un sous-sol qui reste plus frais alors que le reste de la maison, lui, continue d’être trop chaude alors oui, un sous-sol peut devenir, selon les circonstances, votre repaire anti-chaleur mais il vous faudra probablement y ajouter un déshumidificateur pour éviter que ça ne devienne un terrain trop fertile pour les moisissures qui, rappelons-le, nuisent à la santé des humains.

Alors au Québec, ça va nous prendre de la climatisation partout pour qu’on puisse atteindre nos plein potentiel de productivité et d’appréciation de nos espaces de vie.

Avoir trop chaud est une plaie.

Au même titre qu’avoir trop froid, pendant l’hiver.

Ce n’est pas comme faire un voyage à Punta Cana en février pour aller “casser le tempo de l’hiver” et se prélasser dans de luxueuses piscines à l’eau cristalline, là, on parle de la chaleur accablante et du manque chronique de vent pour se rafraîchir… et c’est au Québec, en été que ça se passe.

Il nous revient d’exiger que les normes de construction de nos maisons et logements soient mis-à-jour pour mieux combattre la chaleur excessive de nos étés. En installant systématiquement des systèmes de climatisation performants et moins énergivores, nous faisons un pas dans la bonne direction… même si notre compte d’électricité montera, invariablement.

C’est Hydro-Québec qui va s’en mettre plein les poches mais au moins, on ne sera plus en train de cuire dans nos logements.

Tendre vers l’équilibre, au chapitre de la température que nous pouvons contrôler, nous rendra de fiers services, ne serait qu’en appréciation des moments passés au frais.

Il faut être réalistes par rapport à la chaleur qui paralyse parce que pendant environ 3 mois dans l’année, à chaque année, au Québec, on doit combattre la chaleur… qui paralyse… presque tout le monde.

C’est à se demander si l’on ne devrait pas emprunter le mode de vie des pays du Sud, pendant ces 3 mois d’été, d’ici à ce que la climatisation soit monnaie-courante dans presque tous les logements de notre belle mais actuellement très chaude province.

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