Exploitation gazière et pétrolière près de nos puits d’eau potable

Le gouvernement libéral de Philippe Couillard n’a absolument RIEN appris depuis l’épouvantable tragédie de Lac-Mégantic à savoir que l’auto-réglementation industrielle ne fonctionne PAS dans le meilleur intérêt de la société mais dans le seul intérêt de la partie qui s’auto-réglemente.

Le principe voulant que l’industrie nous fasse collectivement épargner en assumant la note de sa propre auto-réglementation intéresse les politiciens qui veulent donner l’impression que les règles sont suivies sans avoir à débourser pour s’en assurer mais ça ne fonctionne à peu près jamais.

Que ce soit avec la Montreal Maine & Atlantic (MMA) qui a vu à sauver de l’argent avant de voir à la sécurité de ses transports par trains sur des voies-ferrées situées trop proches des zones habitables ou que ce soit avec des compagnies d’exploitation pétrolières et gazières, l’auto-réglementation industrielle fait appel à un sens moral que les entreprises sommées de s’auto-réglementer n’ont tout simplement pas.

Là, on apprend que le gouvernement libéral majoritaire de Philippe Couillard va interdire tout forage pétrolier ou gazier à une distance de 500 mètres d’un puits souterrain d’eau potable et cette distance pourra être augmentée si une étude hydrogéologique en démontre la nécessité.

À première vue, c’est une bonne nouvelle mais l’envers de la médaille, c’est que le gouvernement veut mettre fin au moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste dans la vallée du fleuve St-Laurent et donc, au diable la protection de notre belle eau potable… une ressource inestimable qui nous permet de vivre, à chaque jour.

Philippe Couillard a donc décidé de maquiller le cochon et nous le rendre plus “acceptable” en empêchant celui-ci de s’approcher à moins de 500 mètres de nos puits d’eau potable.

Ok…

Évidemment, on se doute déjà que la surveillance sera déficiente et que des abus auront lieu. C’est d’ailleurs une collection d’entreprises voraces qui forent le pétrole et le gaz de schiste. Il ne semblent vraiment pas impressionnés par les inquiétudes des citoyens qui voient leur source d’eau potable mise en danger pour le profit quasi-unilatéral de ces exploitants plutôt sauvages… et incroyablement polluants.

Le Québec n’a pas besoin de se mettre à genoux devant les lobbys du pétrole et du gaz de schiste mais on voit que c’est exactement ce que fait Philippe Couillard et sa bande de “vendus” à un lobby privé au lieu de s’occuper du bien être de toute la population.

Entre le pétrole et l’eau potable, de la belle eau douce, délicieuse au goût et propre, le choix est facile à faire. On veut garder notre eau propre!

La tragédie, c’est que Philippe Couillard a sacrifié des millions de Québécois pour favoriser l’agenda empoisonné du lobby du pétrole et du gaz. Horrible. Et dans les médias, ça passe comme une lettre à la poste!

Les Québécois sont trop occupés à gagner leur pitance aux deux semaines pour réaliser l’ampleur de l’escroquerie qui est en train de se produire, à l’encontre de nos précieuses sources d’eau potable, d’un bout à l’autre de la vallée du St-Laurent.

Il ne fait aucun doute que les Québécois sont contre l’exploitation de pétrole et de gaz de schiste, surtout lorsque ces exploitations ont lieu trop près de nos sources d’eau potable et si on y pense un peu, 500 mètres, c’est bien trop proche car les nappes phréatiques qui alimentent ces puits d’eau propre et délicieuse s’étendent sur d’immenses superficies.

Là, le gouvernement Couillard essaie de bien paraître en donnant l’impression que ces puits seront protégés mais c’est un “show de boucane” car lorsqu’un puits d’eau potable sera pollué, qu’est qui arrivera? Rien du tout. L’exploitant pétrolier s’en ira, le nez en l’air, polluer un autre puits d’eau potable, plus loin, sans payer pour l’immense tort qu’il aura causé.

Philippe Couillard veut peut-être relancer l’économie chancelante du Québec mais il s’y prend mal.

C’est bien plus habile de développer un tourisme basé sur la qualité de notre eau potable et tout ce que ça comporte d’attrait pour les touristes que de cochonner nos beaux puits d’eau potable, de manière graduelle, au cours de 25 ou 30 prochaines années.

Oui, Philippe Couillard vient de s’assurer un déluge de contributions à ses campagnes de financement mais ça se fait sur le dos des Québécois qui vont se faire voler leur eau, au profit des prédateurs des industries pétrolières et gazières.

Qu’est-ce que ça nous donne d’enrichir des étrangers si on se retrouve avec des zones entières de notre territoire où l’eau potable est devenue empoisonnée pour l’homme, les animaux et la flore?

Plusieurs centaines de composés hautement toxiques entrent dans les fameuses eaux utilisées pour fracturer le sol en vue d’en extraire des gaz de schiste. Ces produits sont toxiques et ils devraient être interdits, au Québec.

De voir Philippe Couillard, un médecin ayant prêté le Serment d’Hippocrate, accepter qu’un subterfuge du genre vienne mettre en danger notre approvisionnement en eau potable a de quoi surprendre mais au fond, il a prouvé que son compas moral personnel est passablement variable, par le passé.

Ainsi, le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP) dévoilé hier, le mercredi 23 juillet 2014, par le ministre de l’Environnement David Heurtel, pour tout nouveau projet de forage pétrolier ou gazier, une entreprise devra réaliser une étude hydrogéologique sur un rayon de 2 kilomètres. Le nouveau règlement interdit aussi la fracturation à une profondeur de 600 mètres.

L’exploitant “auto-réglementé” devra aussi fournir, à l’avance, la liste des substances utilisées lors de la fracturation du sous-sol. Le gouvernement du Québec ne permettra pas l’utilisation, lors de la fracturation et de forages pétroliers et gaziers, de substances bioaccumulables et persistantes dans l’environnement.

Le règlement s’appliquera aussi pour les travaux d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures.

Aux dires du ministre David Heurtel, le RPEP deviendra la reglementation la plus sévère en Amérique du Nord: “Il y a eu énormément de consultation et quand on regarde le règlement c’est très clair, nous notre seul souci c’est la sécurité des personnes” — est-ce que vous croyez vraiment que ce soit son seul souci? N’a-t-il pas aussi à cœur les intérêts financiers du puissant lobby du pétrole et du gaz? La prolongation du moratoire actuel n’aurait pas mieux protégé nos puits d’eau potable? N’a-t-il pas entendu quand la population du Québec s’est majoritairement prononcée CONTRE la fracturation hydraulique de nos sous-sols?

Beaucoup de questions que David Heurtel et Philippe Couillard préfèrent ne pas entendre. Ça les forcerait à dévoiler l’autre volet, plus “corporatif”, de leur plan d’exploitation des hydrocarbures… même s’il faut mettre en danger nos sources d’eau potable.

Alors, à quoi faut-il s’attendre avec le RPEP, au cours des 25 ou 30 prochaines années?

On peut déjà parler de pollution généralisée et spécifique à l’encontre de nos sources d’eau, d’infiltration de produits empoisonnés dans notre eau potable et de négligence menant à des évènements ponctuels plus ou moins catastrophiques de pollution.

Les exploitants vont avoir le beau jeu.

Ceux-ci feront leurs propres analyses environnementales et hydrologiques. Les loups qui font main basse sur le poulailler en assurant, étude à l’appui que les poule ne se sont jamais mieux portées que depuis qu’ils s’auto-réglementent! Vous voyez le topo… très inquiétant, dès qu’on se met à penser plus loin que les “conclusions” de leurs “analyses”, assurément biaisées parce qu’une firme qui ne leur accorde pas ce qu’ils recherchent n’obtiendra vraisemblablement plus jamais de contrat, dans l’industrie. On comprend que les “analystes” qui veulent continuer à avoir un emploi sauront dans quelle direction orienter les conclusions de leurs analyses “achetées” par les exploitants de ce segment industriel particulièrement polluant.

Laissons l’industrie s’auto-analyser et attendons quelques décennies pour constater l’ampleur des dégâts. Ça va être laid… comme dans tous les domaines où l’on fait la gaffe de permettre l’auto-réglementation.

Et les Québécois vont perdre une part plus ou moins importante de leur eau potable, pour toujours.

Tout ça pour une poignée de misérables billets?

Philippe Couillard vient d’en passer une vite aux Québécois et il vient de se garantir un éventuel emploi dans l’industrie du pétrole et du gaz, lorsqu’il en aura besoin. C’est bien connu, les politiciens aiment travailler pour cette puissante et richissime industrie car les salaires y sont attrayants.

Ce qui serait intelligent, ce serait d’effectuer nous-mêmes, au gouvernement, nos analyses environnementales et leur envoyer la note, par la suite. Au moins, on saurait que nos fonctionnaires ont réellement à cœur de protéger nos sources d’eau potable.

Là, c’est “bar open” pour l’abus de notre fragile réseau hydrique.

On va se réveiller de l’aventure du pétrole et du gaz de schiste avec la certitude d’avoir perdu, sur toute la ligne et lorsqu’on aura perdu notre eau potable, on pourra enrichir Nestlé en achetant toute notre eau de réseaux privés qui nous vendrons notre ration d’eau à prix d’or.

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Soyons clairs, les forages pour exploiter le gaz de schiste se font à l’horizontale jusqu’à 1,000 mètres, tout autour du trou principal alors la pression résiduelle qui dure des décennies —sinon des siècles— poussera inexorablement le gaz et les produits toxiques et cancérigènes par les puits mal bouchés et les failles naturelles du sous-sol… et ça nous empoisonnera.

L’eau, la terre et l’air devenus viciés et empoisonnés.

Pour ceux qui porteraient encore des lunettes roses à propos des dangers du “fracking”, voici une liste de 29 substances cancérigènes ou polluantes qui sont dangereuses pour l’eau (PDE) ou pour l’air (PDA) et ce, sur environ 500 substances utilisées, au total. Le nombre accompagnant chaque substance indique le nombre de composés chimiques destinés à la fracturation hydraulique où la substance a été déclarée, aux États-Unis.

  1. Méthanol (Methyl alcohol) PDA 342
  2. Ethylène glycol (1,2-ethanediol) PDA 119
  3. Diésel Cancérigène, PDE, PDA 51
  4. Naphthalène Cancérigène, PDA 44
  5. Xylène PDE, PDA 44
  6. Hydrogen chloride (Hydrochloric acid) PDA 42
  7. Toluène PDE, PDA 29 
  8. Ethylbenzène PDE, PDA 28
  9. Diethanolamine (2,2-iminodiethanol) PDA 14
  10. Formaldéhyde Cancérigène, PDA 12
  11. Acide sulfurique Cancérigène 9
  12. “Thiourea” Cancérigène 9
  13. “Benzyl chlorite” Cancérigène, PDA 8
  14. Cumène PDA 6
  15. “Nitrilotriacetic acid” Cancérigène 6
  16. Diméthyle formamide PDA 5
  17. Phénol PDA 5
  18. Benzène Cancérigène, PDE, PDA 3
  19. Di (2-ethylhexyl) phthalate Cancérigène, PDE, PDA 3
  20. Acrylamide Cancérigène, PDE, PDA 2
  21. “Hydrogen fluoride (Hydrofluoric acid)” PDA 2
  22. “Phthalic anhydride” PDA 2
  23. “Acetaldehyde” Cancérigène, PDA 1
  24. “Acetophenone” PDA 1
  25. Cuivre PDE 1
  26. Ethylene oxide Cancérigène, PDA 1
  27. Plomb Cancérigène, PDE, PDA 1
  28. Oxyde de propylène Cancérigène, PDA 1
  29. p-Xylène PDA 1

Rien de bien joyeux, pour quiconque compte boire de l’eau provenant d’un puits qui aurait été contaminé…

En plus de ces composés neurotoxiques souvent cancérigènes, il ne faut pas oublier toute la radio-activité naturelle qu’on fait sortir du sol à chaque fois qu’on creuse un trou aussi profondément, dans le sous-sol.

Et que dire du fait que quelques 80% du méthane soit laissé là, à l’abandon par les exploitants des gaz de schiste parce que la pression n’est plus rentable. Cet immense pourcentage de méthane inutilisé va éventuellement finir par sortir des millions de trous que les industriels s’empresseront de creuser pour se remplir les poches de billets verts, sans égard aux coûts environnementaux et sociaux. Rappelons que le méthane est 25 fois pire que le CO2 pour les problèmes reliés à l’effet de serre. Ça regarde mal…

Les Libéraux nous ont vendu à des industrialistes au compas moral variable. Parfois, ils se comportent bien et sous la gouverne de dirigeants plus voraces, c’est une suite sans fin d’abus. Ces gens sont payés pour faire des profits, pas pour protéger notre eau potable. Alors pourquoi leur permettre de s’auto-réglementer? La question se pose mais David Heurtel n’est pas pressé d’y répondre…

En fait, il va tout faire pour éviter de nous expliquer pourquoi il donne un tel privilège à une industrie qui ne le mérite pas.

Soyons clairs, s’il y a une industrie qu’il faut réglementer et surveiller, c’est bien celle du pétrole et du gaz et là, on voit les Libéraux de Philippe Couillard leur donne un immense privilège qui va leur permettre de faire à peu près n’importe quoi, du moment que leur analyse-maison les conforte dans leur désir d’opérer en ce sens.

Juste incroyable…

Si vous comprenez le danger de perdre une bonne partie de nos réserves d’eau potable et d’eau douce, vous devriez dès maintenant confronter le ministre David Heurtel pour le forcer à durcir le ton contre les exploitants pétroliers et gaziers.

En ce moment, avec le RPEP, les Québécois sont en danger de voir croître une industrie ultra-polluante qui pourrait empoisonner leur environnement… et leur vie.

Et que dire du Québec pollué qu’on laissera à nos enfants? Ils méritent de boire de l’eau potable sans devoir payer une transnationale étrangère qui aura compris notre détresse suite à la pollution de nos puits et qui leur vendra chaque goûte d’eau. Philippe Couillard a le meilleur intérêt des sociétés privées à cœur mais il n’a manifestement pas le même intérêt pour le bien commun.

L’eau potable est essentielle à la vie.

Soit on continue d’y avoir accès gratuitement ou presque ou soit on pollue nos sources et là, on va être obligés de se tourner vers des sociétés privées (étrangères, fort probablement) qui vont nous vendre de l’eau propre à des prix tels qu’on considèrera l’eau comme un produit de luxe.

En ce moment, nous avons la chance d’avoir de l’eau potable alors pourquoi prendre une chance de la polluer? Où est le principe de précaution, avec le RPEP?

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