Politiciens dans les réseaux sociaux

L’occasion est inespérée pour les politiciens de toutes allégeances de socialiser avec “leur monde” via l’internet et sa pléthore de réseaux sociaux.

Après tout, plusieurs politiciens ont plongé en politique pour “servir leurs concitoyens”, probablement dans l’intérêt du bien commun alors le fait d’entretenir une partie de leurs communications publiques via Facebook, Twitter ou Google+ fait du sens.

L’accès à ces réseaux est gratuit et publier un message ne prend que quelques secondes.

Une fois un message publié, tout le monde qui peut le lire est libre de répondre avec un commentaire ou encore, plus simplement, de cliquer “j’aime”. Ça donne l’impression d’un lien privilégié entre celui qui publie et celui qui lit et vice-versa.

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Le politicien fait circuler ses idées (ou celles de son parti) plus rapidement et dans un cercle plus large tandis que le citoyen peut garder un œil sur celui-ci et commenter ce qui paraît sur son mur (comme le “mur Facebook”). Gagnant-gagnant? Oui, dans un certain sens et non, de l’autre.

Oui parce qu’un citoyen peut enfin aspirer à interagir avec un politicien qui, autrement, demeurerait inaccessible et non parce que cette tendance à recourir aux réseaux sociaux soustrait, en partie, le politicien aux questions savamment préparées par les journalistes.

Oui, nos journalistes québécois et canadiens font du bon boulot pour griller nos politiciens, surtout ceux qui se croient tout permis. Hors, dans les réseaux sociaux, les politiciens peuvent continuer à communiquer sans avoir à répondre aux questions que les électeurs se posent. Éviter les journalistes n’est pas nouveau pour les politiciens mais là, l’astuce de se servir d’abord des réseaux sociaux permet de compliquer le travail des journalistes sans pour autant décevoir ses “fans”.

Si vous prenez le temps de suivre des politiciens dans les réseaux sociaux, vous ferez rapidement une indigestion de soupers-bénéfices, de remises de prix, d’annonces politiques et d’évènements “pour le parti”… un feu roulant d’activités en apparence utiles mais au final, à peu près inutiles à l’avancement des questions fondamentales que les gens se posent à propos du gouvernement et de la vie publique.

En clair, les réseaux sociaux ouvrent une porte très large aux politiciens pour publier… du vent!

Les journalistes, les blogueurs et les citoyens engagés aussi ont des “fans”, dans les réseaux sociaux. Il suffit d’utiliser Google pour les trouver!

Ces voix dissidentes tranchent avec les discours sirupeux des politiciens de carrière qui savent endormir les masses. Ces gens pour qui le bien public passe par un droit inaliénable à la vérité prennent des risques pour mettre en lumière des nouvelles qui peuvent mettre les politiciens dans l’embarras. La vérité ne plaît pas aux menteurs. Ceci dit, il y a des mensonges partout où l’homme ouvre la bouche ou publie quelque chose. Tout le monde a un agenda. Il importe au lecteur de faire ses propres recherches avant de “suivre” les propos d’un leader d’opinion.

Certains vieux politiciens semblent incapables de donner le moindre signe de vie dans l’internet alors ne les cherchez pas dans les réseaux sociaux. La nature ayant horreur du vide, leur absence est souvent compensées par des pages —contre— eux ou leurs positions! En refusant de prendre part au débat en ligne, plusieurs de ces politiciens qui croyaient bien faire sont devenus des cibles pour quiconque veut passer sa frustration, à leur égard. Finalement, quiconque devient politicien devrait se faire un devoir d’apprendre l’ABC des réseaux sociaux afin d’y faire au moins un acte “crédible” de présence.

Les plus jeunes politiciens, eux, ont appris l’importance du “clip”. Cette séquence de mots, d’images ou d’écrits qui vont se rendre au bulletin de nouvelles. Ça sur-simplifie trop souvent des débats complexes et dès lors, le citoyen est perdant mais pour le politicien qui a lancé le “clip”, c’est un influx d’attention qui peut s’avérer payant, politiquement.

Il revient donc à chaque politicien de se faire sa propre “marque” dans les réseaux sociaux. Certains politiciens, habituellement membres de la même formation ou famille politique, travaillent parfois aussi en équipe afin mousser la portée du message d’un collègue qui lui rendra la pareille, sur une base plus ou moins régulière. C’est une stratégie qui a le mérite de renforcer les messages mais pour le citoyen, ça peut devenir redondant et quelque peu insultant de voir des politiciens jouer à s’échanger de la visibilité alors qu’ils devraient se concentrer sur leur travail.

Ça dépend du point de vue de chacun. Les réseaux sociaux sont une sorte de pont virtuel sur lequel passent des messages. À chacun d’utiliser son jugement pour déterminer la nature des messages qui emprunteront ce pont, avec leur nom d’accolé!

Bien que tous les citoyens ne soient pas encore membres de tous les grands réseaux sociaux où l’on retrouve des politiciens, des millions de Québécois y sont et des centaines de milliers y recherchent divers politiciens pour différentes raisons. On comprend que l’élément “communication”, en politique comme dans les autres sphères de notre vie a une grande importance.

Il est compréhensible qu’autant de gens veuillent entendre l’opinion des politiciens, dans leurs propres mots, plutôt que seulement via une nouvelle parue dans un grand média. La nouvelle prend une autre dimension lorsqu’on lit des opinions souvent plus nuancées, de la part de politiciens qui ne sont souvent cités que sur une infime partie de leurs déclarations. Encore là, c’est la recherche du “clip” qui peut “créer la nouvelle” d’où l’importance de savoir répondre habilement quand le contrôle du message devient impossible.

À ce jour, les réseaux sociaux et la force des leurs membres ont souvent influé sur les politiques de nos divers gouvernements, à savoir le fédéral, le provincial et le municipal (en plus du para-public). Un citoyen fâché peut créer toute une onde de choc s’il sait comment publier et publiciser ses opinions. Ses doléances peuvent convaincre d’autres membres de joindre leur voix à la sienne. Sans prétendre que tout est possible via les réseaux sociaux, la mobilisation pour une cause peut avoir lieu en quelques heures plutôt que quelques mois. Ça ne change pas le monde, mais…

Peut-être que ça le change, en fait!

Politiciens ou pas, nombreux sont ceux qui ne se passeraient plus de leur Facebook, de leur Twitter ou de leur Google+ et pour cause, c’est le nouveau perron d’église. C’est là que le village fait le point sur ce qui a cours. Et le village, aujourd’hui, varie en taille du très petit au gigantissîme! Il y a des nouvelles, des causes et des activités pour tout le monde.

Même chose pour les journalistes, blogueurs et citoyens à la plume affinée, les réseaux sociaux offrent une tribune qu’il serait naïf de refuser, vu la grande portée qu’elle offre pour quiconque trouve le moyen de se faire des “amis”, au fil du temps.

Alors la prochaine fois que vous rencontrerez un politicien, félicitez-le d’avoir décidé de se manifester dans les réseaux sociaux parce que depuis ce moment, c’est plus facile pour vous de l’avoir à l’œil afin qu’il défende —vraiment— la vérité et le bien commun.

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